Creuë

ancienne commune française de la Meuse

Creuë
Creuë
Blason de Creuë
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Meuse
Arrondissement Commercy
Commune Vigneulles-lès-Hattonchâtel
Statut Ancienne commune
Commune associée
Maire délégué
Mandat
Michel THOMAS
2020-2026
Code postal 55210
Code commune 55136
Démographie
Gentilé Creusat
Population 220 hab. (2017)
Géographie
Coordonnées 48° 57′ 54″ nord, 5° 40′ 12″ est
Historique
Fusion 1973
Commune(s) d'intégration Vigneulles-lès-Hattonchâtel
Localisation
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Creuë

Creuë est une ancienne commune française du département de la Meuse en région Grand Est. Elle est associée à la commune de Vigneulles-lès-Hattonchâtel depuis le .

Géographie modifier

Situé entre Chaillon et Vigneulles, dans les côtes de Meuse, Creuë est traversé par la route D901.

Sur le plan hydrographique, la petite rivière de Creuë traverse le territoire du village[1].

 
Carte de Cassini réprésentant Creuë et ses environs en 1759

Toponymie modifier

Anciennes mentions : Creuva et Cruïa (709), Croya (Xe siècle), Ad Creatum (1049), Cruia (1145), De Croio (1166), Crewe (1255), Creuee (1255), Creves et Creues (1316), Creux (1369), Creuue (1674), Cruxium (1738), Creuë (1793)[1],[2].

Creuë signifie « croix » en lorrain roman[3]. Ce toponyme aurait une deuxième signification liée à l'environnement du village, du fait qu'un ruisseau proche soit en crue. Ainsi, l'origine du nom proviendrait du vieux français creue[4].

Histoire modifier

Les origines

Creuë existait avant le VIIIe siècle : un sarcophage mérovingien et plus de 40 sépultures de la même époque ont été découverts en 1969 derrière l'église.

En 709, le comte Wulfoalde, fondateur de l'abbaye de Saint-Mihiel, fait mention de la petite rivière de Creuë « super fluviolo qui vocatur Cruia » et achète dans ce village une terre qu'il donne à sa nouvelle abbaye.

La présence d'une motte féodale est attestée à proximité de l'église dès le VIIIe ou le IXe siècle.

La chapelle Notre-Dame qui appartient à l'actuelle église Saint Pierre et Saint Paul est en fait une ancienne chapelle castrale.

L'époque médiévale

La maison de Creuë était jadis puissante ; elle était une des quatre pairies de l'évêché de Verdun.

La plupart des seigneurs qu'elle a produits sont mentionnés dans les anciens titres. Alain, l'un d'eux, soutint en 1208, la révolte des bourgeois de Verdun contre leur évêque. En 1308, Henri IV d'Aspremont, évêque de Verdun, donna au chevalier Alexandre de Creuë tout ce qu'il possédait dans ce village, pour le récompenser de bons services qu'il en avait reçus.

Cette seigneurie était un fief mouvant de la terre de Neuville-en-Verdunois, qui dépendait autrefois des office et marquisat d'Hattonchâtel, recette et bailliage de Saint-Mihiel, cour souveraine de Nancy.

En 1485, Régnier de Creuë affranchit les habitants de la servitude de la mainmorte[5]. Il meurt en 1506, et sa pierre tombale est toujours visible dans l'église.

Pierre et Guillaume de Creuë sont les derniers seigneurs de cette maison depuis longtemps éteinte et qui portait d'azur à une croix d'argent, le franc quartier vairé d'or et de sable.

De la Renaissance à la Révolution
 
Girouette du gibet de Creuë datant du XVIIe siècle

Vers la fin du XVe siècle, la terre de Creuë passa par acquisition dans la famille de Gérard d'Avillers, bailli de Saint Mihiel, et un siècle plus tard environ dans celle des de Choiseul.

Mais Anne de Choiseul étant morte sans enfant, son époux Jean du Châtelet se remaria à Anne-Marie-Elisabeth Bayer de Boppart et s'attacha au service de la France où il jouit des plus grandes faveurs sous les rois Henri III et Henri IV jusqu'à sa mort, arrivée en 1590.

En 1626, la seigneurie était à Mme Claire d'Anderny, née de Choiseul, qui la laissa après elle à sa sœur Marie, femme de François de Cazillac, chevalier, vicomte de Cessac, marquis de Milhers.

Creuë et ses seigneurs étaient trop peu importants pour qu'il se passa de grands évènements autour d'eux, aussi les faits qui les concernent sont des plus rares. Après divers autres seigneurs demeurés inconnus, Creuë, par acquisition ou succession, se trouva en 1685 entre les mains de Jean Baptiste Duplessis, avocat à Saint-Mihiel, successivement procureur général du Barrois, et de la Table de marbre de Metz. Il est mort et enterré à Creuë le 04 février 1714.

En 1690, c'était François Louis D'Alençon, chevalier, baron de Creuë, comte de Beaufremont, ce qui s'allie peu avec la transmission héréditaire dans la famille Duplessis, mais peut-être la seigneurie était-elle alors divisée ?

Après Jean Baptiste Duplessis, son petit fils Albert, avocat de Metz, lui succéda, marié à Françoise d'Aubertin, qui, devenue veuve, mourut à Creuë où elle fut enterrée le 5 février 1745.

Plus aucun acte ne mentionne les survivants de la famille Duplessis après la mort de Nicolas, seigneur de Creuë, survenue le 04 septembre 1752 à Bar le Duc.

De la Révolution au XXe siècle

La période révolutionnaire n'apporte pas de faits marquants, les prêtes de l'époque, Nicolas Cornus et son successeur Nicolas Joseph Lefèvre, ayant prêté serment constitutionnel. On cite pourtant l'exemple d'un père de l'abbaye de l'Etanche ayant pratiqué durant plusieurs années le culte clandestin dans la forêt entre Creuë et Hattonchâtel

La Grande Guerre va durement éprouver les habitants : occupé dès le , le village ne sera libéré que 4 années plus tard, le 13 septembre 1918. Bien que les destructions aient été nombreuses, il semble que le village ait été relativement épargné par rapport à ses voisins : Vigneulles-lès-Hattonchâtel, Chaillon, Dompierre-aux-Bois... Comme d'autres villages, il semble que les Allemands aient maintenu une population pour leur servir de bouclier humain.

Le , la commune de Vigneulles-lès-Hattonchâtel fusionne avec celles de Creuë, Billy-sous-les-Côtes, Hattonchâtel, Hattonville, Saint-Benoît-en-Woëvre et Viéville-sous-les-Côtes sous le régime de la fusion-association[6].

Politique et administration modifier

Liste des maires délégués successifs
Période Identité Étiquette Qualité
  2014-2020 Alain HUGUET    
  En cours Michel THOMAS    
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie modifier

Évolution démographique
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
500640700700742750754759759
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
717654654625610579543524514
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
487473439310269250240212200
1962 1968 - - - - - - -
224191-------
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini[2])

Culture locale et patrimoine modifier

La revue espérantophone La Gazeto (eo), traitant de sujets culturels mondiaux, est éditée dans le village par Eugène de Zilah[7].

Lieux et monuments modifier

Héraldique modifier

  Blasonnement :
D'or à la croix de sable au franc-canton d'argent chargé de quatre pals d'azur.
Commentaires : Ce blason reprend les armes de la famille de Creuë[3].

Personnalités liées à Creuë modifier

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. a et b Félix Liénard, Dictionnaire topographique du département de la Meuse, Paris, 1872
  2. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Creuë », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
  3. a et b Augustin Calmet, Notice de la Lorraine, 2e édition, tome 1, Lunéville, 1840, p. 250-252
  4. « Crue - définition, citations, étymologie », sur littre.org (consulté le ).
  5. Augustin Calmet, Notice de la Lorraine, Mme George, (lire en ligne)
  6. « Commune de Vigneulles-lès-Hattonchâtel (55551) », sur Insee (consulté le ).
  7. (eo) « La Gazeto, revue culturelle internationale », sur osiek.org (consulté le ).
  8. « Eglise St Pierre et St Paul », notice no PA00132648, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  9. Hélène Lavaud, « A la découverte de notre patrimoine: Le gibet de Creuë - Vigneulles-lès-Hattonchâtel », sur A la découverte de notre patrimoine, (consulté le )
  10. Augustin Calmet, Notice de la Lorraine, Mme George, (lire en ligne)