Cristoforo Bonavino

prêtre, journaliste et philosophe italien
Cristoforo Bonavino
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
GênesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
italienne ( - )Voir et modifier les données sur Wikidata
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A travaillé pour

Cristoforo Bonavino était un prêtre, un journaliste et un philosophe italien, né le à Pegli non loin de Gênes, mort le à Gênes, plus connu sous son pseudonyme littéraire Ausonio Franchi.

Biographie modifier

Fils d'un tisserand, Giambattista Bonavino, il fut envoyé tout d'abord au séminaire de Gênes en 1837, puis, en 1840, à celui de Bobbio, où il se lia avec l'évêque Antonio Gianelli, qui le destina à l'enseignement religieux. Il embrassa la carrière ecclésiastique le , en étant ordonné prêtre sous le nom de Don Giuseppe. Dans son rôle d'enseignant, il publia tout d'abord Éléments de Grammaire générale appliqués aux deux langues italienne et latine (Gênes,1848-49).

Mais l'étude de la philosophie, en particulier le positivisme de Comte et le criticisme de Kant, ébranla sa foi. Après deux ans de luttes violentes, il fit paraître, en 1849, sous le nom d'Ausonio Franchi, signifiant « Italien libre », une traduction du livre de Victor Meunier Jésus-Christ devant les conseils de guerre. Cela lui valut de la part de sa hiérarchie une suspension a divinis. Adoptant définitivement son nouveau nom, il abandonna alors l'habit et l'état ecclésiastiques, refusant de demeurer plus longtemps ministre d'un culte auquel il avait cessé de croire.

Il rendit compte de l'évolution accomplie en lui dans l'Introduzione de son principal ouvrage : La Filosofia delle Scuole Italiane (Capolago 1852), livre suivi d'un appendice, où l'auteur rappela à l'Italie la tradition de Giordano Bruno et de Campanella, et où il s'élevait contre le néoplatonisme du comte Mamiani. Ayant jeté sa soutane aux orties, comme il l'a lui-même écrit, il devint un ardent défenseur du rationalisme. Les autorités dogmatique de l'Église et despotique de l'État, qui étaient, selon lui, les obstacles majeurs à la liberté intellectuelle et politique en Italie, furent les cibles de ses attaques incessantes. Pour défendre et faire connaître ses idées, il fonda à Turin un journal hebdomadaire La Ragione (La Raison), qui fonctionna de 1854 à 1858. Parmi les collaborateurs francophones de ce journal, on peut citer : Charles Renouvier, Louis de Potter, Henri Brisson, Edgar Quinet et Louis Blanc. Il fut aussi un partisan de l'émancipation de la femme, et il reçut les remerciements de Jenny d'Héricourt, auteur de La Femme affranchie, pour lui avoir permis d'exprimer ses idées dans les colonnes de La Ragione.

Il donna également les ouvrages suivants :

  • Études philosophiques et religieuses. Du sentiment, (Studi filosofici e religiosi. Del sentimento), (Turin 1854) ;
  • Le rationalisme populaire, (Il razionalismo del popolo) (Genève 1856) ;
  • Le rationalisme avec une introduction de D. Bancel (Bruxelles 1858) ;
  • Lettres sur l'histoire de la philosophie moderne. Bacon. Descartes. Spinoza. Malebranche (Lettere su la storia della filosofia moderna) (Milan 2 vol. 1863) ;
  • Sur la théorie du jugement. Lettre à Nicola Mameli, (Su la teorica del giudizio. Lettere a Nicola Mameli) (Milan 2 vol. 1870) ;
  • La chute de la principauté ecclésiastique et la restauration de l'empire germanique (La caduta del principato ecclesiastico e la restaurazione dello impero germanico) (Trèves 1871) ;
  • Essais de critique et de polémique. Les questions philosophiques. Les questions religieuses. Les questions politiques (Saggi di critica e polemica. Questioni filosofiche. Questioni religiose. Questioni politiche) (Milan 3 vol. 1871-1872) ;

Il fut aussi un franc-maçon très actif, appartenant à la loge "Insubria" de rite italien, ainsi que membre honoraire de la loge "Azione e Fede" (Action et foi) de rite symbolique. En 1860, il fut nommé professeur d'histoire de la philosophie à l'Académie scientifique et littéraire de Milan, et il conserva ce poste jusqu'en 1888.

À partir de 1872, sa production littéraire fléchit, à cause, dit la critique catholique, de sa réflexion plus mûre de professeur. Une seconde transformation s'opéra en lui pour aboutir, en 1889, à la répudiation de ses principes rationalistes, publiant un ouvrage de 1500 pages Ultima critica (Dernière critique), et revenant à la foi.

Bibliographie modifier

  • Angelo De Gubernatis, Dictionnaire international des écrivains du jour, Florence, L. Niccolai, 1891.

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