Dipteryx odorata
Description de cette image, également commentée ci-après
Illustration botanique (Flore médicale des Antilles, ou Traité des plantes usuelles des colonies françaises, anglaises, espagnoles et portugaises, 1828).
Classification APG III (2009)
Règne Plantae
Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Noyau des Dicotylédones vraies
Clade Rosidées
Clade Fabidées
Ordre Fabales
Famille Fabaceae
Sous-famille Faboideae
Tribu Dipterygeae
Genre Dipteryx

Espèce

Dipteryx odorata
(Aubl.) Forsyth f., 1794

Synonymes

  • Coumarouna micrantha (Harms) Ducke
  • Coumarouna odorata Aubl. - basionyme
  • Coumarouna tetraphylla (Benth.) Aubl.
  • Dipteryx odorata (Aubl.) Willd., 1802
  • Dipteryx tetraphylla Spruce ex Benth.[1]

Dipteryx odorata est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Fabaceae (Leguminosae), sous-famille des Faboideae , originaire d'Amérique du Sud. Ce sont de grands arbres exploités et cultivés tant pour leur bois (commercialisé sous le nom de cumaru), que pour leurs graines aromatiques (fèves de Tonka).

Dipteryx odorata

Noms vernaculaires modifier

  • Bois coumarou, diptéryx odorant, fève de Tonka, gaïac de Cayenne[2], faux gaïac[3].

Description modifier

Dipteryx odorata est un arbre à feuilles caduques de grande taille, pouvant atteindre 25 à 30 mètres de haut pour un diamètre de tronc d'environ 1 m, à la couronne petite et ronde, et à l'écorce lisse et grise. Les feuilles alternes, composées pennées, sont lustrées et vert foncé. Les fleurs, de type papilionacé, sont de couleur blanche à rose[4]. Les graines noires et ridées, sont riches en coumarine et dégagent un parfum prononcé[5].

Histoire naturaliste modifier

 
Première illustration de Dipteryx odorata (sous le nom de Coumarouna odorata) dans l' Histoire des plantes de la Guiane Française (1775) de Fusée-Aublet Explication de la Planche deux cent quatrevingt-seizième. 1. Feuilles naiſſantes. 2. Côte de la feuille creuſée en canal bordé d'un feuillet. 3. Bouton de fleur. 4. Fleur épanouie. 5. Calice. Piſtil. 6. Capſule ou baie. 7. Baie ouverte verticalement. Amande. 8. Baie coupée horiſontalement. 9. Foliole de grandeur naturelle.

Dans son "Histoire des Plantes de la Guiane françoise" (1775)[6], Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet en dit ceci :

«Le tronc de cet arbre s'élève a ſoixante, & même juſqu'à quatrevingt pieds, ſur environ trois pieds & demi de diamètre. Son écorce eſt dure, liſſe & blanchâtre. Son bois extérieur eſt blanc, l'intérieur eſt de couleur brune ; l'un & l'autre ſont durs & compactes. Ce tronc pouſſe à ſon ſommet un grand nombre de groſſes branches tortueuſes & rameuſes qui s'élèvent & s'étendent en tous ſens. Les rameaux ſont garnis de feuilles alternes, ailées à deux rangs de folioles alternes, portées ſur une côte rouſſâtre, longue de quatorze pouces. Elle eſt convexe en deſſous, & applatie en deſſus, bordée de deux côtes d'un petit feuillet, & creuſée en demi-canal au deſſous des folioles : elle eſt terminée par une longue pointe. Les folioles ſont au nombre de deux ou de trois de chaque côte ; elles ſont entières, verdâtres, liſſes, fermés, ovales, terminées en pointe. Leur pédicule eſt très court, & comme articule ſur la côte-, la nervure longitudinale, qui eſt peu ſaillante, ne les partage pas en deux portions égales.

Les fleurs naiſſent par grappes aux aiſſelles des feuilles, & à l'extrémité des rameaux.

Le calice eſt d'une ſeule pièce rougeâtre, arrondi a ſa baie, & diviſe en trois parties, dont deux ſupérieures, fort larges, épaiſſes & concaves ; l'inférieure eſt très courte & obtuse.

La corolle eſt à cinq pétales, de couleur pourpre lave de violet. Les trois pétales ſupérieurs ſont larges, veines, relevés & écartés. Les deux inférieurs ſont plus courts ; ils ſont attachés par un onglet, ſur la paroi interne & inférieure du calice.

Les étamines ſont au nombre de huit. Leurs filets ſont en partie réunis en un faiſceau qui forme une gaine : ils ſont ſépares au deſſus de cette gaine, & portent une petite anthère jaune & à deux bourſes.

Cette gaîne eſt placée au deſſous de l'inſertion des pétales.

Le piſtil eſt un ovaire oblong, comprimé, renferme dans la gaîne des étamines. Il eſt ſurmonté d'un style courbe, terminé par un STIGMATE obtus.

L'ovaire devient une baie ovoïde. Son écorce eſt jaunâtre, charnue, filandreuſe, épaiſſe, adhérente a un noyau dur, ſec, qui contient une amande blanche, enveloppée d'une membrane rouſſâtre. Cette amande exhale une odeur amère & très agréable. Les naturels enfilent les amandes, & s'en forment des colliers pour ſe parfumer. Les Créoles en mettent dans leurs armoires, pour les préſerver des inſectes, & leur communiquer une bonne odeur.

Cet arbre eſt nommé par les Galibis & par les Garipons COUMAROU.

L'écorce & le bois intérieur du tronc ſont employés par les Créoles aux mêmes uſages qu'on emploie le Gaïac, & ils l'appellent GAIAC.

Cet arbre croît dans les grandes forêts de la Guiane. J'en ai vu à Caux, dans le Comté de Gene, & a Sinémari.

II étoit en fleur dans le mois de janvier, & en fruit dans les mois d'avril & de mai.

Une foliole, le fruit & les fleurs ſont repréſentés de grandeur naturelle. »

Notes et références modifier

  1. (en-US) « Name - Dipteryx odorata (Aubl.) Willd. - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  2. (en) « Dipteryx odorata (DPXOD)[Overview] », sur EPPO Global Database, Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP) (consulté le ).
  3. « Dipteryx odorata », sur PlantUse français (consulté le ).
  4. (pt) M.S. de Souza, M.M. Maues, « Morfologia floral de Dipteryx odorata (Aubl.) Willd. leguminosae - papilionoideae (Cumaru) », sur Embrapa Amazônia Oriental, (consulté le ).
  5. (en) « Dipteryx odorata - (Aubl.) Willd. », sur Plants For A Future (consulté le ).
  6. Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume II, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , pp. 740-742

Voir aussi modifier

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