Daptomycine

composé chimique

Daptomycine
Image illustrative de l’article Daptomycine
Identification
No CAS 103060-53-3
No ECHA 100.116.065
Code ATC J01XX09
DrugBank DB00080
PubChem 16129629
SMILES
InChI
Apparence Solide
Propriétés chimiques
Formule C72H101N17O26  [Isomères]
Masse molaire[1] 1 620,670 6 ± 0,075 9 g/mol
C 53,36 %, H 6,28 %, N 14,69 %, O 25,67 %,
Données pharmacocinétiques
Demi-vie d’élim. 7 jours
Excrétion

rénal (78 %)

Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique antibiotique
Voie d’administration IV seulement

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

La daptomycine est un lipopeptide antibiotique[2]. Elle n'est active que contre les organismes gram-positifs. Il s'agit d'un véritable antibiotique en ce sens que c'est un composé naturel présent dans le sol saprotrophe, Streptomyces roseosporus.

Historique modifier

Le composé a d'abord été appelé LY146032 et a été découvert par la firme Eli Lilly dans les années 1980 (Counter 1984) dans le cadre de leur recherche en matière de nouveaux médicaments. Les droits afférents à LY146032 ont été achetés en 1997 par Cubist Pharmaceuticals. La daptomycine fut commercialisée d'abord aux États-Unis, en novembre 2003, puis en Europe, en janvier 2006, toujours sous le nom de Cubicin.

Pharmacologie modifier

Liaison à 90 % aux protéines plasmatiques, diffusion principalement dans les tissus fortement vascularisés, passage de la barrière hémato-encéphalique, métabolisation très faible, élimination essentiellement urinaire (78 %), passage trans-placentaire, passage dans le lait maternel non étudié.

La daptomycine est seulement active contre les bactéries Gram positifs. Le mécanisme précis de son action est toujours (13 nov 2005)inconnu. Il est connu que la daptomycine nécessite des ions calcium pour fonctionner, elles se lient à la membrane des bactéries et entraînent une dépolarisation rapide, la perte du potentiel de membrane mène à une inhibition de la synthèse d'ADN d'ARN et de protéine de la bactérie, ce qui conduit à sa destruction. L’activité bactéricide de la daptomycine est concentration dépendante. De par son nouveau mécanisme d'action, la daptomycine est sans doute active à l'encontre des organismes résistant à la méticilline, la vancomycine et le linézolide.

Il a été prouvé “in vitro” une activité à l'encontre des enterococcus résistants aux glycopeptides, contre les staphillococcus, streptococcus et corynebacterium résistants à la méthicilline.

La daptomycine ne peut être utilisée dans le cadre de l'infection pulmonaire du fait de son inactivation par le surfactant.

“In vitro” il y a une évidente synergie entre la daptomycine et la classe thérapeutique bêta-lactamines. Il n'y a pas d'évidence d'une antagonisation jusqu'à ce jour.

La daptomycine n'est pas affectée par une injection de probénécide dans le même temps.

Indications modifier

Son indication principale est l'infection à staphylocoque doré.

Il est utilisé dans les infections à entérocoques[3], même si des cas d'émergence de résistances ont été décrites sur des souches déjà résistantes à la vancomycine[4],[5].

Posologie modifier

6 mg/kg/j en i.v. en moyenne

Effets secondaires modifier

Toxicité musculaire

La daptomycine peut causer une pneumonie éosinophile aiguë, qui donne des images en verres dépolies au scanner thoracique similaires a c'elle de l'infection Covid19[6].

Notes et références modifier

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. « Daptomycine », sur pharmacomedicale.org (consulté le )
  3. Canton R, Ruiz-Garbajosa P, Chaves RL, Johnson AP, A potential role for daptomycin in enterococcal infections: what is the evidence?, J Antimicrob Chemother, 2010;65:1126-1136
  4. Munoz-Price LS, Lolans K, Quinn JP, Emergence of resistance to daptomycin during treatment of vancomycin-resistant Enterococcus faecalis infection, Clin Infect Dis, 2005;41:565-566
  5. Green MR, Anasetti C, Sandin RL, Rolfe NE, Greene JN, Development of daptomycin resistance in a bone marrow transplant patient with vancomycin-resistant Enterococcus durans, J Oncol Pharm Pract, 2006;12:179-181
  6. (en) Rajalakshmi Valaiyapathi, Meng-San Wu et Alastair McGregor, « Ground glass opacities are not always COVID-19: a case of acute eosinophilic pneumonitis caused by daptomycin », The Lancet, vol. 399, no 10321,‎ , p. 270 (ISSN 0140-6736 et 1474-547X, DOI 10.1016/S0140-6736(22)00009-5, lire en ligne, consulté le )

Liens externes et références modifier

Voir aussi modifier