Courage (poème)

poème de Paul Eluard

Courage (poème)
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« Paris a froid Paris a faim… »Voir et modifier les données sur Wikidata
Explicit
« …Vont se lever »Voir et modifier les données sur Wikidata

Courage est un poème écrit clandestinement par Paul Éluard en 1943, lors de l'Occupation allemande au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Texte complet modifier

Paris a froid Paris a faim

Paris ne mange plus de marrons dans la rue

Paris a mis de vieux vêtements de vieille

Paris dort tout debout sans air dans le métro

Plus de malheur encore est imposé aux pauvres

Et la sagesse et la folie

De Paris malheureux

C’est l’air pur c’est le feu

C’est la beauté c’est la bonté

De ses travailleurs affamés

Ne crie pas au secours Paris

Tu es vivant d’une vie sans égale

Et derrière la nudité

De ta pâleur de ta maigreur

Tout ce qui est humain se révèle en tes yeux

Paris ma belle ville

Fine comme une aiguille forte comme une épée

Ingénue et savante

Tu ne supportes pas l’injustice

Pour toi c’est le seul désordre

Tu vas te libérer Paris

Paris tremblant comme une étoile

Notre espoir survivant

Tu vas te libérer de la fatigue et de la boue

Frères ayons du courage

Nous qui ne sommes pas casqués

Ni bottés ni gantés ni bien élevés

Un rayon s’allume en nos veines

Notre lumière nous revient

Les meilleurs d’entre nous sont morts pour nous

Et voici que leur sang retrouve notre cœur

Et c’est de nouveau le matin un matin de Paris

La pointe de la délivrance

L’espace du printemps naissant

La force idiote a le dessous

Ces esclaves nos ennemis

S’ils ont compris

S’ils sont capables de comprendre

Vont se lever.

Composition modifier

Il est composé de trois parties : le constat par le poète du malheur de la situation présente (« Paris a froid Paris a faim »), puis l'éloge de la ville de Paris et enfin l'appel du poète entre espoir et révolte.

Il donne dans la première partie un regard pessimiste sur Paris puis, à la fin du poème, il donne un regard plus optimiste.