Cynisca (personnalité)

princesse spartiate et première femme de l'histoire à gagner un prix aux jeux olympiques antiques en 396 av. J.-C.
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Cynisca ou Kyniska (en grec ancien Κυνίσκα / Kuníska ; née vers 440 av. J.-C.) était une princesse de Sparte. Elle est la première femme de l'histoire à gagner un prix aux jeux olympiques antiques[1] en 396 av. J.-C.[2]

Cynisca
Titre de noblesse
Princesse
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Hérôon de Cynisca à Sparte (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
ΚυνίσκαVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Famille
Eurypontides (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Mère
Eupoléia (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Autres informations
Distinctions
Vainqueur du quadrige aux Jeux olympiques antiques (d) ( et )Voir et modifier les données sur Wikidata

Origine modifier

Cynisca est née vers -440 à Sparte, fille du roi de Sparte Archidamos II de la dynastie des Eurypontides et d'Eupoleia. Elle est également la sœur du futur roi de Sparte, Agésilas II. Elle est décrite comme un garçon manqué, une cavalière experte et très riche, soit les parfaites qualifications pour être une entraîneuse talentueuse. Elle est extrêmement ambitieuse, la première femme à élever des chevaux et remporter une victoire olympique selon Pausanias[3],[4].

Elle a été nommée d'après son grand-père Zeuxidamus qui a été nommé Cyniscos. Il est possible que ce nom soit lié à un type spécifique de chien à Sparte, les limiers femelles qui étaient célèbres pour leur capacité à trouver des carrières par leur flair.[réf. nécessaire][5]

Jeux olympiques modifier

La plupart des femmes dans le monde grec antique ont été maintenues dans l'isolement. L'apprentissage de tous types de sport leur était interdit, qu'il s'agisse d'équitation ou de chasse. Les femmes spartiates ont, quant à elles, été formés dans ces disciplines dès leur plus jeune age de la même manière que leurs frères. Cela leur permettrait d'avoir des enfants plus robuste et forts[réf. souhaitée].

Les concours olympiques antiques étaient normalement réservés aux hommes grecs. Les femmes n'avaient pas le droit de participer. Cependant les épreuves hippique n'était pas concouru par le propriétaire mais par un aurige. S'il finissait premier, c'est le propriétaire qui était désigné vainqueur[réf. souhaitée].

À l'époque, les femmes mariées n'avaient pas le droit d'entrer dans le sanctuaire sous peine de mort[6]. Cependant, les femmes ayant les moyens de se financer un attelage et des chevaux pouvaient participer à ses épreuves. Cynisca entraina sa propre équipe qui participa aux concours olympiques : elle remporta ainsi la course de quadrige - char dirigé par quatre chevaux (tethrippon grecque : τέθριππον) deux fois, en 396 av. J.-C., puis en 392 av. J.-C.[2].

Les sources textuelles la mentionnant sont peu nombreuses. Selon certaines, Cynisca aurait été motivée par son frère Agésilas à participer aux compétitions équestre[réf. souhaitée]. Les motivations de ce dernier font l'objet de spéculations : il aurait voulait raviver l'esprit guerrier dans la société spartiate, qui avait cédé du terrain, grâce à une victoire aux Jeux olympiques[réf. souhaitée]. Une autre hypothèse est qu'il voulait montrer les capacités de sa sœur Cynisca et ainsi mettre en avant les femmes[réf. souhaitée].
D'après Xénophon[7],[8] , auteur grec, elle aurait été encouragée par son frère Agésilas II à élever des chevaux et à participer aux Jeux, dans l'optique de discréditer le sport par la participation d'une femme. Il considéra son exploit à la course de chars comme une victoire sans mérite, symbole de richesse et de dépenses astronomiques dû à la participation du propriétaire des chevaux à la course. Il aurait également déclaré que les autres épreuves mettaient, quant à elles, en avant la bravoure et la vertu d'un homme. Après la victoire d'une femme, il espérait montrer le manque de virilité de ce sport. Cependant, les victoires de Cynisca n'ont pas empêché les riches spartiates de s'engager dans cette discipline.

Par ailleurs, Cynisca a été honorée par la création d'une statue en bronze la représentant à côté d'un conducteur de chars. Cette œuvre, réalisée par Apelle, a été installée dans le temple de Zeus à Olympie, à côté de la statue de Troîlos[9]. Une inscription écrite déclarait qu'elle était la seule femme à avoir remporté la couronne des épreuves de chars aux Jeux olympiques. L'emploi de la première personne dans cette déclaration pourrait indiquer une volonté de se mettre en avant[réf. souhaitée]. Xénophon écrit que c'était une idée d'Agésilas[réf. souhaitée].

Un monument à la gloire de Cynisca a également été érigé à Sparte dans le bosquet des platanes, où des cérémonies religieuses ont eu lieu. Seuls les rois spartiates étaient honorés de cette façon. Elle fut la première femme à recevoir cet honneur[réf. souhaitée].

L'inscription d'Olympie (vers 390-380 av. J.-C.) se lit ainsi :

Français
Les rois de Sparte sont mes pères et frères.
Cyniska, victorieuse de la course de chars aux chevaux rapides
a érigé cette statue. Je déclare être la seule femme
De toute la Grèce à avoir remporté cette couronne.
Apelleas, fils de Calliclès, l'a fait.

 

Grec ancien
Σπάρτας μὲν βασιλῆες ἐμοὶ
πατέρες καὶ ἀδελφοί, ἅρματι δ’ ὠκυπόδων ἵππων
νικῶσα Κυνίσκα εἰκόνα τάνδ’ ἔστασεν μόναν
δ’ ἐμέ φαμι γυναικῶν Ἑλλάδος ἐκ πάσας τόν
δε λαβεν στέφανον. Ἀπελλέας Καλλικλέος ἐπόησε.

Culture modifier

La victoire de Cynisca a eu un impact très positif sur le monde antique grec. D'autres femmes, particulièrement les Lacédémoniennes, ont gagnés par la suite des courses de chars comme Euruleonis, Bilistiche, Timareta, Theodota et Cassia. Cependant, aucune d'entre elles n'ont été aussi renommée que Cynisca.

Zoe Karelli, un poète grec moderne a écrit un poème sur l'amour que Cynisca portait à ses chevaux et sur sa victoire olympique qui l'a rendue célèbre dans l'histoire grecque. De nos jours, cette princesse spartiate est fréquemment utilisée comme une figure symbolique de l'ascension sociale de la femme.

Postérité modifier

Art contemporain modifier

Notes et références modifier

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Cynisca » (voir la liste des auteurs).
  1. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], III,15.
  2. a et b (en) Paul Cartledge, The Spartans : An Epic History, Pan Macmillan, , 288 p. (lire en ligne).
  3. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], III,8
  4. III,15 et VI,1.
  5. « Hérodote : livre VΙ, 71 », sur remacle.org (consulté le )
  6. P. de Carbonnières, La victoire pour les dieux, 2005.
  7. Agésilas, IX, 6.
  8. Chambry 1967, p. 460
  9. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], VI,1 et V,12.
  10. Musée de Brooklyn - Centre Elizabeth A. Sackler - Cynisca
  11. Judy Chicago, The Dinner Party : From Creation to Preservation, Londres, Merrel 2007. (ISBN 1-85894-370-1).

Article connexe modifier

  • Euryleonis, une autre femme renommée de Sparte qui a gagné deux courses de chars en 368 av. J.-C.

Bibliographie modifier

  • Agésilas (trad. du grec ancien par Michel Casevitz), Paris, Les Belles Lettres, (1re éd. 2008), 164 p. (ISBN 978-2-251-33951-1).  
  • Pierre Chambry (dir.) (trad. Pierre Chambry), Xénophon. Œuvres complètes : Cyropédie. Hipparque. Équitation. Hiéron. Agésilas. Les Revenus, t. I, Garnier-Flammarion, (1re éd. 1967).  
  • (en) Paul Cartledge, The Spartans: An Epic History, 2nd edition 2003.
  • César Fornis, « Cynisca l’Eurypontide : genre, autorité et richesse dans la Sparte impériale du début du IVe siècle avant notre ère », Mètis, Paris, Éditions de l'EHESS, no S. 12,‎ , p. 311-324 (ISSN 1105-2201, lire en ligne)
  • (en) Stephen Hodkinson, Property and Wealth in Classical Sparta, The Classical Press of Wales, 2000