Coprin noir d'encre

espèce de champignons
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Coprinopsis atramentaria

Le Coprin noir d'encre (Coprinopsis atramentaria) est une espèce de champignons basidiomycètes de la famille des Psathyrellaceae.

Systématique modifier

 
Lieux propice à leurs disséminations.
 
Vue en coupe, jeunes.

Le Coprin noir d'encre est décrit pour la première fois par le naturaliste français Pierre Bulliard en 1786 sous le nom de Agaricus atramentarius avant d'être placé dans le genre Coprinus en 1838 par Elias Magnus Fries, père de la mycologie moderne. Son épithète vient du latin atramentum signifiant « encre ».

À l'époque de Fries, Coprinus est de définition très large, comprenant une centaine d'espèces. Les analyses moléculaires des années 2000 séparent les espèces de Psathyrellaceae des Agaricaceae ; le genre Coprinus est alors éclaté et le genre Coprinopsis est remis au goût du jour[1].

Synonymes modifier

  • Agaricus atramentarius Bull. 1786.
  • Agaricus fimetarius.
  • Agaricus luridus Bolton 1788.
  • Agaricus plicatus Pers. 1797.
  • Agaricus sobolifer Hoffm. 1789.
  • Coprinus atramentarius (Bull.) Fr. 1838.
  • Coprinus atramentarius var. soboliferus (Fr.) Rea 1922.
  • Coprinus luridus (Bolton) Fr. 1838).
  • Coprinus plicatus (Pers.) Gray 1821.
  • Coprinus sobolifer Fr. 1838.
  • Pselliophora atramentaria (Bull.) Fr. 1879.

Habitat et spécificité modifier

Les coprins sont des champignons saprophytes fort communs vivant sur les sols fumés ou les bois en décomposition dont le chapeau et les lames pâles au début noircissent assez rapidement par déliquescence en se transformant ainsi en une espèce de liquide semblable à de l'encre de chine, et qui contient les spores du champignons, qui se propagent ainsi dans le sol.

Description modifier

 
Différents stades d'évolutions.
 
État vieillissant.

Chapeau gris blanc à gris brun (3-7 cm), fortement plissé, en forme d'œuf, qui ne s'ouvre jamais et se liquéfie littéralement sur lui-même à partir de ses lamelles en se transformant en une encre particulièrement noire.
Les lamelles qui sont libres et ventrues constituent presque entièrement tout le corps du champignon. Elles sont blanches, ensuite brunes et puis deviennent entièrement noires.
Pied blanc (8-15 × 1-1,5 cm), long, lisse, creux et à fibres, portant un anneau souvent impossible à voir. Le bas du pied est légèrement renflé.
La chair qui n'est visible que vers le dessus du chapeau, n’a pas d’odeur particulière mais a une agréable saveur.
Il pousse sous tous les feuillus, dans les jardins et sur le bord des chemins de l'été à la fin de l'automne. Spores brunes (7 à 11 µm sur 4 à 6 µm).

Comestibilité modifier

Selon l'ANSES[2], le Coprin noir d'encre est un champignon comestible à condition qu'il soit très jeune et que l'on ne consomme pas d'alcool pendant le repas ou dans les 72 heures qui suivent.

Le syndrome coprinien est un empoisonnement dû à la coprine qui, associée à l'alcool, bloque l'acétaldéhyde déshydrogénase et a un effet Antabuse, entraînant une intolérance à l'alcool pendant 5–10 j. Ce syndrome « se traduit dans les 30 min à 2 h après la consommation d'alcool par une sensation de malaise, une érythrose cutanée (surtout du visage et de la partie supérieure du thorax), une céphalée, des sueurs, une tachycardie sinusale et une hypotension artérielle[3] ». En raison de ce risque, certains mycologues[4] déconseillent sa consommation.

Des cas d'effets psychodysleptiques sont signalés après la consommation de 30 à 50 spécimens. Cette particularité du champignon serait assez connue en Pologne[5],[6].

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. (en) Scott A. Redhead, Rytas Vilgalys, Jean‐Marc Moncalvo et Jacqui Johnson, « Coprinus Pers. and the disposition of Coprinus species sensu lato », TAXON, vol. 50, no 1,‎ , p. 203–241 (DOI 10.2307/1224525, lire en ligne, consulté le ).
  2. S. Provot, « Avis de l’Anses du 24 novembre 2015 relatif à une demande d’avis sur un projet de décret relatif à la mise sur le marché des champignons », ANSES,‎ (lire en ligne).
  3. Christian Ripert, Mycologie médicale, Lavoisier, , p. 138.
  4. Guillaume Eyssartier et Pierre Roux, Guide des champignons France et Europe, Paris, Belin, , 4e éd., 1152 p. (ISBN 9782410010428).
  5. Robert Garnier, InfoTox, bulletin no 14, CHU Rouen, 2001.
  6. (en) E.J. Kucharz, M. Braclik et A. Kotulska, « Coprinus, a common European mushroom, is a previously unknown hallucinogenic plant », European Journal of Internal Medicine, vol. 10, no 1,‎ , p. 61 (DOI 10.1016/S0953-6205(99)00002-3).

Bibliographie modifier

  • Régis Courtecuisse et Bernard Duhem (illustrations), Guide des champignons de France et d'Europe : 1752 espèces décrites et illustrées, Paris, Delachaux et Niestlé, coll. « Les Guides du Naturaliste », , 544 p. (ISBN 978-2-603-01691-6).
  • Marcel Bon, Champignons de France et d'Europe occidentale, Flammarion, 2004, 2012, 368 p. (ISBN 978-2-0812-8821-8).
  • Dr Ewaldt Gerhardt, Guide Vigot des champignons, Vigot, 1999 (ISBN 2-7114-1413-2).
  • Roger Phillips, Les champignons, Solar, 1981 (ISBN 2-263-00640-0).
  • Thomas Laessoe et Anna Del Conte, L'Encyclopédie des champignons, Bordas, 1996 (ISBN 2-04-027177-5).
  • Peter Jordan et Steven Wheeler, Larousse saveurs - Les champignons, Larousse, 1996 (ISBN 2-03-516003-0).
  • Henri Romagnesi, Petit atlas des champignons, Bordas, 1970 (ISBN 2-04-007940-8).
  • G. Becker, Dr L. Giacomoni, J. Nicot, S. Pautot, G. Redeuihl, G. Branchu, D. Hartog, A. Herubel, H. Marxmuller, U. Millot et C. Schaeffner, Le guide des champignons, Reader's Digest, 1982 (ISBN 2-7098-0031-4).