Déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase

maladie
Déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase

Traitement
Spécialité Génétique médicale et endocrinologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 E79.8
OMIM 274270
DiseasesDB 29817
MeSH D054067

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Le déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase (déficit en DPD) ou pyrimidinémie familiale est une maladie métabolique héréditaire autosomique récessive[1], caractérisée par l'absence ou la réduction importante de l'activité enzymatique de la dihydropyrimidine déshydrogénase, enzyme impliquée dans le métabolisme de l'uracile et de la thymine.

Les individus porteurs du déficit peuvent développer une toxicité potentiellement létale lors d'une exposition au 5-fluorouracil (5-FU) ou à ses promédicaments la capécitabine et le tégafur[1],[2],[3], utilisés comme chimiothérapie anticancéreuse. Le risque existe aussi pour la flucytosine, un anti-fongique.

Dépistage modifier

Le déficit partiel concerne 6 à 8 % de la population. Le déficit total concerne entre 0,01 et 0,5 % de la population[4].

Le déficit en DPD peut être dépisté par des méthodes de phénotypage (dosages plasmatiques, par exemple) et de génotypage (recherche de polymorphismes particuliers)[5].

En France, le dépistage du déficit en DPD avant l'administration de fluopyrimidines chez un patient par mesure de l'uracilémie est obligatoire avant traitement par le 5-fluorouracile, la capécitabine ou le tégafur. Le dépistage avant administration de flucytosine n'est pas nécessaire pour ne pas retarder l'initiation de la thérapie, mais le dépistage doit être réalisé en cas de toxicité suspectée ou avérée[6].

Traitement modifier

Selon le caractère partiel ou total du déficit, le 5-FU et la capécitabine sont contre-indiqués, ou bien les doses administrées sont réduites[5].

L'uridine triacétate (Vistogard) peut être utilisée comme antidote en cas d'intoxication au 5-FU ou à la capécitabine[7].

Voir aussi modifier

Liens externes modifier

Fiche Orphanet

Références modifier

  1. a et b (en) Diasio RB, Beavers TL et Carpenter JT, « Familial deficiency of dihydropyrimidine dehydrogenase. Biochemical basis for familial pyrimidinemia and severe 5-fluorouracil-induced toxicity. », J Clin Invest.,‎ (lire en ligne)
  2. Coursier S, Martelet S, Guillermet A, Emptoz J, Villier C et Bontemps H, « Toxicité sévère à la capécitabine liée à un déficit enzymatique en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) », Gastroentérologie Clinique et Biologique,‎ (lire en ligne)
  3. Cécile Thibert, « Un anticancéreux mortel pour certains malades », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  4. (en) Nicolas Pallet, Salma Hamdane, Simon Garinet et Hélène Blons, « A comprehensive population-based study comparing the phenotype and genotype in a pretherapeutic screen of dihydropyrimidine dehydrogenase deficiency », British Journal of Cancer, vol. 123, no 5,‎ , p. 811–818 (ISSN 0007-0920 et 1532-1827, PMID 32595208, PMCID PMC7462856, DOI 10.1038/s41416-020-0962-z, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Marie-Anne Loriot et Joseph Ciccolini, « Dépistage du déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) et sécurisation des chimiothérapies à base de fluoropyrimidines : mise au point et recommandations nationales du GPCO-Unicancer et du RNPGx », Bulletin du Cancer,‎ (lire en ligne)
  6. ANSM, « Médicaments à base de 5-fluorouracile (voie parentérale), capécitabine, tegafur et flucytosine - recommandations européennes concernant la recherche du déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) », (consulté le )
  7. (en) Wen Wee Ma, « Emergency use of uridine triacetate for the prevention and treatment of life‐threatening 5‐fluorouracil and capecitabine toxicity », Cancer,‎ (lire en ligne)