Gare de triage et ateliers SNCF de Perrigny

gare ferroviaire française
(Redirigé depuis Dijon-Perrigny)

Triage et ateliers SNCF de Perrigny
Image illustrative de l’article Gare de triage et ateliers SNCF de Perrigny
Rotonde du dépôt de Dijon-Perrigny en juin 1994
Localisation
Pays France
Commune Dijon
Coordonnées géographiques 47° 14′ 55″ nord, 5° 00′ 47″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Géolocalisation sur la carte : Côte-d'Or
(Voir situation sur carte : Côte-d'Or)
Triage et ateliers SNCF de Perrigny
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
(Voir situation sur carte : Bourgogne-Franche-Comté)
Triage et ateliers SNCF de Perrigny
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Triage et ateliers SNCF de Perrigny

Le triage de Perrigny est une gare de triage qui se situe à quelques kilomètres au sud de Dijon, deuxième carrefour ferroviaire français[1], sur les territoires des communes de Chenôve et de Longvic. Il est complété par des ateliers d'entretien et de réparation du matériel de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF).

Situation ferroviaire modifier

 
Schéma simplifié des installations ferroviaires avant création du raccordement de la LGV Rhin-Rhône.

Histoire modifier

Implantation et toponyme modifier

 
Une ancienne locomotive garée aux ateliers de maintenance SNCF de Perrigny

La gare de triage et les ateliers des chemins de fer de Perrigny constituent une particularité du fait de leur localisation. En effet, contrairement à ce que laisse penser leur dénomination, ces installations ferroviaires ne sont pas situées sur le territoire de la commune de Perrigny-lès-Dijon, mais sur celui des communes voisines de Chenôve et de Longvic. À l'inverse, la gare de triage voisine de Gevrey est située pour une grande partie sur le territoire de la commune de Perrigny-lès-Dijon, bien davantage que sur celui de Gevrey-Chambertin !

L'origine de cette situation est liée à l'histoire de l'implantation de ces infrastructures. Lors de la construction de la ligne de chemin de fer de Paris à Lyon par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM), au milieu du XIXe siècle, une petite gare provisoire, appelée localement la « station », est édifiée sur le territoire de Perrigny. La ligne achevée (1849), la compagnie décide un peu plus tard de construire des ateliers d'entretien du matériel ainsi qu'une gare de triage. Un meilleur site est alors choisi plus au nord de cette petite gare provisoire, sur des terrains libres de Chenôve et de Longvic, en direction de Dijon (aux lieux-dits Les Creuzots et La Noue). La construction de ces nouveaux établissements est achevée en 1886. Le nom précédent « de Perrigny » en est toutefois conservé en raison des habitudes prises : il est juste transféré au nouveau site. Quant à l'ancienne station provisoire de Perrigny-lès-Dijon, elle est démontée[2].

Par ailleurs, lors de la construction de cette gare de triage de Perrigny dans la deuxième moitié du XIXe siècle, des vestiges romains sont découverts, la zone est fouillée (dès 1905) et des armes et autres objets sont trouvés près de la ferme de La Noue. On pense qu'il s'agit du site d'un camp romain[3] de la VIIIe légion[4].

Les cheminots de Perrigny modifier

Grand centre de redistribution des marchandises en wagons et principal atelier de réparation du matériel roulant, le nouvel ensemble fait de Dijon un des principaux nœuds ferroviaires français à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Par son trafic, ce carrefour est alors classé au deuxième rang national[5]. En 1911, il est le quatrième plus gros employeur de Côte-d'Or avec 350 cheminots. Au maximum de leur activité, les ateliers assureront même l'entretien de près de 64 000 wagons et on comptera jusqu'à 1 200 employés dans l'après-guerre. En ces lieux sont expérimentés les premiers trains à bogies ainsi que les premiers wagons réfrigérants.

Lieux de mouvements sociaux dans les années 1920 et 1930, ces installations ferroviaires sont aussi indirectement à l'origine de l'extension urbaine de l'agglomération dijonnaise vers le sud : quartier des Bourroches, des Valendons… Centre de résistance sous l'Occupation, les ateliers et le triage subissent aussi d'importants dégâts lors du conflit[6]. Le , en pleine nuit, un bombardement américain mal orienté sur le site fait de nombreuses victimes. Les bombardiers, venus par l'Ouest, commencent en effet à déverser leur tapis de bombes dès le bas de la côte viticole, selon un axe ouest-est ; ils détruisent alors des maisons de cheminots endormis tout au long de la « trouée des Valendons ». Les voies et raquettes de chemins de fer sont pourtant orientées nord-nord-ouest/sud-sud-est. Ce bombardement fait donc finalement plus de victimes civiles que de dégâts significatifs au niveau des infrastructures.

Le centre ferroviaire des années 1950 à aujourd'hui modifier

 
Centre de remisage du tramway de Dijon

Entre 1950 et 1952, un nouveau triage, situé plus au sud en direction de Gevrey-Chambertin, est adjoint aux constructions précédentes devenues insuffisantes au lendemain de la dernière guerre. Dans les années 1950 et 1960, le triage et les ateliers constituent, à l'instar d'autres sites de la SNCF, un bastion du puissant syndicat de la Confédération générale du travail (CGT), alors bien implanté dans le monde du rail. Pourtant, si les ateliers poursuivent leur activité, une grande partie de la charge de triage est par la suite transférée au site de Gevrey.

En 1999, cette gare de Perrigny est le théâtre d'un fait divers. Dans la nuit du 14 décembre 1999, à h 0, Corinne Caillaux, une jeune femme de 36 ans, est retrouvée mortellement blessée dans les toilettes du train couchette Calais-Vintimille (c'est au niveau de cette gare que le signal d'alarme a été déclenché) : elle est la victime du tueur Sid Ahmed Rezala[7],[8].

En 2006, un des ateliers d'entretien, situé à l'ouest de l'ensemble du site (sur la commune de Chenôve), est fermé : les lieux, repris par Dijon Métropole en 2009, abritent désormais le centre de maintenance du tramway de l'agglomération dijonnaise[9].

Notes et références modifier

  1. On compte de 800 à 900 trains par jour, dont 50 % de fret, passant par le carrefour ferroviaire de Dijon.
  2. Denizot, Encyclopédie de la Côte-d'Or, Morey-Saint-Denis, 1866.
  3. Le camp militaire est, selon Pierre Gras, à l'origine du nom de « Chenôve », qui pourrait signifier canabae du nom des cabanes et échoppes commerçantes qui fleurissaient auprès des camps romains. Pierre Gras (ouvrage collectif), Histoire de Dijon, Toulouse, Privat, , 432 p. (ISBN 2-7089-4723-0, BNF 34955476).
  4. DRAC pour Longvic & Relevé DRAC pour Chenôve.
  5. Maryse Fabriès-Verfaillie, Pierre Stragiotti, Annie Jouve, La France des villes, p.250
  6. « PAGEAUX Raymond », sur blog4ever.com (consulté le ).
  7. « "Un été de faits divers" : Rezala, le tueur des trains », sur RTL.fr (consulté le ).
  8. Franck JOHANNES, « Meurtre dans le train de nuit Calais-Vintimille. Une jeune femme poignardée. Un suspect est recherché. », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Le Bien public, n° du 21 septembre 2009.

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier