Discussion:Genre (sciences sociales)/brouillon

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Sous page de Discussion:Genre (sciences sociales)

Surligné = commun aux propositions de Superbenjamin et Ernesto Juarez

Des critiques du concept de genre — alors généralement désigné par les expressions « théorie du genre », « théorie du gender » ou « gender »émergent dès les années 1980[1] puis se développent dans les années 1990 sous la plume d'auteurs catholiques, notamment lorsque la notion de genre est intégrée au rapport final de la quatrième conférence mondiale sur les femmes malgré les objections du Saint-Siège[2]. Ces auteurs dénoncent en effet ce qui est, selon eux, « un discours idéologique unifié qui aurait pour but de déstabiliser les rapports traditionnels entre les sexes »[3].

Pour les critiques de cette notion, le genre, avant d'être un outil d'analyse, est une « théorie et même une métaphysique » dont l'objectif est de « déconstruire » les fondements de notre société au nom du principe d'égalité entre hommes et femmes poussé jusqu'à l'« interchangeabilité »[4]. Pour certains de ces auteurs, le genre est une notion « arbitraire »[5] dérivée à la fois du socialisme et du libéralisme, alliant « égalitarisme » et « utilitarisme », susceptible de « s’imposer violemment aux différentes cultures à travers la mondialisation »[6],[7] et témoignant d'une « soif d'auto-suffisance »[5]. Le genre agirait comme l'instrument d'une « nouvelle culture »[8] fondée sur la remise en cause de la sexualité humaine comme « inclination vers l'autre sexe »[5] et la contestation des « rôles fondés sur les différences naturelles »[8]. Selon la philosophe Chantal Delsol, avec la « théorie du gender », nous sommes « à l'acmé de la volonté de refaire le monde selon notre désir » et la consécration du « désir de l'individu de choisir, sinon son sexe biologique, au moins son appartenance de « genre » »[9].Elle considère qu' « apprendre le gender à l'école [...] dans le cours de SVT (sciences de la vie et de la terre) » est « de la propagande », car « il ne s'agit aucunement d'une partie de la science, mais bien d'une opinion, et plutôt en l'occurrence d'une idéologie. »[9].

Pour certains auteurs, tels que le prêtre Michel Schooyans, le psychanalyste Jacques Arènes ou le prêtre et psychologue Tony Anatrella, le genre est une idéologie utilisée par une minorité subversive et militante emmenée par le « lobby homosexuel » et le mouvement LGBT[6] qui « s’en prend délibérément à tout ce qui pourrait rappeler et signifier la différence sexuelle »[10] afin de remettre en cause la prééminence de l'hétérosexualité [11] et revendiquer le mariage homosexuel[12].

Selon le pape Benoît XVI, « ce qui est souvent exprimé et entendu par le terme « gender », se résout en définitive dans l’auto-émancipation de l’homme par rapport à la création et au Créateur » »[13] et légitime le mariage homosexuel, l'homoparentalité[14] et la procréation médicalement assistée[15],[3],[16].

« Le gender c'est pas mon genre » : un slogan de La Manif pour Tous.

De même, en France, des opposants au mariage des couples homosexuels, notamment La Manif pour Tous, établissent un lien entre la « théorie du genre » et l'ouverture du mariage aux couples de même sexe[17] ou des programmes de lutte contre les stéréotypes filles-garçons à l'école [18]. Ces positions trouvent écho chez certains politiques, notamment des députés UMP proches de la « droite catholique conservatrice »[19] qui demandent par exemple la création d'une commission d'enquête à l'Assemblée nationale, regrettant que les études de genre aient intégré la « théorie du gender »[réf. nécessaire] qu'ils présentent comme « un système de pensée et d’organisation globale de la société refusant en général ce qui est donné par la nature et en particulier le corps sexué » lui donnant un « sens subversif de l’indifférenciation des sexes »[20]. Ces députés attribuent ainsi à la « théorie du gender » la création de laboratoire sur le genre dans différents établissements d'enseignement supérieur, l'introduction d'un chapitre intitulé « Devenir homme ou femme » dans les manuels scolaires de sciences de la vie et de la terre de première, la répression des discriminations fondées sur l'orientation ou l'identité sexuelle, la lutte contre les stéréotypes filles-garçons dans certaines crèches, le remplacement de certaines dispositions du code civil précisant « femme et mari » par « époux » dans le cadre du projet de loi sur le mariage homosexuel ou encore le programme de lutte du gouvernement contre les discriminations basées sur l'orientation sexuelle[20],[21].

  1. Favier 2012, p. 15
  2. Favier 2012, p. 6
  3. a et b Favier 2012, p. 8
  4. Alain Finkielkraut, « L'esprit de l'escalier », sur RCF Causeur : « Il y a bien une théorie, et même une métaphysique du genre [...] Les études de genre reposent sur l’idée que tout dans le monde humain [...] relève de l’histoire. Il y a bien des sexes biologiques mais la différence entre le masculin et le féminin est une construction sociale et historique [...] Cette construction il s’agit [...] de la mettre à bas pour accéder à [...] l’égalité ultime que représente l’interchangeabilité des aspirations , des rôles, des manières d’être et de faire [...] Il s’agit de faire la guerre à toute trace de masculinité et de féminité. »
  5. a b et c Jutta Burggraf, « « Genre » (« gender ») », dans Lexique des termes ambigus et controversés sur la famille, la vie et les questions éthiques, Pierre Téqui, , p. 575
  6. a et b Favier 2012, p. 10
  7. Marguerite Peeters, « La théorie du genre », intervention au colloque « Une nouvelle identité sexuelle : libéraliser pour asservir », organisé par l’Observatoire socio-politique du Diocèse de Toulon-Fréjus, 2011, cité par Favier 2012, p. 11
  8. a et b Xavier Lacroix, « Homoparentalité », dans Lexique des termes ambigus et controversés sur la famille, la vie et les questions éthiques, Pierre Téqui, , p. 595
  9. a et b Chantal Delsol, « Le "gender" ou l'individu transparent » », Le Figaro,‎ , p. 14 (lire en ligne)
  10. Tony Anatrella, Le règne de Narcisse, Presses de la Renaissance, , p. 118-119
  11. Tony Anatrella, « Le Conflit des modèles sexuels contemporains. A propos du concept de « gender » », Revue d’éthique et de théologie morale, no 215,‎ , p. 29-74 cité par Favier 2012, p. 27
  12. Jacques Arènes, « La problématique du « genre » », Documents épiscopat,‎ (lire en ligne)
  13. Benoît XVI, Discours de voeux à la Curie pour Noël 2008 cité par Favier 2012, p. 14
  14. Josef Ratzinger, Lettre aux Évêques de l’Église catholique sur la collaboration de l’homme et de la femme dans l’Église et dans le monde, 2004 cité par Favier 2012, p. 13
  15. « Pour Benoît XVI, la théorie du genre légitime le mariage gay et la PMA  » », sur Le Monde des religions, (consulté le )
  16. Lorena Parini, « Le concept de genre : constitution d'un champ d'analyse, controverses épistémologiques, linguistiques et politiques », Varia, no 5,‎ (lire en ligne)
  17. « Georgina Dufoix opposée au mariage gay », sur lefigaro.fr : « […] Derrière le mariage des homosexuels, c'est la théorie du genre qui est insufflée dans la société française. Cette théorie qui vient des États-Unis estime qu'homme et femme sont interchangeables. »
  18. « La "théorie du genre" fait mouche à la Manif pour tous », sur France24, (consulté le )
  19. Quentin Girard, « Deux députés veulent une enquête sur la «théorie du genre» », sur Liberation.fr, (consulté le )
  20. a et b « Proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête sur l’introduction et la diffusion de la théorie du gender en France », sur Assemblée nationale, (consulté le )
  21. « Identité sexuelle: des députés UMP demandent le retrait de manuels scolaires] », sur 20 minutes (France),
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