Contrat fédéral (rugby à XV)

contrat liant un joueur de rugby à XV à une fédération nationale

Dans le domaine du rugby à XV, un contrat fédéral désigne un contrat liant un joueur à une fédération nationale.

Afrique du Sud modifier

Les contrats fédéraux ne sont pas instaurés par la fédération : les internationaux sont ainsi rémunérés par leur franchise sud-africaine de Super Rugby, et reçoivent une prime pour chaque convocation en équipe nationale[1].

Angleterre modifier

Les contrats fédéraux ne sont pas instaurés par la fédération : les internationaux restent sous contrat avec leurs clubs respectifs, et sont libérés deux semaines avant chaque période de rencontres internationales. Trois listes de 32 joueurs « protégés » sont mises en place chaque année, pour l'équipe nationale ainsi que l'équipe réserve et la sélection des moins de 20 ans ; une compensation financière de 16 millions d'euros est distribuée aux clubs comptant des joueurs de ces trois listes dans leurs effectifs[1].

En amont de la Coupe du monde de rugby à XV 2017, 50 joueuses signent un contrat avec la fédération, à temps plein ou partiel. Néanmoins, cette dotation est réaménagée après la compétition, bénéficiant ensuite à 17 joueuses de rugby à sept[2]. Deux ans plus tard, 28 contrats professionnels à plein temps sont à nouveau instaurés pour l'équipe nationale à XV[3].

Argentine modifier

Trente internationaux masculins sont sous contrat avec la fédération, et évoluent ainsi autant en Super Rugby qu'avec l'équipe nationale. Seule une poignée de joueurs internationaux évoluent à l'étranger, sans contrat fédéral[1].

Australie modifier

Trente internationaux sont sous contrat avec la fédération. Les autres joueurs sélectionnés en équipe nationale sont rémunérés par la franchise australienne de Super Rugby dans laquelle ils évoluent, et reçoivent une prime pour chaque convocation en équipe nationale[1].

Les internationaux comptant plus de 60 sélections internationales ou ayant disputé le Super Rugby pendant sept saisons peuvent évoluer en club à l'étranger, tout en continuant à être appelés en équipe nationale ; cette mesure est surnommée « loi Giteau », en référence à l'aménagement mis en place afin de permettre la sélection de Matt Giteau pour la Coupe du monde 2015[4]. D'autres joueurs bénéficient de contrats flexibles, leur permettant de jouer sur une période courte de deux à trois mois à l'étranger[1].

À partir de 2023, les joueuses de l'équipe nationale accèdent elles aussi à des contrats fédéraux[5].

Écosse modifier

La majorité des internationaux sont sous contrat avec la fédération, et évoluent dans l'une des franchises écossaises évoluant en Pro12[1].

France modifier

En rugby à sept modifier

Les internationaux masculins à sept sont encadrés par des contrats fédéraux. Après l'officialisation de l'intégration du sport au programme des Jeux olympiques à compter de 2016, la fédération instaure alors ces contrats, mettant les joueurs concernés à son entière disposition pour porter le maillot national toute la saison ; sans club, ces joueurs ne pratiquent plus le rugby à XV en compétition officielle[6] ; Terry Bouhraoua est ainsi le premier joueur à signer un contrat fédéral dans cette optique[7]. En 2016, Virimi Vakatawa devient le premier joueur français sous contrat fédéral à être mis à disposition de l'équipe nationale à XV, tout en continuant la pratique du rugby à sept ; il est ainsi le seul joueur international à ne pas évoluer en club, et suit en compensation un programme d'entraînement spécifique au Centre national du rugby[8].

Chez les équipes féminines, alors que le sport n'est pas professionnalisé, les internationales à sept sont également encadrées par des contrats fédéraux à temps partiel, tout en continuant à évoluer avec leurs clubs de rugby à XV[9],[10].

En rugby à XV modifier

En rugby à XV, s'il n'existe pas de contrat fédéral en catégorie masculine, la Fédération française de rugby et la Ligue nationale de rugby signent une convention afin de mettre en place à compter de la saison 2014-2015 une liste de joueurs « protégés », au nombre de 30, plafonnant ainsi le nombre de matchs disputés en club par ces derniers[11]. Une nouvelle convention est élaborée la saison suivante : une liste « élite » ainsi qu'une liste « développement », de 30 joueurs chacune[12]. Lors de sa prise de fonction à la tête de la fédération, Bernard Laporte évoque son intention de placer 40 joueurs sous contrat fédéral, en prenant la moitié du salaire de ces joueurs en charge, en contrepartie d'une période de six mois à disposition de l'équipe nationale[13]. Entre-temps, la liste élite est élargie à 45 joueurs pour couvrir la saison 2017-2018[14].

En catégorie féminine, après avoir réformé la formule des différents niveaux du championnat de France, la fédération fait signer un contrat fédéral à mi-temps à 24 joueuses en [15]. Cette manœuvre s'inspire du système de contrats fédéraux déjà en place au rugby à sept, tout en gardant une collaboration entre les équipes nationales féminines de ces deux pratiques de rugby ; ainsi, alors que certaines joueuses auraient pu prétendre disputer l'édition 2019 du Tournoi des Six Nations, elles sont sélectionnées avec l'équipe nationale de rugby à sept afin de favoriser l'objectif de qualification pour les Jeux olympiques de 2020[10],[16]. La liste est étendue à un total de 26 joueuses en [17].

Irlande modifier

La majorité des internationaux sont sous contrat avec la fédération, et évoluent dans l'une des franchises irlandaises évoluant en Pro12 ; en effet, seuls les joueurs évoluant sur le territoire national sont susceptibles d'être sélectionné en équipe nationale, sauf dérogation exceptionnelle. La fédération assure 90 % du montant des salaires des internationaux, tandis qu'elle participe à 50 % dans le cas de joueurs sous contrat qui ne sont pas encore capés[1],[18].

Nouvelle-Zélande modifier

Les internationaux masculins sont sous contrat avec la fédération, qui assure leur rémunération ; ces derniers perçoivent indépendamment un salaire quand ils évoluent en club avec une des franchises néo-zélandaise de Super Rugby. Ils reçoivent également une prime en fonction de leur participation aux stages nationaux de l'équipe nationale[1].

À partir de 2018, trente des joueuses internationales entrent également sous contrat avec la fédération[19].

Pays de Galles modifier

Depuis et jusqu'en 2020, quinze internationaux sont en « double contrat » sur une période de deux à quatre ans, supporté à 60 % par la fédération et à 40 % par la franchise galloise de Pro12 avec laquelle chacun d'entre eux évoluent[1],[18]. En , la réglementation de sélection des internationaux gallois est durcie : sur le modèle de la fédération australienne, tout joueur évoluant à l'étranger devra compter au moins 60 sélections pour être à nouveau appelé en sélection nationale[20].

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h et i Richard Escot, « XV de France : Comment les autres nations gèrent-elles leurs internationaux ? », L'Équipe, (consulté le ).
  2. (en) « England women’s rugby union squad contracts will end after World Cup », The Guardian, (consulté le ).
  3. (en) Jack de Menezes, « England Women players handed 28 full-time professional contracts by RFU in response to angry backlash », The Independent, (consulté le ).
  4. « La Fédération australienne souhaite abandonner la « loi Giteau » relative aux joueurs évoluant à l'étranger », L'Équipe, (consulté le ).
  5. (en) Iain Payten, « Rugby Australia to contract Wallaroos for the first time in $2m funding boost », The Sydney Morning Herald, (consulté le ).
  6. Sylvain Labbé, « L'autre bel automne des Bleus », sur rugbynews.fr, (consulté le ).
  7. « Bouhraoua, capitaine flamme », Midi olympique, (consulté le ).
  8. Vincent Péré-Lahaille, « 6 nations - Virimi Vakatawa (XV de France), alerte défense ! », sur rugbyrama.fr, (consulté le ).
  9. Vincent Péré-Lahaille, « Féminine - Safi N'Diaye : « L'écart avec d'autres nations va se creuser. On ne pourra plus rivaliser » », sur rugbyrama.fr, (consulté le ).
  10. a et b « Serge Simon : « Un modèle féminin franco-français » », sur ffr.fr, (consulté le ).
  11. « FFR-LNR: Le groupe XV de France connu », sur sport.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  12. Clément Mazella, « La LNR et la FFR élaborent une nouvelle convention bien plus favorable au XV de France », sur rugbyrama.fr, (consulté le ).
  13. Arnaud Requenna, « Bernard Laporte va mettre les internationaux sous contrat fédéral », L'Équipe, (consulté le ).
  14. Agence France-Presse, « Contrats fédéraux : Alleluia! La fédé et la Ligue ont trouvé un accord pour protéger les internationaux », 20 Minutes, (consulté le ).
  15. « 24 joueuses de l'équipe de France sous contrat fédéral à mi-temps », L'Équipe, (consulté le ).
  16. Thibault Perrin, « 24 joueuses de France Féminines sous contrat fédéral », sur lerugbynistere.fr, (consulté le ).
  17. Chloé Ripert, « Rugby : les Françaises souhaitent la généralisation du statut de semi-professionnelles », Le Monde, (consulté le ).
  18. a et b Thierry Tazé-Bernard, « Rugby - Contrat fédéral, une solution qui vient de l'étranger », sur sport.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  19. (en) Hamish Bidwell, « 30 Black Ferns set for professional contracts as New Zealand Rugby agrees landmark deal », sur stuff.co.nz, (consulté le ).
  20. « Rugby - Nouvelle réglementation galloise : Webb renonce à la sélection en signant à Toulon », sur rugbyrama.fr, (consulté le ).