Convoys Wharf, appelé précédemment King's Yard[1] est le nom de l'actuel site de Deptford Dockyard, le premier des Royal Dockyards - chantiers navals royaux -, construit à Deptford (Londres) sur les berges de la Tamise. Il apparaît en 1513 sous le règne du roi d'Angleterre Henri VIII afin de fournir en vaisseaux la Royal Navy. Convoys Wharf couvre actuellement une grande part du site du manoir et des jardins de Sayes Court[2] maison du mémorialiste John Evelyn. Le site appartenait jusqu'en 2008 au groupe News International, qui y imprimait le papier journal et autres produits similaires importés de Finlande depuis 2000. Il est aujourd'hui la propriété du groupe Hutchison Whampoa Limited et des projets architecturaux prévoient d'y construire des immeubles résidentiels[3], bien que le site possède le statut de « safeguarded wharf », octroyé par la Cité de Londres[4].

Le St Albans lancé au Deptford Dockyard en 1747. Huile sur toile de John Cleveley l'Ancien

Histoire modifier

Royal Dockyard - chantier naval royal aux XVIe et XVIIe siècles modifier

le King's Yard est fondé en 1513 par Henri VIII comme premier chantier naval chargé de construire de navires pour le compte de la Royal Navy, il est à l'époque le principal chantier naval du royaume d'Angleterre[5],[6]. La présence du chantier attire un grand nombre d'habitants et confère une certaine prospérité à Deptford[7].

Les chantiers navals sont également associés avec l'anoblissement de Sir Francis Drake par la reine Élisabeth Ire à bord du Golden Hind[8] à la légende de Sir Walter Raleigh étendant sa cape aux pieds de la Reine[9], au troisième voyage du captain James Cook à bord du HMS Resolution[10], aux voyages d'exploration de Frobisher et de Vancouver, à l'envoi de la flotte contre l'Armada espagnole menaçant le royaume à la fin du XVIe siècle[11] ainsi qu'aux batailles livrées par l'amiral Nelson, y compris la bataille de Trafalgar[12].

En 1698, le tsar Pierre le Grand âgé de 25 ans, se rend à Deptford pour y apprend les techniques de construction navale et de matelotage anglaise. Le roi Guillaume III, l'héberge dans le manoir Sayes Court de John Evelyn, situé à proximité du Royal Dockyard. En trois mois, le tsar et sa suite causent des dégâts considérable aux célèbres jardins[13],[14], ainsi qu'à l'édifice, avec « la plupart des meubles cassés, perdus ou détruits »[15]. Sir Christopher Wren qui est chargé d'inspecté la propriété la déclare « entièrement dévastée[16],[17]. » À l'embouchure de la Deptford Creek, sur la propriété de Fairview Housing, se trouve une statue, réalisée par Mihail Chemiakin offerte par la Russie pour commémorer la visite du tsar.

XVIIIe siècle et fermeture du chantier naval modifier

Au XVIIIe siècle, en raison de l'envasement de la Tamise (entre autres), l'utilisation de l'arsenal est limité à la construction navale et de la distribution aux magasins d'autres chantiers navals et des flottes à l'étranger. Il est fermé entre 1830 et 1844[5] et, en 1864 un comité parlementaire recommande que les chantiers navals de Deptford (et de Woolwich) soient fermés définitivement. Cette recommandation est entérinée et le chantier naval de Deptford dockyard est fermé en mai 1869[18], à une époque où les chantiers employaient encore quelque 800 ouvriers. Au total, environ 450 navires sortirent de ces chantiers, le dernier étant la corvette à hélice en bois HMS Druid lancé en 1869[7].

Notes et références modifier

  1. « Samuel Pepys diary entry for 22 Aug 1665 », Pepysdiary.com (consulté le )
  2. fichier.kmz Google Earth, montrant la carte tracée par Evelyn en 1653 en superposition des rues actuelles.
  3. « Rogers Stirk Harbour + Partners "Convoys Wharf Conception" », Richardrogers.co.uk, (consulté le )
  4. (en) safeguarded_wharves_05.pdf
  5. a et b (en) « National Maritime Museum Research guide B5: Royal Naval Dockyards », nmm.ac.uk (consulté le )
  6. (en) « Deptford and Woolwich: London's Royal Dockyards - The working Thames », Port Cities (consulté le )
  7. a et b (en) london-footprints.co.uk Deptford Dockyard.
  8. (en) H. Kelsey, Sir Francis Drake: The Queen's Pirate, pp 218-19, Yale University Press, 1er septembre 2000, (ISBN 0-300-08463-3).
  9. (en) Marc Aronson, Sir Walter Ralegh and the Quest for El Dorado, pages 83 & 176, Clarion Books, 17 avril 2000, (ISBN 0-395-84827-X)
  10. (en) Richard Hough, Captain James Cook, W.W.Norton, 17 août 1996, (ISBN 0-393-31519-3), pp. 273-294.
  11. (en) Thankful Sturdee, Deptford and the Armada, The Times, 3 septembre 1888, p. 10, Col. B
  12. (en) Greenwich Industrial History Proposition de classer les vestiges du Royal Dockyard de Deptford 6 janvier 2010
  13. « Deptford, St Nicholas, The Environs of London: volume 4: Counties of Herts, Essex & Kent (1796) by Daniel Lysons, pp. 359-385 », British-history.ac.uk, (consulté le )
  14. W. G. Hiscock, The Charm of Sayes Court, John Evelyn as Garden Architect, The Times, 11 août 1952, p.2, col E
  15. En anglais : much of the furniture broke, lost or destroyed
  16. En anglais : entirely ruined
  17. Calendar of Treasury Books, 1697–1702, 158–9
  18. (en) James Thorne, John Murray, Handbook to the Environs of London, Albemarle Street, 1876

Bibliographie modifier

  • (en) Duncan Hawkins, An archaeological desk-based assessment, CgMs Consulting, avril 2000
  • (en) Jon Lowe, Preliminary Assessment of Surviving Historic Fabric Convoy’s Wharf, Deptford, juin 2000
  • (en) David Divers, An archaeological field evaluation (trial trenching) in consultation with English Heritage, CgMs Ltd., janvier 2001
  • (en) Our Future Heritage: A Framework for the Management of The Heritage Resource, Convoys Wharf, Deptford, London Borough of Lewisham, English Heritage, octobre 2003
  • (en) London Snoring: A tale of missed opportunity Creekside Forum, printemps 2007
  • Kieran Long, The Battle of Convoys Wharf, article du London Evening Standard, 26 octobre 2011

Liens externes modifier