Dick Tracy (film, 1990)

film de Warren Beatty, sorti en 1990
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Dick Tracy

Réalisation Warren Beatty
Scénario Jim Cash
Jack Epps Jr.
Musique Danny Elfman
Acteurs principaux
Sociétés de production Touchstone Pictures
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre comédie policière
Durée 105 minutes
Sortie 1990

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Dick Tracy est un film américain réalisé par Warren Beatty et sorti en 1990. Le film est une adaptation du comic strip Dick Tracy.

Synopsis modifier

Dick Tracy est accusé à tort d'un homicide organisé par Big Boy Caprice aidé d'un mystérieux homme sans visage, mais grâce à l'aide du Kid et de la police il lui reste une dernière chance de mettre Big Boy et son gang de malfaiteurs derrière les barreaux.

Fiche technique modifier

Distribution modifier

Production modifier

Genèse et développement modifier

Warren Beatty imagine un film Dick Tracy dès 1975. À l'époque les droits du comic strip créé par Chester Gould appartiennent à Michael Laughlin, qui n'a cependant pas réussi à trouver un studio pour produire son film. Floyd Mutrux et Art Linson tentent d'acquérir les droits en 1977[1]. En 1980, United Artists se montre intéressé pour financer et distribuer le film. Tom Mankiewicz est alors en négociations pour écrire le script. Aucun accord n'est conclus avec le créateur de Dick Tracy, Chester Gould, qui insiste pour avoir un contrôle strict sur les aspects financiers et artistiques[2].

La même année, Floyd Mutrux et Art Linson cèdent finalement la propriété à Paramount Pictures, qui commencé à développer des scénarios. Le poste de réalisateur est proposé à Steven Spielberg, alors qu'un accord de cofinancement est proposé à Universal Pictures. Universal propose John Landis comme réalisateur, courtise Clint Eastwood pour le rôle-titre et engage Jim Cash et Jack Epps, Jr. d'écrire le scénario. Le second scénariste explique « Avant notre arrivée, il y avait plusieurs scénarios ratés chez Universal, puis il est resté en sommeil, mais John Landis était intéressé par Dick Tracy et il nous a fait venir pour l'écrire[3]. » John Landis demande à Jim Cash et Jack Epps, Jr. d'écrire un scénario avec une atmosphère de pulp des années 1930 avec Alphonse "Big Boy" Caprice comme antagoniste principal. Pour ses recherches, Jack Epps, Jr. a relu toutes les comics Dick Tracy de 1930 à 1957. Les scénaristes écrivent deux brouillons pour John Landis. Max Allan Collins, qui a écrit des comics Dick Tracy, se souvient d'en avoir lu l'une des versions : « C'était terrible. La seule chose positive à ce sujet était un décor des années 30 et beaucoup de grands méchants, mais l'histoire était mince comme du papier et c'était inconfortablement campy[3]. »

En plus de Warren Beatty et Clint Eastwood, plusieurs acteurs sont envisagés pour jouer Dick Tracy notamment Harrison Ford, Richard Gere, Tom Selleck et Mel Gibson[4]. John Landis quitte alors le projet Dick Tracy après l'accident mortel et controversé sur le tournage La Quatrième Dimension (1983)[3]. Walter Hill reprend alors le poste de réalisateur avec Joel Silver à la production. Jim Cash et Jack Epps, Jr. écrivent une autre version du scénario ; Walter Hill recontacte Warren Beatty pour le rôle-titre. Le projet est alors en préproduction avec la construction de décors, mais le film est bloqué par des problèmes de contrôle artistique de la part de Warren Beatty, grand fan de Dick Tracy[5]. Alors que Walter Hill souhaite faire un film violent et réaliste, Warren Beatty veut un hommage au comic strip des années 1930[1]. L'acteur demande par ailleurs 5 millions de dollars plus 15% du montant brut du box-office, ce que refuse Universal[5].

Walter Hill et Warren Beatty quittent alors le film. Paramount redémarre alors le projet est un budget réduit avec Richard Benjamin comme réalisateur. Jim Cash et Jack Epps, Jr. réécrivent à nouveau le script, mais il ne satisfait pas Universal. Les droits du film reviennent finalement à Tribune Media Services en 1985. Warren Beatty décide de prendre lui-même une option sur les droits pour 3 millions de dollars[6]. Lorsque Jeffrey Katzenberg et Michael Eisner quittent la Paramount pour The Walt Disney Studios, Dick Tracy est relancé avec une triple casquette pour Warren Beatty : acteur principal, producteur et réalisateur[5]. Jeffrey Katzenberg avait un temps envisagé Martin Scorsese[7].

Cependant, la réputation de Warren Beatty à la réalisation, notamment sur Reds (1981), ne convient pas à Disney[5]. En conséquence, Warren Beatty et Disney concluent un accord contractuel selon lequel tout dépassement de budget serait déduit des honoraires de Warren Beatty en tant que producteur, réalisateur et acteur[8]. Par ailleurs, Warren Beatty et son collaborateur régulier Bo Goldman réécrivent les dialogues mais ne parviennent pas à obtenir un crédit au générique auprès de la Writers Guild of America[1].

Disney valide officiellement Dick Tracy en 1988 à condition que Warren Beatty maintienne un budget de production à moins de 25 millions de dollars[1]. Les honoraires de Warren Beatty sont alors fixés à 7 millions de dollars contre 15 % du brut (une fois que le brut du distributeur atteint 50 millions de dollars)[6]. Cependant, les coûts vont commencé à augmenter une fois le tournage commencé et rapidement grimper jusqu'à 30 millions de dollars[9]. Le coût total s'élèverait finalement à 46,5 millions de dollars : 35,6 millions de dollars de dépenses directes, 5,3 millions de dollars de frais généraux de studio et 5,6 millions de dollars d'intérêts[6]. Disney dépense par ailleurs 48,1 millions en publicité et 5,8 millions pour l'affichage, pour une dépense totale estimée à près de 101 millions de dollars[6].

Attribution des rôles modifier

Al Pacino est le premier choix de Warren Beatty pour incarner Alphonse "Big Boy" Caprice, même si Robert De Niro a été un temps envisagé[10]. Si Michelle Pfeiffer, Kathleen Turner et Kim Basinger seront jugées trop chères, Sharon Stone auditionne pour le rôle de Breathless Mahoney[11],[12]. Madonna se montre intéressée pour le rôle de Breathless Mahoney, même pour un faible salaire[13]. Elle sera ainsi payée 35 000 $[1]. Sean Young affirme qu'elle a été forcée de délaisser le rôle de Tess Trueheart (finalement été attribué à Glenne Headly) après avoir repoussé les avances sexuelles de Warren Beatty. Dans une déclaration de 1989, Warren Beatty a quant à lui déclaré : « J'ai fait une erreur en choisissant Sean Young dans le rôle et je me sentais très mal à ce sujet[14]. »

Mike Mazurki, qui apparaissait dans le film Dick Tracy (1945) de William Berke, fait ici un caméo, dans l'une de ses dernières apparitions. Warren Beatty avait approché Gene Hackman pour un autre caméo, mais il a refusé[15].

Tournage modifier

Le tournage a lieu dans les Universal Studios, à Los Angeles et dans les studio Warner Bros. à Burbank en Californie[16],[17].

Certains personnages nécessitaient plus de quatre heures de maquillage[17]. Harrison Ellenshaw explique dans un documentaire que lui et son père Peter Ellenshaw ont conçu de nombreux effets spéciaux grâce au matte painting, technique utilisée jusqu'à Dick Tracy, après quoi le numérique prédomine[18].

Bande originale modifier

Dick Tracy modifier

La musique du film est composée par Danny Elfman. L'album de la bande originale sort en 1990 sous le titre Dick Tracy - Original Score[19]. Cette B.O est composée de deux CDs : Dick Tracy - Original Score et Dick Tracy[20], qui reprend des morceaux de Jerry Lee Lewis, Darlene Love et Ice-T, ainsi que d'autres artistes.

Album de Madonna modifier

Cet album de Madonna, sous le nom I'm Breathless: Music from and Inspired by the film Dick Tracy[21], reprend les trois morceaux, Sooner or Later, More et What Can You Lose, ainsi que d'autres titres inspirés du film.

Sortie et accueil modifier

Récompenses modifier

Le film a gagné plusieurs Oscars en 1991[17] :

Autour du film modifier

Un spectacle avait été créé et présenté au sein des parcs Disney, Dick Tracy starring Diamond Double-Cross, présenté[17] :

Le film est ressorti aux États-Unis durant l'été 1991 avec d'autres titres du studio tel que Quoi de neuf, Bob ? et Les Aventures de Rocketeer mais seule la ressortie du long métrage d'animation Les 101 Dalmatiens (1961) a été un succès financier pour le trimestre[22].

Notes et références modifier

  1. a b c d et e David Ansen; Pamela Abramson, « Tracymania », Newsweek,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Daniel Dickholtz, « Steel Dreams: Interview With Tom Mankiewicz », Starlog,‎ , p. 53–57
  3. a b et c Hughes, pp. 51
  4. Hughes, pp. 53-54
  5. a b c et d Hughes, pp. 52
  6. a b c et d Claudia Eller, « 'Tracy' cost put at $101 mil », Variety,‎ , p. 3
  7. Staff, « Martin Scorsese to direct Dick Tracy », The Comics Journal,‎ , p. 20–22
  8. Staff, « Big Shot », Empire,‎
  9. John Greenwald, Richard Natale et Janice C. Simpson, « Shooting The Works Lights! Camera! Money! », Time,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  10. David S. Cohen, « Al Pacino tackles each role like a novice », Variety,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Eila Mell, Casting Might-Have-Beens: A Film by Film Directory of Actors Considered for Roles Given to Others, McFarland, (ISBN 9781476609768, lire en ligne)
  12. « Tracymania », sur Newsweek,
  13. Ira Madison III, « Dick Tracy made Madonna Pop Music's Femme Fatale » [archive du ], MTV, (consulté le )
  14. Lew Irwin, « Young Slams Lecherous Beatty », IMDb,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  15. Robert Sellers, Hollywood Hellraisers: The Wild Lives and Fast Times of Marlon Brando, Dennis Hopper, Warren Beatty, and Jack Nicholson, Skyhorse Publishing, (ISBN 9781616080358, lire en ligne)
  16. « Filming & production » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database
  17. a b c et d (en) Dave Smith, Disney A to Z: The Updated Official Encyclopedia, p. 140-141
  18. (en) Mark Arnold, Frozen in Ice : The Story of Walt Disney Productions, 1966-1985, p. 191.
  19. (en) « Danny Elfman - Dick Tracy (Original Score) », sur Discogs (consulté le ).
  20. (en) « Various - Dick Tracy », sur Discogs (consulté le ).
  21. (en) « Dick Tracy- Soundtrack details », sur soundtrackcollector.com (consulté le ).
  22. (en) Eric Loren Smoodin, Disney discourse, p. 84.

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier