Corrado Giaquinto

peintre italien
Corrado Giaquinto
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Activité
Maîtres
Lieux de travail

Corrado Giaquinto, né à Molfetta le et mort le [1] à Naples, est un peintre rococo italien de l'école napolitaine, actif en Italie et en Espagne.

La Paix et la Justice, croquis préparatoire,
1753, Musée d'Indianapolis
Satan s'adressant à Dieu (vers 1750), Rome, musée du Vatican.

Biographie modifier

Né au nord de Bari, à Molfetta, Corrado Giaquinto arrive à Naples en 1717. Il y est élève de Francesco Solimena, en compagnie de Bonito et de De Mura.

A Rome en 1727, il enrichit sa culture napolitaine en étudiant la grande décoration baroque, mais surtout en entrant en contact avec des artistes au goût plus léger et tendre comme Sebastiano Conca et Francesco Trevisani.

Ses capacités nouvelles de peintre de fresques, déjà rococo, apparaissent dans ses œuvres réalisées lors de son séjour à Turin en 1733 et en 1740, en compagnie d'artistes, comme Juvarra, Giovanni Battista Crosato, Beaumont et à nouveau Francesco de Mura.

En 1740, il est admis à l'Accademia di San Luca de Rome, et peu de temps après, il crée un atelier où il forme de jeunes artistes espagnols envoyés à Rome pour terminer leurs études[2]. En 1742 il y peint le chef-d'œuvre de l'église de la Trinité des Espagnols, le retable de La Trinité avec les esclaves libérés (1742-1743).

En 1743 des fresques lui sont commandées par le procureur général des Cisterciens et abbé de Santa Croce, Raimondo Besozzi, pour l'abside de la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem de Rome. Elles ont été payées par le pape Benoît XIV. Aujourd'hui perdue, il en reste des esquisses à la National gallery de Londres et au Prado[3].

Il fut appelé à la cour d’Espagne en 1753, et devient le Premier Peintre de la Chambre du roi Ferdinand VI d'Espagne et directeur de l'Académie de san Fernando. Sa mission principale était la décoration en fresque de la chapelle royale et l'actuel escalier et salle des colonnes du Palais Royal de Madrid. Le cycle de fresques dans la chapelle était soumis aux instructions du bénédictin Martín Sarmiento qui dès 1743, rédige un document définissant les éléments nécessaires à la décoration du Nouveau Palais alors en construction, transformant ainsi la résidence royale en un symbole de la nouvelle dynastie des Bourbons[4].

Il travaille aussi à l'Escurial et Aranjuez jusqu'en 1762[5]. Il achève également de nombreux ensembles de fresques.

Il est également chargé de la gestion de la Fabrique royale de tapisseries, située à Madrid[6].

Il a eu comme disciples José del Castillo et Antonio González Velázquez.

Œuvre modifier

En Italie modifier

  • La Visitation (1717-1727), d'après Solimena, huile sur toile, 65 × 76 cm, Collection privée, vente Sotheby's 2009[7]
  • Adoration des mages (vers 1725), huile sur toile, 48 × 55 cm, Musée des Beaux-Arts de Boston[8]
  • La Vierge présente saint Nicolas à la Sainte Trinité (1731), modello pour la coupole de l'église romaine Saint-Nicolas-des-Lorrains, huile sur toile, 99 × 136 cm, modello pour le retable de l'église de Madonna del Carmine, Turin, Collection privée, vente Sotheby's 2014[9]
  • Assomption de la Vierge (1739), huile sur toile, 98 × 64 cm, version réduite du retable du maître-autel de l'église de l'Assomption à Rocca di Papa, Collection privée, vente Sotheby's 2013[10]
  • Le Triomphe de Saint Jean de Dieu (1740), huile sur toile, 73 × 54 cm, étude pour une fresque du plafond dans l'église San Giovanni Calibita à l'Hôpital Fatebenefratelli[11]
  • Le Repos pendant la fuite en Égypte (1740-1742), huile sur toile, 98 × 63 cm, Esquisse pour la décoration du transept nord de l'église de Santa Teresa à Turin, Paris, musée du Louvre[12]
  • Immaculée conception avec le prophète Elie (1740-1741), huile sur toile, 104 × 59 cm, modello pour le retable de l'église de Madonna del Carmine, Turin, Collection privée, vente Sotheby's 2016[13]
  • La Dernière Cène (années 1740), huile sur toile, 60 × 112 cm, modello pour le retable de l'église de Madonna del Carmine, Turin, Collection privée, vente Sotheby's 2016[2]
  • La Dernière Cène, huile sur toile, 60 × 112 cm, Compton Verney[14]
  • La Sainte Trinité avec les âmes du purgatoire (début des années 1740), huile sur toile, Minnesota, Minneapolis Institute of Arts[15]
  • Adoration des rois et quatre tableaux des Prophètes (1740-1745), huile sur toile, 54 × 73 cm, Musée d'histoire de l'art de Vienne[16]
  • Automne et Hiver (1740-1750), huile sur toile, 108 × 151 cm, Washington, National Gallery of Art
  • Sainte Hélène et l'empereur Constantin présentés à la Sainte-Trinité par la Vierge Marie (1741–1742), huile sur toile, 348 × 144 cm, Missouri, musée d'art de Saint-Louis[17]
  • Moïse frappant le rocher, fresque pour la fresque de l'abside de la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem de Rome aujourd'hui perdue. Deux esquisse connues :
  • Assomption de la vierge (1747), Cathédrale de Maria SS. Assunta, Molfetta
  • La Sainte Trinité avec un archange libérant des esclaves (1749), huile sur cuivre, 48 × 25 cm, croquis préparatoire pour le retable de l'Église de la Très-Sainte-Trinité-des-Espagnols de Rome, Collection privée, vente Sotheby's 2010[20]
  • Vénus présentant les armes à Énée (avant 1750), huile sur toile, 153 × 115 cm, County Durham, Bowes Museum[21]
  • Pietà (vers 1750), huile sur toile, 89 × 70 cm, Collection privée, vente Sotheby's 2015[22]
  • La Madeleine pénitente (vers 1750), huile sur toile, 160 × 118 cm, peint pour le cardinal Mario Bolognetti (1690-1756) à Rome, Metropolitan Museum, New York[23]
  • Le Baptême du Christ (vers 1750), huile sur cuivre, 32 × 17 cm, Collection Carmen Thyssen-Bornemisza, Madrid[24]
  • Médée (1750-1752), huile sur toile, 162 × 122 cm, National Trust, Hinton Ampner[25]
  • La Sainte Famille (1750-1753), huile sur toile, 131 × 103 cm, ovale, Collection privée, vente Sotheby's 2008[26]
  • Le Saint Esprit (années 1750), huile sur toile, 64 × 48 cm, Collection particulière[27]
  • Apothéose de la monarchie espagnole (vers 1751), huile sur toile, 96 × 43 cm, Londres, National Gallery. Croquis préparatoire pour un plafond du Palazzo Santa Croce à Palerme appartenant à la famille Celesti (maintenant dans le Palazzo Rondinini-Sanseverino à Rome). Ils ont peut-être commandé cette allégorie après que Charles III (roi d'Espagne), ait été couronné à Palerme roi de Sicile et de Naples[28]
  • Triomphe de Galatée et l'Enlèvement d'Europe (1752), huiles sur toile, 85 × 123 cm, Wisconsin, Milwaukee Art Museum[29]
  • L'Annonciation, vers 1753, huile sur toile, 63 × 36 cm, Yale University Art Gallery[30]
  • La Nativité de la Vierge (avant 1753), huile sur toile, 72 × 103 cm, Musée des Offices. Préparatoire au retable pour la Cathédrale de Pise en 1753[31]


En Espagne modifier

 
Naissance du soleil et Bacchus
Fresque de plafond (1762)
Salle des Colonnes
Palais royal de Madrid

Son portrait du castrat Carlo Broschi dit Farinelli (1705-1782), en 1753, alors que celui-ci est attaché à la cour d'Espagne, est également l'une de ses œuvres majeures. Il est conservé au conservatoire de Bologne.

Fresques pour le Palais royal et esquisses
  • Allégorie de la Paix et de la Justice (1753-1754), huile sur toile, 41 × 69 cm, musée d'art d'Indianapolis[32]
  • Allégorie de la Paix et de la Justice (1753-1754), huile sur toile, 216 × 325 cm pour le Palais royal, Musée du Prado[33]
  • Pour les fresques de la chapelle royale, il a réalisé de nombreux croquis préparatoires :
    • pour la voûte d’entrée : La Bataille de Clavijo (1755-1756), huile sur toile, Musée du Prado[34]
    • pour le dôme : La Gloire des saints (1755-1756), huile sur toile, 97 × 137 cm, Musée du Prado[35] et Le Paradis (1754-1757), huile sur toile, 97 × 140 cm, Musée du Prado[36]
    • des pendentifs avec Saint Isidoro, Saint Hermenegildo, Saint Isidro Labrador et Sainte María de la Cabeza.
    • pour la voûte du presbytère : La Sainte Trinité, la Vierge et les Saints (vers 1755), huile sur toile, 99 × 138 cm, série pour la chapelle royale, Musée du Prado[37] et La Trinité (1755-1756), huile sur toile, 80 × 68 cm, Musée du Prado[38]
    • pour le chœur : les trois vertus théologiques
  • pour la salle des colonnes
    • La Naissance du soleil et le triomphe de Bacchus (1762), fresque[39]
Cartons de tapisseries

Trois modelli qui faisaient probablement partie d'un ensemble de tapisseries représentant des épisodes des métamorphoses d'Ovide conçus pour les appartements d'une des reines (peut-être Elisabetta Farnese, Barbara de Bragance ou Marie-Amélie de Saxe) au Palais Royal de Madrid mais qui n'ont probablement jamais été exécutées[40].

Œuvres pour le Palais du Buen retiro
 
La Sainte Trinité (vers 1759)
Pour l'oratoire de Buen Retiro
Musée du Prado
Autres œuvres


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Dates non documentées modifier


Notes et références modifier

  1. Olivier Michel, Vivre et peindre à Rome au XVIIIe siècle, École française de Rome, Palais Farnèse, , 685 p. (ISBN 978-2-7283-0354-0, présentation en ligne)
  2. a et b Cène, Catalogue Sotheby's
  3. a et b Moïse, Prado
  4. Notice Ste Trinité, Prado
  5. Rita de Angelis (trad. de l'italien par Simone Darses), Tout l'œuvre peint de Goya, Paris, Flammarion, , 144 p. (ISBN 2-08-011202-3), p. 83
  6. Médée, Catalogue Sotheby's
  7. Visitation, Catalogue Sotheby's
  8. Mages, Boston
  9. Saint Nicolas, Catalogue Sotheby's
  10. Assomption, Catalogue Sotheby's
  11. St Jean de Dieu, Prado
  12. Fuite, Notice Joconde
  13. Immaculée, Catalogue Sotheby's
  14. Cène, Compton Verney
  15. Trinité, Minneapolis
  16. Adoration des Rois, Vienne
  17. Ste Hélène, St Louis
  18. Moïse, Londres
  19. Serpent d'Airain, Prado
  20. Sainte Trinité, Catalogue Sotheby's
  21. Armes d'Enée, Bowes museum
  22. Pietà, Catalogue Sotheby's
  23. Madeleine, Metropolitan
  24. Baptême du Christ, Thyssen-Bornemisza
  25. Médée, Art UK
  26. Ste Famille, Catalogue Sotheby's
  27. St Esprit, Webgallery
  28. Monarchie espagnole, Londres
  29. Milwaukee Museum
  30. Annonciation, Yale
  31. Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Editions Place des Victoires, (ISBN 2-84459-006-3), p. 501
  32. Paix, Indianapolis
  33. Paix, Prado
  34. Clavijo, Prado
  35. Gloire des saints, Prado
  36. Paradis, Prado
  37. Ste Trinité, Prado
  38. Trinité, Prado
  39. Soleil et Bacchus, Web gallery
  40. Notice du Metroplitan
  41. Médée, Metropolitan
  42. Devant Pilate, Prado
  43. Couronnement d'épines, Prado
  44. Flagellation, Prado
  45. Jardin des Oliviers, Prado
  46. Chemin du Calvaire, Prado
  47. Descente de Croix, Prado
  48. Ste Face, Prado
  49. Trinité, Buen Retiro
  50. Paysage, Prado
  51. Guerre, Catalogue Sotheby's
  52. Pietà, Prado
  53. Bergers, Prado
  54. Hommage de l'Espagne, Prado
  55. Iphigénie, Prado
  56. St Joseph, Musée Goya
  57. Mariage de la Vierge, Pasadena
  58. Naissance de Marie, Oxford
  59. Autoportrait, Ajaccio
  60. Adam et Eve, Ajaccio
  61. St Philippe Neri, Ajaccio
  62. Saints et anges, Ajaccio
  63. St Laurent, Ajaccio
  64. Martyres, Ajaccio
  65. St Nicolas de Bari, Ajaccio
  66. Madonne, Catalogue Sotheby's
  67. Madonne, Southampton
  68. Christ enfant, Catalogue Sotheby's
  69. Enée et Didon, Catalogue Sotheby's
  70. Vénus, Rennes
  71. Grégoire, Cartwright hall

Annexes modifier

Article connexe modifier

Liens externes modifier

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