Curtiss SO3C Seamew

Curtiss SO3C Seamew
(caract. SO3C-2)
Vue de l'avion.
Un SO3C-1 de l'US Navy en vol, vers 1942.

Constructeur Curtiss-Wright Corporation
Rôle Hydravion d'observation[1]
Statut Retiré du service
Premier vol
Mise en service
Date de retrait
Nombre construits 795 exemplaires
Équipage
2 membres : 1 pilote + 1 navigateur/observateur
Motorisation
Moteur Ranger V-770-8 (en)
Nombre 1
Type Moteur V12
Puissance unitaire 600 ch, soit 447 kW
Dimensions
vue en plan de l’avion
Envergure 11,58 m
Longueur 11,23 m
Hauteur 4,57 m
Surface alaire 26,90 m2
Masses
À vide 1 943 kg
Maximale 2 599 kg
Performances
Vitesse de croisière 210 km/h
Vitesse maximale 277 km/h
Plafond 4 815 m
Rayon d'action 625 km
Endurance 8 heures
Charge alaire 72,23 kg/m2
Armement
Interne • 1 mitrailleuse fixe Browning M1919 de 7,62 mm (calibre .30) tirant vers l'avant installée dans le nez
• 1 mitrailleuse mobile défensive Browning M2 de 12,7 mm (calibre .50) dans le cockpit arrière
Externe bombes de 45 kg ou 147 kg de charges de profondeur

Le Curtiss SO3C Seamew était un hydravion d'observation américain de la Seconde Guerre mondiale, développé par la Curtiss-Wright Corporation comme remplaçant du SOC Seagull en tant qu'hydravion d'observation standard de l'US Navy.

Il entra en service malgré des performances catastrophiques, avant d'être remplacé dans son rôle par l'avion qu'il était justement censé remplacer.

Conception et développement modifier

 
Un Curtiss XSO3C dans un tunnel aérodynamique en 1940.

Curtiss nomma l'avion « Seamew » (« goéland cendré »), mais en 1941 la marine américaine commença à l'appeler « Seagull », nom déjà porté par l'appareil précédent, le biplan Curtiss SOC Seagull, ce qui sema la confusion au sein des équipages. La Royal Navy conserva le nom Seamew pour la version du SO3C qu'elle commanda.

L'une des requêtes principales de la marine américaine spécifiait que le remplaçant du biplan SOC Seagull devait être capable d'opérer depuis les navires en mer, avec un flotteur central de grande taille, et depuis les bases à terre, avec le flotteur remplacé par un train d'atterrissage classique doté de roues.

Carrière opérationnelle modifier

Dans l'US Navy modifier

Dès qu'il entra en service, le SO3C montra qu'il souffrait de deux défauts majeurs : des problèmes d'instabilité en vol, ainsi que des problèmes avec le moteur V12 à cylindres inversés Ranger V-770 (en), qui était refroidi par air, une caractéristique assez rare pour un moteur à cylindres en ligne[Note 1]. Le problème de stabilité fut globalement résolu par l'installation d'extrémités d'ailes relevées et d'une section de queue de surface plus importante, qui s'étendait au-dessus du cockpit de l'observateur arrière. La surface additionnelle fut attachée à la verrière coulissante de l'observateur arrière, mais les pilotes affirmaient que l'avion était toujours instable lorsque cette verrière était ouverte. Le problème venait du fait que le Seamew était un avion d'observation, donc la verrière arrière était très souvent laissée ouverte, pour dégager le champ de vision de l'observateur.

Le problème d'instabilité en vol fut finalement pris en compte (bien que jamais complètement résolu), mais le moteur Ranger XV-770 (en) se révéla un échec lamentable, même après plusieurs tentatives de modifications. Les mauvaises performances en vol et le gros manque de fiabilité du moteur conduisirent la Navy à retirer le SO3C des unités de première ligne en 1944. Ironiquement, le vieux biplan Seagull, qui avait été rapatrié à terre et affecté à des unités d'entraînement, fut remis en condition et renvoyé en première ligne sur de nombreux navires de la marine jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale[2].

Dans la Royal Navy modifier

 
Un Seamew Mk.I de la Royal Navy.

Quelques exemplaires de la version SO3C-1, qui n'était pas un hydravion et disposait de roues conventionnelles, furent commandés par la Fleet Air Arm sous les termes du programme prêt-bail. En service dans la Royal Navy l'avion conserva sa désignation de Seamew, un nom qui fut réutilisé plus tard dans les années 1950 pour le Short Seamew. Les équipages lui donnèrent le nom de « Sea Cow ».

Lettice Curtis (en), dans son livre « Forgotten Pilots », affirma que « malgré le fait que ses réservoirs de carburant contiennent 300 gallons, il ne pourrait juste que décoller avec les 80 gallons donnés comme le maximum pour les vols de l'Air Transport Auxiliary ». De plus, la queue devait être relevée avant que l'avion ne décolle, car « il était impossible de décoller avec une inclinaison à laquelle il était impossible de récupérer et dans laquelle les ailerons n'avaient aucun effet ». Le commentaire final de cette femme pilote expérimentée était qu'« il [était] difficile d'imaginer comment, même en temps de guerre, un tel avion puisse avoir été accepté tel quel sorti de l'usine, et laissé seul à opérer à travers l'Atlantique »[3].

La première série d'avions pour la Royal Navy devait disposer d'un ratelier à bombes central et une crosse d'appontage. La version suivante, connues sous la désignation de Seamew Mk.I, fut la version SO3C-2. 250 Seamews furent alloués mais seulement une centaine furent livrés[4]. La dernière série de production fut refusée en faveur de Kingfishers supplémentaires. Les livraisons pour la marine britannique débutèrent en . L'appareil fut déclaré obsolète dès le mois de septembre de la même année, et complètement retiré du service en 1945.

Le SO3C-1K aurait dû entrer en service sous la désignation de Queen Seamew, mais une commande de trente exemplaires fut annulée.

Les Seamews servirent au sein des 744 et 745 Naval Air Squadrons sur la base de la Royal Canadian Air Force de Yarmouth, en Nouvelle-écosse, au Canada, et au sein du 755 Naval Air Squadron, basé dans le Hampshire, au Royaume-Uni.

Versions modifier

 
Un SO3C Seamew est catapulté de l'USS Biloxi, vers le mois d'.
  • XSO3C-1 : Prototype, fabriqué à un exemplaire. Il était initialement un avion terrestre puis fut converti en hydravion à flotteurs ;
  • SO3C-1 : Version de production, construite à 141 exemplaires ;
  • SO3C-1K : SO3C-1 modifiés en drones-cibles. Certains furent livrés à la Royal Navy sous le nom de Queen Seamew I ;
  • SO3C-2 : Versions similaire au SO3C-1, mais doté d'une crosse d'appontage. Les versions « terrestres » pouvaient être équipés d'un pylône ventral d'emport de bombes. Il fut produit à 200 exemplaires ;
  • SO3C-2C : Version « prêt-bail » du SO3C-2 pour la Royal Navy, dotée une radio améliorée et un système électrique en 24 volts. Désignée Seamew I par la Royal Navy, elle fut commandée à 259 exemplaires, mais seulement environ 59 appareils furent produits ;
  • SO3C-3 : Version de masse réduite, avec de petites améliorations et les appareillages de catapultage retirés. 39 exemplaires furent produits, et une commande supplémentaire de 659 exemplaires fut annulée.
  • SO3C-4 : Dérivé proposé de la version SO3C-3, doté d'une crosse d'appontage et adapté aux catapultages. Non produit.
  • SO3C-4 : Version « prêt-bail » du SO3C-4 pour la Royal Navy, qui aurait dû être désignée Seamew II. Non produite.

Utilisateurs modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. la plupart du temps, ces moteurs étaient à refroidissement liquide.

Références modifier

  1. (en) Donald 1995, p. 85.
  2. (en) Donald 1997.
  3. (en) Curtis 1971, p. 227.
  4. (en) Mondey 1996, p. 95.

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Enzo Angelucci et Paolo Matricardi, Les avions, t. 4 : La Seconde Guerre mondiale - U.S.A., Japon, U.R.S.S., etc..., Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », (ISBN 2-8003-0277-1), p. 115.
  • (en) David Donald, American Warplanes of World War II, Londres, Aerospace Publishing, (ISBN 1-874023-72-7).
  • (en) David Donald, The complete encyclopedia of world aircraft, New York, États-Unis, Barnes & Noble Books, , 928 p. (ISBN 0-7607-0592-5).
  • (en) Lettice Curtis, The Forgotten Pilots : a story of the Air Transport Auxiliary, 1939-45, Nelson & Saunders Ltd., , 337 p. (ISBN 0-947750-02-9).
  • (en) David Mondey, American Aircraft of World War II (Hamlyn Concise Guide), Londres, Chancellor Press, , 256 p. (ISBN 1-85152-706-0).
  • (en) Peter M. Bowers, Curtiss aircraft, 1907-1947, Londres, Putnam & Company Ltd., , 1re éd., 640 p. (ISBN 0-370-10029-8, EAN 978-0370100296, présentation en ligne).
  • (en) Steve Ginter, The Reluctant Dragon – The Curtiss SO3C Seagull/Seamew, Simi Valley, Californie, États-Unis, Ginter Books, coll. « Naval Fighters » (no 47), , 57 p. (ISBN 0-942612-47-7).
  • (en) William Green, War Planes of the Second World War, vol. 5 : Flying Boats, Londres, Macdonald & Co. Ltd., (ISBN 0-356-01449-5).
  • (en) William T. Larkins, Battleship and Cruiser Aircraft of the United States Navy, Atglen, Pennsylvanie, États-Unis, Schiffer Books, Inc., , 272 p. (ISBN 0-7643-0088-1, OCLC 35720248).
  • (en) Gordon Swanborough et Peter M. Bowers, United States Navy aircraft since 1911, Londres, Putnam, , 2e éd. (ISBN 0-370-10054-9).
  • (en) Owen Thetford, British Naval Aircraft since 1912, Londres, Putnam & Company Ltd., (ISBN 0-85177-861-5).

Articles modifier

  • (en) William S. Friedman, « Slingshot Planes », Popular Science, vol. 142, no 5,‎ , p. 60 (lire en ligne)
  • Gérard Beauchamp et Peter M. Bowers, « SO3C Seagull/Seamew », Le Fana de l'Aviation, no 239,‎ , p. 31-34.