Décurion

grade militaire

Le mot « décurion » (en latin decurio) désigne soit un officier subalterne de l'armée romaine, principalement dans la cavalerie, soit un magistrat subalterne, membre de l'assemblée dirigeant une cité de l'empire (par exemple, la cité des Parisii en Gaule, dont le chef-lieu est Lutèce). La charge ou dignité de décurion est appelée décurionat.

Officier romain à cheval

Décurionat militaire modifier

Le décurion porte comme signe de son rang un pugio ou une dague.

Si au départ le titre est lié à la division en décurie, il désigne rapidement uniquement des officiers de cavalerie. Sous la République, il a le même rang qu'un centurion et commande une turme de cavalerie (32 hommes environ, puis 43 à partir du règne de Claude).

Sous l'Empire, les décurions dirigent les turmes des unités auxiliaires : ailes, cohortes montées (equitata) et unités de gardes du corps (equites singulares), tandis que la cavalerie légionnaire est dirigée par des officiers ayant le grade de centurion.

Décurionat civil modifier

Dans ce contexte, les décurions sont les membres des curies, assemblées locales des cités ou municipes de l' Empire romain. Dans la partie orientale hellénophone de l'Empire, les décurions sont appelés « bouleutes ».

L'institution décurionale s'est formée sous la République dans le cadre municipal selon le modèle du sénat de Rome, où les anciens magistrats sont automatiquement incorporés dans l'assemblée, et les pratiques des élites locales de chaque cité.

Bien qu'elle soit une charge lourde, surtout à partir du IIe siècle apr. J.-C., être décurion est considéré comme un honneur. Les décurions, qui font partie de l'ordre décurional, ont un accès privilégié à la citoyenneté romaine.

Bibliographie modifier

  • Yann Le Bohec, L'Armée romaine sous le Haut-Empire, Paris, Picard, coll. « Antiquité-synthèses », , 3e éd., 292 p. (ISBN 978-2-7084-0633-9)
  • François Jacques, Le Privilège de liberté. Politique impériale et autonomie municipale dans les cités de l'Occident romain (161-244), Rome, École française de Rome, coll. « Collection de l'École française de Rome » (no 76), , 867 p. (ISBN 2-7283-0061-5)
  • Laurent Lamoine et Mireille Cébeillac-Gervasoni, Les Élites et leurs facettes. Les élites locales dans le monde hellénistique et romain, Rome/Clermont-Ferrand, École française de Rome/Presses universitaires Blaise Pascal, coll. « Collection de l'École française de Rome/Erga » (no 309/3), (ISBN 2-7283-0693-1)