Drapeau de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem

Drapeau de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem
Drapeau de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem
Drapeau de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem
Utilisation Symbole décrivant l'usage, explicité ci-après Symbole décrivant l'usage, explicité ci-après
Caractéristiques
Adoption antérieure à 1153
Éléments de gueules à la croix latine d'argent (rouge à croix blanche)

Le drapeau des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem est « de gueules à la croix latine d'argent » (rouge à croix blanche) qui sera dit en vexillologie ou en héraldique : « de la Religion ».

Histoire modifier

Dans le même temps où Raymond du Puy, le supérieur de l'Ordre, écrit la règle de l'Ordre et la transmet à Rome, il propose l'adoption d'une bannière « de gueules à la croix latine d'argent » (rouge à croix blanche).

La bannière modifier

L'ordre de Saint-Jean de Jérusalem serait alors la première entité à disposer officiellement d'une bannière[1], d'un gonfanon, d'un étendard ou d'une oriflamme, comme on voudra l’appeler, sauf à ce que l'étendard remis par le pape Alexandre II à Guillaume le Conquérant en 1066 pour la conquête normande de l'Angleterre[2],[3] soit confirmé par des recherches modernes. Cet étendard, brodée sur la tapisserie de Bayeux, ne sera pas repris par Guillaume comme étendard de ses possessions en Angleterre. La bannière hospitalière est approuvé par le pape Innocent II en 1130[1]. C'est donc tout naturellement que les couleurs rouge et blanche soient devenues les couleurs des Hospitaliers en plus du noir de leur habit.

Le drap mortuaire modifier

Dans l'article 6 des statuts votés par le chapitre général de 1181, Roger de Moulins décide que le cercueil des membres de l'Ordre serait recouvert d'un drap rouge à la croix blanche[4]. C'est la première mention dans l'histoire d'un drap mortuaire.

Le jupon d'armes modifier

Enfin les statuts du de Nicolas Lorgne précisent sans ambiguïté aucune[5] :

  • article 5 : « tous les frères de l’Ospital d’armes, (fratres armorum) doient porter en fait d’armes le jupell vermeille avec la creis blanche ». Ce qui fait que le drapeau de l'Ordre se retrouve porté au combat par tous les Hospitaliers comme signe distinctif.

De gueules à la croix latine d'argent modifier

Il existe deux autres drapeaux de gueules à la croix latine d'argent identique à celui de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem : le drapeau du Danemark et le drapeau de la Savoie. Suivant l'héraldiste français Hervé Pinoteau ces deux drapeaux trouvent leur origine dans « la bannière de l'Empire telle qu'on la découvre aux obsèques de l'empereur des Romains, roi de Bohème, Charles IV en 1378 », le Danemark et la Savoie sont deux marches de l'Empire[4].

Pour le drapeau danois, les historiens datent du XVIe siècle une légende qui veut que le roi danois Valdemar Sejr (Valdemar le Victorieux), au début du XIIIe siècle, mena son armée dans une croisade dans l'Estonie actuelle. Lors d'une bataille le , les Danois étaient sur la défensive quand tout à coup une bannière rouge avec une croix blanche est tombée du ciel. Subitement la chance change de camp, l'armée danoise gagne et le Danemark obtient son drapeau. Bien que la croisade du roi Valdemar ait bien eu lieu, l'histoire de la chute du drapeau n'a évidemment aucun fondement dans la réalité[6].

Quant au drapeau savoyard, la légende le ferait remonter au comte Amédée V qui l'adopte au XIVe siècle après une victoire, en 1315, où il serait venu en aide à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem contre les Ottomans à Rhodes qui en remerciement lui léguèrent le droit de porter leur couleur[7].

Pavillon naval modifier

 
Bateau de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem
 
pavillon de Saint-Jean des navires de l'Ordre

L'ordre de Saint-Jean de Jérusalem devient une puissance navale quand elle s'installe à Rhodes. En Terre sainte, l'Ordre armait quelques bâtiments qui permettaient aux membres de l'Ordre de se déplacer et de convoyer des pèlerins. Un certain nombre de ceux-ci se retrouvent à Chypre ayant ramené les réfugiés et les frères de Palestine et d'autres amené d'Europe les participants au chapitre général[8]. Le pape Clément V autorise en 1306 le nouveau grand maître Foulques de Villaret (1305–1319) à armer une flotte sans l'autorisation de Henri II roi de Chypre. L'Ordre dispose alors de deux galères, une fuste, un galion et deux dromons[9].

Tous ces bâtiments arboraient dans leurs matures un pavillon naval qui était dérivés du drapeau de l'Ordre. Il représentait toujours la croix latine d'argent sur un fond de gueule mais il s'est allongée pour prendre la forme d'un triangle isocèle.

Notes et références modifier

Sources modifier

  • Jehan d'Orieville, dit Cabaret (traduction de Daniel Chaubet), La Chronique de Savoye, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Savoisiennes », , 297 p. (ISBN 978-2-908697-95-7, lire en ligne)
  • Alain Demurger, Les Hospitaliers, de Jérusalem à Rhodes, 1050-1317, Tallandier, 2013, 574 p. (ISBN 979-10-210-0060-5)
  • Étienne Dupont, Les donations anglaises par Guillaume le Conquérant aux Églises et abbayes de France. In Revue d'histoire de l'Église de France, tome 2, n°10, 1911. pp. 457-464
  • Bertrand Galimard Flavigny, Histoire de l’ordre de Malte, Paris, Perrin, 2006 (ISBN 2-262-02115-5)
  • Guillaume de Poitiers (1073/74) Gesta Guillelmi ducis Normannorum et regis Anglorum (Exploits de Guillaume, duc de Normandie et roi d'Angleterre)