Constantine d'Osroène

cité romaine de haute-Mésopotamie
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Constantine d'Osroène
Le diocèse d'Orient vers , avec Constantine d'Osroène dans la province de Mésopotamie.
Géographie
Pays
Localisation géographique
Géolocalisation sur la carte : Turquie
(Voir situation sur carte : Turquie)
Géolocalisation sur la carte : mer Méditerranée
(Voir situation sur carte : mer Méditerranée)

Constantine d'Osroène est une ancienne cité romaine située en Osroène, au nord de la Mésopotamie, sur la route entre Nisibe et Carrhes, près d'Édesse. Elle est un temps la résidence du dux Mesopotamiae après Nisibe et avant Dara[1].

On la situe généralement près de Viranşehir en Turquie[2].

Toponymie modifier

Le nom de la ville semble avoir considérablement varié selon les époques et les auteurs. On trouve les formes suivantes :

  • Constantine ou Konstantina (Κωνσταντίνα)[3]
  • Constantia[4]
  • Antoninopolis[5]
  • Nicéphorion, Nicephorium ou Nikephorion (Νικηφόριον)[6]
  • Maximianopolis (Μαξιμιανούπολις)[5]
  • Constantinople d'Osroène[7]
  • Tella[2]
  • Antioche de Mésopotamie (Ἀντιόχεια τῆς Μεσοποταμίας), Antioche d'Arabie (Ἀντιόχεια ἡ Ἀραβική)[8].

Histoire modifier

Selon Pline l'Ancien, elle est fondée par Séleucos Ier Nicator, après la mort d'Alexandre le Grand[8]. D'après l'historien byzantin Jean Malalas, c'est Constantin Ier qui la fonde sur le site de l'ancienne Maximianopolis, détruite par une attaque des Sassanides et par un séisme[9]. Jacques Baradée est né à proximité de la cité[10].

En tant qu'évêché suffragant d'Édesse, elle est appelée Constantine ou Tella. Parmi les évêques dont le nom est connu, on citera Sophronius, qui participe au synode d'Antioche en 445[11]. Lors du deuxième concile d’Éphèse en 449, Sophronius est mis en accusation pour pratiques de magie et astrologie[12].

Maurice y arrête une invasion sassanide lors d'une bataille en 582 où périt le général perse Tamkhosrau. Durant la guerre perso-byzantine de 602-628, elle est conquise par les Sassanides peu avant 610 avant d'être reprise par Héraclius quelques années plus tard. Elle tombe définitivement entre les mains des Arabes en 639[10].

Paul de Tella, évêque syrien monophysite exilé à Alexandrie, traduit la Bible en syriaque en 616 à partir de la traduction grecque des Septante. Il suit la version d'Origène dont il reprend les astérisques et les obèles[13].

Si Constantine n'est plus un évêché résidentiel, elle reste un siège titulaire de l'Église catholique (vacant depuis 1979)[11].

Notes et références modifier

  1. Procope de Césarée, Sur les monuments, II.5.
  2. a et b (en) Richard Talbert, Barrington Atlas of the Greek and Roman World, Princeton University Press, , p. 89.
  3. Souda.
  4. Hiéroclès, Synekdèmos.
  5. a et b (en) William Smith, Dictionary of Greek and Roman Geography, Londres, John Murray, , « Constantia ».
  6. Étienne de Byzance, Ethnica.
  7. Nom utilisé par l'évêque qui représenta la ville au concile de Chalcédoine (Évagre le Scholastique, Histoire ecclésiastique).
  8. a et b Pline l'Ancien, Histoire Naturelle, livre VI.
  9. Jean Malalas, Chronographia, livre XII.
  10. a et b (en) Alexander Kazhdan, Oxford Dictionary of Byzantium, Oxford University Press, , 2232 p. (ISBN 978-0-19-504652-6), p. 497
  11. a et b (en) « Constantina », sur catholic-hierarchy.org.
  12. María Teresa Molinos Tejada et Manuel García Teijeira, "Una acusación de magia en el secundo Concilio de Éfeso" in Emilio Suárez, Los papiros mágicos griegos: entre lo sublime y lo cotidiano, Madrid, Clásicos Dykinson, 2015, p. 173.[1]
  13. "Bible (versions de la)" in Heinrich Joseph Wetzer (dir.), Dictionnaire encyclopédique de la théologie catholique, Paris, 1864, t. 3, p. 95.[2]