District militaire central

région militaire des forces armées de la fédération de Russie

District militaire central
(ru) Центральный военный округ
Image illustrative de l’article District militaire central
Drapeau du district militaire central.
Image illustrative de l’article District militaire central
Carte des districts militaires russes de 2014 à 2024, celui central en vert.

Création
Pays Drapeau de la Russie Russie
Type District militaire, équivalent à un groupe d'armées
Rôle État-major
Fait partie de Forces armées russes
Garnison Ekaterinbourg
Ancienne dénomination fusion du district Volga-Oural avec la majorité de celui de Sibérie
Guerres invasion de l'Ukraine
Batailles Offensive de Kiev
Décorations Ordre du Drapeau rouge
Commandant lieutenant-général Andreï Mordvitchev
Emblème

Le district militaire central (en russe : Центральный военный округ), abrégé en TsVO (la transcription de ЦВО), est un région militaire de Russie.

C'est l'un des cinq districts militaires des Forces armées russes, avec sa juridiction principalement dans les régions centrales de la Volga, de l'Oural et de la Sibérie, ainsi que les bases russes dans les États post-soviétiques d'Asie centrale. Le district militaire central est créé dans le cadre des réformes militaires de 2008 et fondé par l'oukase présidentiel no 1144 signé le , en tant que fusion du district militaire Volga-Oural et d'une majorité du district militaire sibérien. Le district commence à être opérationnel le , sous le commandement du lieutenant-général Vladimir Tchirkine[1].

Le district militaire central est le plus grand district militaire de Russie par sa surface, avec 7 060 000 kilomètres carrés (40 % du territoire russe) et par sa population de 54,9 millions de personnes (39 %). Le district contient 29 des 85 sujets fédéraux de la Russie : le kraï de l'Altaï, la République de l'Altaï, la Bachkirie, l'oblast de Tcheliabinsk, la Tchouvachie, l'oblast d'Irkoutsk, l'oblast de Kemerovo, la Khakassie, le Khantys-Mansis, l'oblast de Kirov, le kraï de Krasnoïarsk, l'oblast de Kourgan, la République des Maris, la Mordovie, la Nénétsie, l'oblast de Novossibirsk, l'oblast d'Omsk l'oblast d'Orenbourg, l'oblast de Penza, le kraï de Perm, l'oblast de Samara, l'oblast de Saratov, l'oblast de Sverdlovsk, le Tatarstan, l'oblast de Tomsk, la Touva, l'oblast de Tioumen, l'Oudmourtie et l'oblast d'Oulianovsk.

Son siège se situe à Ekaterinbourg et son commandant de district actuel est depuis le le lieutenant-général Andreï Mordvitchev[2], succédant au colonel-général Alexandre Lapine[3].

Commandement modifier

Commandants modifier

  • Lieutenant-général Vladimir Chirkin (9 juillet - 13 décembre 2010 (par intérim), 13 décembre 2010 - 26 avril 2012)
  • Colonel-général Valeri Guerassimov (26 avril - 9 novembre 2012)
  • Major-général Alexandre Dvornikov (9 novembre - 24 décembre 2012 (par intérim)).
  • Colonel-général Nikolaï Bogdanovski (24 décembre 2012 - 12 juin 2014)
  • Colonel-général Vladimir Zaroudnitski (12 juin 2014 - 22 novembre 2017)
  • Lieutenant-général Alexandre Lapine (22 novembre 2017 - 16 février 2023) (plus tard colonel-général)
  • Lieutenant-général Andreï Mordvitchev (16 février 2023 - présent)

Chef d'état-major — Premiers commandants adjoints modifier

  • Lieutenant-général Mikhaïl Teplinski (février 2019 - présent)

Commandants adjoints modifier

  • Lieutenant-général Evgueni Poplavski (novembre 2018 - présent)
  • Major-général Roustam Minnekaïev (décembre 2020 - présent) ; commandant adjoint du travail militaro-politique - chef du département du travail militaro-politique.

Grandes unités modifier

Le district central couvre toute la Sibérie occidentale, d'une ligne Volga-Oural à l'ouest, jusqu'au plateau de Sibérie centrale et le lac Baïkal à l'est ; il fait donc face aux pays d'Asie centrale (surtout le Kazakhstan) jusqu'aux monts Altaï. En plus d'unités organiques (3 brigades ferroviaires, 2 de logistiques, des centres de formation et 7 hôpitaux militaire), le district a sous ses ordres en 2018 les grandes unités suivantes :

Opérations modifier

 
Lors de l'invasion de l'Ukraine en 2022, les véhicules russes portent des marques pour les différencier de ceux ukrainiens : c'est un grand O pour le district central.

Pour préparer l'invasion de l'Ukraine par la Russie, une partie des BTG du district central est envoyée dans le district ouest autour de Koursk ainsi qu'en Biélorussie autour de Homiel à l'occasion des grandes manœuvres Zapad-2021 (en) (Запад-2021, « Ouest-2021 ») du 10 au , puis « Détermination des alliés » (Союзная решимость-2022 (ru)) du 10 au . Le , les Forces armées russes engagent trois groupements terrestres, avec mission de capturer rapidement Kiev : la 35e armée (du district est) sur la rive occidentale du Dniepr via Ivankiv (sur la route P02) ; la 41e armée de l'autre côté du réservoir de Kiev via Tchernihiv (sur l'autoroute M1/E95) ; et la 2e armée de la Garde via Hloukhiv (sur l'autoroute M2/E101).

Après le franchissement des postes-frontières (Novi Yarylovychi sur la M1 et Senkivka sur la P13) et une progression de quelques dizaines de kilomètres, les troupes de la 41e armée sont bloquées par les unités ukrainiennes (1re brigade blindée et 119e brigade territoriale (uk)) qui s'accrochent aux agglomérations de Tchernihiv et Mena, entourées de forêts. Les consignes sont pour les troupes russes de contourner les villes qui résistent, mais Tchernihiv concentre trois ponts sur la Desna, tandis que les colonnes bloquées sur les routes se font harceler[6]. À partir du , la 41e armée assiège Tchernihiv et son artillerie se met à la pilonner.

Le , le 6e régiment de tanks de la Garde de la 90e division de chars russe, ayant fini par contourner Tchernihiv, approche lentement de Brovary, dans la banlieue est de Kiev : à Skybyn sur la M01, la tête de colonne est attaquée aux missiles antichars par les fantassins de la 72e brigade ukrainienne, puis les autres blindés, immobiles dans un premier temps, frappés par l'artillerie, finissent par retraiter[7],[8].

De son côté, la 2e armée de la Garde franchi la frontière russo-ukrainienne à Hremiach (sur la route P12) et Bachivsk (sur l'autoroute M2), puis évite Konotop, en laissant une de ses brigades pour y fixer les territoriaux ukrainiens. Mais l'armée se retrouve bloquée devant Nijyn ; étirée le long de l'autoroute M2, son ravitaillement (obus, carburant et nourriture) est harcelé continuellement[9].

Face à l'échec de l'offensive de Kiev, le haut-commandement russe annonce le que ses troupes autour de Kiev vont battre en retraite. Le repli est terminée le , la 41e armée s'étant réfugiée autour de Homiel et la 2e armée de la Garde autour de Koursk.

Notes et références modifier

  1. Указ Президента Российской Федерации от 20 сентября 2010 года № 1144 «О военно-административном делении Российской Федерации»
  2. (ru) « Новости » [archive du ], sur www.don-kazak.ru (consulté le )
  3. (ru) Alexander Pinchuk et Viktor Khudoleyev, « Штандарты в надёжных руках » [« Standards in Safe Hands »], Krasnaya Zvezda,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Catherine Harris et Frederick W. Kagan, « Russia's Military Posture: Ground Forces Order of Battle » [PDF], sur www.criticalthreats.org, , p. 19.
  5. (en) Igor Sutyagin et Justin Bronk, Russia's New Ground Forces : Capabilities, Limitations and Implications for international security, Royal United Services Institute for Defense and Security Studies, (ISBN 978-1-138-56370-4), recherchez BKhiRVT sur Google Livres, p. 31.
  6. Michel Goya et Jean Lopez, L'ours et le renard : histoire immédiate de la guerre en Ukraine, Paris, Perrin, (ISBN 978-2-262-10510-5), p. 142-143.
  7. (en) « Ukraine War: Dramatic drone footage shows Russian convoy 'ambush' », sur www.youtube.com, .
  8. Goya et Lopez 2023, p. 148-149.
  9. Goya et Lopez 2023, p. 158.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Mark Galeotti, The Modern Russian Army 1992–2016, Oxford, Osprey, coll. « Elite 217 », (ISBN 978-1-47281-908-6)
  • (en) Catherine Harris et Frederick W. Kagan, Russia's Military Posture: Ground Forces Order of Battle, Washington, Institut of the Study of War & Critical Threats Project, , 53 p. (lire en ligne [PDF]).

Articles connexes modifier