Décret sur la création du Tribunal révolutionnaire

décret instituant le tribunal criminel extraordinaire
Décret sur la création du Tribunal révolutionnaire
Description de l'image Droits de l'Homme - Insigne du Tribunal révolutionnaire.jpg.
Présentation
Territoire France
Adoption et entrée en vigueur
Régime Convention nationale
Entrée en vigueur 10 mars 1793
Suspension 31 mai 1795

Le décret de création du Tribunal révolutionnaire est édicté par la Convention nationale le , malgré les protestations des Girondins, et institue ce tribunal extraordinaire qui prend le nom de Tribunal révolutionnaire.

Le discours de Danton modifier

Le , lorsque le président entreprend de lever la séance à 18 h, Georges Danton s'y oppose : il réclame l'adoption immédiate des « grandes mesures qu'exige le salut de la chose publique ». Invoquant notamment les dangers d'une justice expéditive par le peuple, il s'écrie : « les ennemis de la liberté lèvent un front audacieux ; partout confondus, ils sont partout provocateurs… Arrachez-les vous-mêmes à la vengeance populaire, l'humanité vous l'ordonne ! »

En réponse, une voix l'interrompt : « septembre ! », invoquant ainsi les 1792 à Paris, et ceux du 9 septembre à Versailles, une série d'exécutions sommaires commises par des foules au début de ce mois-là.

Georges Danton saisit l'argument au vol. Selon lui, s'il y avait eu un tribunal révolutionnaire, il n'y aurait pas eu « ces journées sanglantes » que l'on reproche « si cruellement au peuple ». « Soyons terribles pour dispenser le peuple de l'être » : cette phrase de Georges Danton a fait de lui, pour la postérité, le créateur du Tribunal révolutionnaire.

Le soir du , malgré les protestations des Girondins, la Convention nationale décrète la création de ce tribunal criminel extraordinaire.

Fonction du Tribunal révolutionnaire modifier

La juridiction de ce tribunal s'étend à « toute entreprise contre-révolutionnaire, de tout attentat contre la liberté, l'égalité, l'unité, l'indivisibilité de la République, la sûreté intérieure et extérieure de l'État, et de tous les complots tendant à rétablir la royauté ». Comme le tribunal extraordinaire du , il n'y a pas d'appel et ni de cassation. La Convention, qui nomme juges et jurés, est seule habilitée à traduire les prévenus devant le tribunal par un décret d'accusation.

Un an plus tard, le 16 germinal an II (), ce tribunal condamne Georges Jacques Danton à mort.

Source modifier

Original du décret sur Gallica : Lepec, « Bulletin des lois, décrets et ordonnances, depuis le mois de juin 1789 jusqu'au mois d'août 1830 », sur Gallica

Article connexe modifier