Cymé (Éolide)

ancienne cité d'Éolide
Cymé
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Cymé (grec ancien : Κύμη / Kumê) était une cité grecque d'Éolide (Asie mineure), à 40 km au nord de Smyrne. Son site se trouve actuellement sur le territoire de la ville turque d'Aliağa, plus précisément entre cette ville et les installations portuaires de Nemrut Limani. La proximité des cités éoliennes de Myrina, de Grynéion et de la cité ionienne de Phocée, entre autres, atteste l'ancienne prospérité de la région.

Histoire modifier

Selon la tradition, Pélops la fonda lors de son retour vers le Péloponnèse. Le nom de la cité viendrait d'une Amazone, d'où son surnom d’Amazoneion (Ἀμαζονεῖον / Amazoneîon). L'auteur anonyme d'une Vie d'Homère en fait le lieu de naissance de l'aède. Selon Strabon, la cité fut fondée par des Grecs originaires de la région des Thermopyles, à leur retour de la guerre de Troie[1]. Selon le même auteur, la cité partageait avec sa voisine Lesbos d'être les métropoles de trente villes éoliennes[2].

Cité très prospère durant la période archaïque, elle est au VIIIe siècle avant notre ère la patrie d'un roi dénommé Agamemnon et de sa fille Hermodiké, femme du roi Midas de Phrygie. C'est elle, appelée aussi Démodiké, qui aurait inventé ou introduit la monnaie dans le monde grec, selon Aristote.

La cité subit la domination des Perses. Elle dut donner des navires à Darius Ier en 512 av. J.-C., et à Xerxès Ier en 480 av. J.-C.. Elle contribua ensuite à la ligue de Délos à hauteur de neuf talents, somme importante, alors que Smyrne en envoie douze et Myrina un seul[3].

Détruite durant la guerre d'Eumène III Aristonikos (entre 133 et 129), elle est rebâtie à partir de 120 avant notre ère environ, grâce à l'évergétisme d'une femme, Archippè[4].

Pendant la période romaine, elle subit plusieurs tremblements de terre avant des reconstructions d'envergure[5]. Durant l'ère chrétienne, elle fut le siège d'un évêché mais décline durablement à partir du VIIe siècle[6].

Notabilités modifier

Archéologie modifier

Les premières découvertes archéologiques datent du milieu du XIXe siècle, quand un propriétaire, D. Baltazzi, effectua les premières fouilles. Ente 1880 et 1882, Salomon Reinach entreprit quelques prospections, en marge des fouilles des autres sites de la région (notamment Myrina). En 1925, le professeur Anton Salaç reprend les fouilles pour le compte d'une mission tchécoslovaque et découvre d'importantes structures, notamment un petit temple d'Isis et un portique d'époque romaine. L'archéologue turc Ekrem Akurgal reprend l'exploration du site à partir de 1955 (mettant au jour notamment une céramique orientalisante) reprise entre 1979 et 1984. De nouvelles campagnes de fouilles se déroulent au début du XXIe siècle[7].

Notes et références modifier

  1. Strabon Géographie XIII 3, 6.
  2. Strabon idem.
  3. Selon l'article de Myrina ; preuve partielle grâce à l'inscription référencée IG 13 266.I.144
  4. Deux mentions dans Philippe Gauthier Les cités grecques et leurs bienfaiteurs Bulletin de Correspondance hellénique - Supplément XII, École Française d'Athènes 1985, pages 57 et 74.
  5. Voir Salomon Reinach et Edmond Pottier Bulletin de Correspondance Hellénique volume X 1886 page 492 et volume XIII 1889, pages 543 à 562.
  6. Salomon Reinach et Edmond Pottier idem.
  7. Pour le point complet des fouilles, voir Stéphane Verger, Rosella Pace et Vincent Jolive La fouille du kelebek Tepe... dans la nécropole nord de Kymé d'Éolide Anatolia antiqua / Esku Anadolu XXI, 2013, pages 245 à 259 (https://www.persee.fr/doc/anata_1018-1946_2013_num_21_1_1353?q=Salaç). De nombreux comptes-rendus annuels ou des bilans de campagnes sont édités soit sous le nom de Cymé soit sous celui de Kymé d'Éolide dans la production des Bulletins de correspondance hellénique.

Articles connexes modifier

Lien externe modifier