Cromlechs de Lous Couraus

Cromlechs de Lous Couraus
Image illustrative de l’article Cromlechs de Lous Couraus
Un cercle de pierres de Lous Couraus
Localisation
Pays France
Nouvelle-Aquitaine
Béarn
Type Cromlechs
Coordonnées 43° 04′ 02″ nord, 0° 26′ 50″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Atlantiques
(Voir situation sur carte : Pyrénées-Atlantiques)
Cromlechs de Lous Couraus
Cromlechs de Lous Couraus
Histoire
Néolithique
Âge du bronze

Les cromlechs de Lous Couraus sont 16 cromlechs situés sur le plateau du Bénou, dans les Pyrénées béarnaises en vallée d'Ossau, surplombant la commune de Bilhères, dans les Pyrénées-Atlantiques. D'autres cercles de pierres se trouvent dans la vallée d'Ossau à toutes les altitudes, où se rencontrent aujourd'hui des pâturages, comme à Aste-Béon et sur la commune de Laruns.

La pierre solsticiale du plateau du Bénou
La pierre solsticiale du plateau du Bénou[1].

Présentation modifier

La première représentation d'un cercle de pierres existante est un dessin de Malahide datant de 1865[2]. Ils sont cependant remarqués en 1843 dans un rapport par M. Badé[3].

Ils ont été construits de façon systématique sur des mamelons, des replats à partir desquels on a une vue remarquable sur le pic du Midi d'Ossau[4]. Leur emplacement a été soigneusement choisi en position dominante.

Caractéristiques morphologiques modifier

Selon Claude Blanc[4], sur un total de 85 cercles étudiés en vallée d'Ossau, sans tenir compte des alignements elliptiques, on constate que les groupes important sont centrés autour des valeurs de diamètre 3,5 à 4 mètres et de 5,5 à 6 mètres. On trouve aussi des cercles plus petits de 2,5 à 3 mètres et un nombre restreint de cercles nettement plus grands de 10 à 11 mètres. Le cercle Violaine du vallon de Soussouéou en vallée d'Ossau est un bon exemple de ces cercles géants[5].

Utilisation modifier

Les interventions archéologiques ont été peu nombreuses dans la vallée d'Ossau et les fouilles de cercles de pierres pratiquées en Béarn apportent peu d'informations sur la finalité de ces monuments. La quasi absence d'ossements humains exclut de les considérer comme des sépultures. Il faut donc songer à d'autres utilisations, cultuelles par exemple[4]. Leurs positions prouvent qu'ils ont été soigneusement pensés.

Certains ethnologues les considèrent comme des calculateurs astronomiques[6] en se basant sur des comparaisons avec d'autres ensembles mégalithiques du néolithique.

Interprétations ethnologiques et datations modifier

La question des périodes de construction de ces monuments s'étale sur plusieurs siècles dans la vallée d'Ossau depuis la protohistoire avec des réutilisations plus tardives au néolithique, à l'âge du bronze puis du fer[4].

L’ethnologue Emmanuel Larrouturou, a remarqué, en , durant ses recherches sur le site, une pierre gravée isolée qu'il a baptisé la pierre solsticiale du plateau du Bénou, elle fait apparaître selon la luminosité un quadrilatère barré d'une croix et un cercle. Selon son emplacement et des observations, elle correspondrait, selon l'auteur, à une position marquant le coucher du soleil en période de solstice d'été[7]. Le site de cette pierre a depuis été saccagé, creusé et la pierre marquée avec de la peinture, mais les gravures sont restées intactes. Selon lui, ces marquages correspondraient à des utilisations tardives de monuments du néolithique jusqu'à l'âge du fer, se rangeant du côté de l'avis de Claude Blanc : « ces édifications ont sûrement été étalées sur plusieurs siècles. Les armatures de flèche à tranchant transversal mises au jour en fouilles […] datables du Néolithique final, évoquent des périodes reculées de la Protohistoire. […] Il semble plus logique […] d'envisager des réutilisations aux âges du Fer, de monuments plus anciennement construits, comme c'est le cas de façon systématique pour les tumulus de plaine »[8].

Il est aussi remarquable que sur les mêmes pâturages que les cercles de pierres se retrouvent des tumuli, bien que cela ne constitue pas une règle générale car des tumuli isolés sont aussi fréquents en vallée d'Ossau.

Concernant l'anthropisation primitive de la vallée, selon Claude Blanc[4] : « la vallée d'Ossau est une des plus riches en vestiges protohistoriques des Pyrénées occidentales françaises ». En 2000, il comptabilise 223 monuments, dont 7 dolmens, 110 cercles de pierres, 70 tumulus, 9 tumulus-cercles, 7 constructions circulaires, 2 monolithes, 16 affûtoirs et 2 pétroglyphes. De plus, 11 grottes sépulcrales ont été découvertes et fouillées.

Notes et références modifier

  1. Emmanuel Larrouturou, « Les d’Ossau : La pierre sosticiale du plateau du Benou. Carnets de recherche, juin 2012 », sur Cromlechs Ossau, (consulté le ).
  2. « Les Cromlechs de la chapelle de Houndas par Malahide, 1869. », sur cromlechs-ossau.blogspot.fr, (consulté le ).
  3. M. Badé, Rapport adressé à M. le ministre de l'Intèrieur, Bull. Soc. Sci. Lettres et Arts de Pau, , p. 202-205..
  4. a b c d et e Claude Blanc, « Archéologie protohistorique en vallée d'Ossau », Archéologie des Pyrénées Occidentales et des Landes,‎ , p. 18 (ISSN 1245-494X).
  5. Emmanuel Larrouturou, Les cercles d’Ossau cromlechs de Soussouéou : carnets de recherche, Les cercles d'Abellio, , 27 p. (lire en ligne).
  6. « Les cercles D’Ossau : géographie sacrée. Carnets de recherche », sur cromlechs-ossau.blogspot.fr, (consulté le ).
  7. Emmanuel Larrouturou, « La pierre solsticiale du plateau du Bénou », sur cromlechs-ossau.blogspot.com, (consulté le ).
  8. Claude Blanc, « Archéologie protohistorique de la vallée d'Ossau », Archéologie des Pyrénées occidentales et des Landes,‎ , p. 18-19 (ISSN 1245-494x).

Bibliographie modifier

  • Claude Blanc, « Archéologie protohistorique en vallée d'Ossau », Archéologie des Pyrénées occidentales et des Landes, t. 19,‎ .
  • Emmanuel Larrouturou, « Les cercles d'Ossau : géographie sacrée », Carnets de recherche, éditions Abellio,‎ (lire en ligne).

Liens externes modifier