Comté de Sancerre
Le comté de Sancerre est composé de l'ancienne seigneurie de Sancerre et de terres environnantes qui s'y sont ajoutées, correspondant à une superficie plus grande que l'actuel canton de Sancerre.
Sommaire
- 1 La seigneurie de Sancerre (avant 1152)
- 2 Le comté de Sancerre (1152-1791)
- 3 L'ex-comté de Sancerre depuis 1791
- 4 Baronnies ayant été vassales du comté de Sancerre
- 5 Autres seigneuries possédées par le comté de Sancerre
- 6 Autres seigneuries ayant été vassales du comté de Sancerre
- 7 Annexes
- 8 Notes et références
- 9 Voir aussi
La seigneurie de Sancerre (avant 1152)Modifier
Dans le premier tiers du XIe siècle, vers 1030, la seigneurie de Sancerre (aussi nommé Château-Gordon) se trouva en déshérence à la mort du seigneur Gimon de Château-Gordon (sa fille héritière Mathilde/Mahaut n'eut pas d'enfant de son union avec Robert de Nevers dernier fils de Landri comte de Nevers, † vers 1032, se fit nonne et restaura l'abbaye de St-Satur vers 1034), et passa dans la possession d'Eudes II de Champagne (le père et le grand-père d'Eudes II, Eudes Ier et Thibaut le Tricheur, avaient peut-être déjà tenté de s'immiscer dans la seigneurie et de la contrôler ; en tout cas, Eudes II ne l'eut pas par échange avec son frère supposé Roger, évêque de Beauvais, contre le comté de Beauvais dont il était effectivement titulaire 10). Ses descendants, comtes de Blois et de Champagne, furent aussi seigneur de Sancerre[1]. À la fin du XIe siècle, la seigneurie de Sancerre est l'un des grands fiefs du Berry, un important fleuron de la couronne des comtes de Champagne[2].
Le comté de Sancerre (1152-1791)Modifier
Maison de Sancerre (1152-1419)Modifier
À la mort du comte Thibaut IV, comte de Champagne, la seigneurie de Sancerre est donnée à son troisième fils Étienne Ier; ce dernier restant le vassal de son frère aîné Henri II de Champagne. Étienne crée alors, sur les bases de sa nouvelle seigneurie, le comté de Sancerre. Thibaut IV, comte de Champagne, vendit au prix de 40 000 écus les hommages des comtés de Blois, de Chartres et de Sancerre au roi Saint Louis en 1226 ou 1234[3]. Le Sancerrois fit désormais partie du domaine royal[4].
Étienne Ier de Sancerre fortifie la cité de Sancerre, construit le château fort, bat monnaie, développe la culture de la vigne. Sancerre devient l'une des places fortes du France avec laquelle il faut dorénavant compter.
En 1386-1387, il fallut 2959 journées d'hommes en 175 jours de travail pour faire près de 50 arpents (soit environ 25,5 ha) de vigne. Durant le mois de mars 1388, samedi et dimanche exceptés, il y eut entre 30 et 66 travailleurs présents dans les vignes seigneuriales. Pour tailler et piocher le seul Grand Clos, on paya 370 journées de travail. L'année suivante (1387-1388), il fallut 2867 journées de travail en 141 jours afin d'entretenir l'ensemble des vignes comtales[5].
Maison delphinale d'Auvergne-Clermont (1419-1436) et Maison de Bueil (1451-1628)Modifier
En 1419, le comté passa à la Maison d'Auvergne, Béraud III, dauphin d'Auvergne, fils de Béraud II, héritant du comté à la mort de sa mère Marguerite qui fut la dernière comtesse de la Maison de Sancerre. À la mort de Béraud III (en 1426) et de sa fille Jeanne (1436), Sancerre passe au mari de Jeanne, Louis Ier de Bourbon-Montpensier, † ~1486. Mais l'héritage est revendiqué par la Maison de Bueil qui, après un procès de 15 ans, l'obtint par arrêt du Parlement de Paris. Jean V de Bueil, fils de Jean IV de Bueil et de Marguerite d'Auvergne (sœur de Béraud III, dernière fille de la comtesse Marguerite de Sancerre et Béraud II), amiral de France, surnommé "le fléau des Anglais", devient alors Jean IV de Sancerre en 1451. À partir de 1534, le religion réformée est prêchée à Sancerre et les Sancerrois se convertissent en masse au protestantisme; les guerres de religion commencent :le siège de Sancerre a lieu en 1573. Le comté est vendu à la Maison de Condé en 1640.
Maison de Condé (1628-1777)Modifier
Henri II de Bourbon, prince de Condé, premier Pair de France, devient comte de Sancerre. Son fils Louis, dit le Grand Condé, lui succède en 1646. Le nombre des protestants diminue, nombre d'entre eux se convertissant au catholicisme, d'autres préférant l'émigration. Le comté de Sancerre reste aux mains de la famille de Bourbon-Condé jusqu'en 1777.
Maison d'Espagnac (1777-1786)Modifier
Charles-Antoine-Léonard de Sahuguet, baron d'Espagnac, acquit le comté de la princesse de Conti pour 1,4 million de livres, et représenta la noblesse à l'Assemblée provinciale du Berry le . Le comte d'Espagnac, compromis dans un scandale financier, vend le comté au roi de France Louis XVI.
Le roi Louis XVI à la tête du comté de SancerreModifier
Le comté passa donc dans le domaine royal de 1785 à 1791. En effet, par contrat d'échange passé le , le baron d'Espagnac reçut de Louis XVI le marquisat d'Hatton-le-Châtel et d'autres domaines situés dans le Blaisois et en Lorraine ainsi qu'une soulte de 500 000 livres en échange du comté de Sancerre. Or, cet échange fut contesté et donna lieu à un rapport publié le par François-Firmin Fricot sous le titre Rapport du comité des domaines sur l'échange de Sancerre. L’Assemblée nationale décréta la révocation du contrat, concluant que l’échange, « monstrueux », est un véritable « délit national ».
L'ex-comté de Sancerre depuis 1791Modifier
Le 14 floréal An III, l'ex-comté est vendu à Antoine Roy, par devant Me Charpentier (notaire à Paris). À la mort du comte Roy, en 1847, la terre de Sancerre passe dans le patrimoine de sa fille et de son gendre, le marquis Auguste de Talhouët. La terre de Sancerre devient par la suite la propriété de leur fille, Françoise, et de son mari, Armand de Crussol, duc d'Uzès.
La République française en fera un district du département du Cher et une sous-préfecture jusqu'en 1926.
Baronnies ayant été vassales du comté de SancerreModifier
- Baronnie, terre et justice de Saint-Brisson-sur-Loire, première baronnie de la province de Berry, mouvante du comté de Sancerre.
- Baronnie de Vailly-sur-Sauldre (du XIVe siècle et pratiquement jusqu'en 1777[6]).
- Seigneurie de Barlieu (1152-env.1400, puis rachetée Jean V de Bueil en 1458)[7].
Autres seigneuries possédées par le comté de SancerreModifier
Les seigneuries suivantes dépendaient de la justice foncière et du domaine de Sancerre.
- Seigneurie de Boisgibault (achetée en 1383 par Jean III de Sancerre)[8].
- Châtellenie de Cernoy-en-Berry[9].
- Seigneurie de Charenton-du-Cher.
- Seigneurie de Charpignon et terres de Thou ([10],[11])
- Seigneurie de Charpigny (?)
- Seigneurie de Châtillon-sur-Loing.
- Seigneuries et terres de Chessou, Broue et Montéli (cédée à Jean, duc de Berry puis à Renaud de Pons, seigneur de Marennes, le ).
- Seigneurie de Faye-La-Vineuse.
- Seigneurie de Gardefort (en 1780, la seigneurie, divisée, est acquise par le comte de Sancerre[12]).
- Seigneurie de Jalognes.
- Seigneurie de La Ferté-Loupière.
- Seigneurie de La Loupe.
- Seigneurie de Marcheville.
- Seigneurie de Marmande.
- Seigneurie de Meillant.
- Seigneurie de Menetou-Salon.
- Fief de Mont-Beaufray (Beaufroid à Bannay), mouvant du comté de Sancerre[13].
- Seigneurie de Pesselières.
- Seigneurie du Pondis.
- Seigneurie de Sagonne.
- Seigneurie de Sancergues
Autres seigneuries ayant été vassales du comté de SancerreModifier
- Seigneurie d'Argent-sur-Sauldre (appartenant à Guillaume de Seuly et relevant du comté de Sancerre du XIIIe siècle à 1401[14]).
AnnexesModifier
Paroisses et villages dépendant du comté de SancerreModifier
- Assigny (du XIVe au XVIe siècles).
- Bannay (Banneyum, affranchie en 1298 par Étienne, comte de Sancerre, et annexée au comté en 1467)
- Ménétréol-sous-Sancerre (attesté au XIIIe siècle).
- Saint-Bouize (attesté en 1136).
- Terres de Thou (1387, dépendantes de la seigneurie de Charpignon).
- Hameau de l’Etang le Comte (Beaulieu-sur-Loire).
- Poisson et des Rossignols (Menetou-Râtel)[15].
Officiers du comté de SancerreModifier
- Josias Bongrand, né avant 1629 et mort avant le , Sergent royal à Sancerre.
- Claude Joseph Bossuat, notaire au Comté de Sancerre, né le à Bulcy et décédé le à Tracy.
- Abel Dargent, né avant 1602, Greffier au grenier à sel de Sancerre [16].
- Jean Dargent, né avant 1695, Sieur de la Gurgande, Procureur du Roy, Grenetier au grenier à sel.
- Pierre Dargent, né le et mort après 1718, Me chirurgien, Huissier et sergent royal.
- Pierre Edmé Dargent, né le et décédé le à Sancerre, Huissier & greffier royal à Sancerre.
- Philippot Robert, conseiller du Roi, au grenier à sel de Sancerre.
- Grené Josias, avocat à Sancerre.
- Courtillat Généralité de Bourges, Simon, conseiller du Roi à Sancerre.
- Perrinet Seigneurs de Vallières, le Pézeau, la Tour-de-Vesvre, Neuvy-Deux-Clochers, Reigny, etc ..., famille du Bourbonnais, dont un membre, avocat vint s'établir à Sancerre[17].
- Armenault Jean, avocat à Sancerre.
- De Bar, maître des Eaux et Forêts du Sancerrois[18].
- Philippe Liénard, maître des Eaux-et-Forêts du comté de Sancerre en 1696[19].
- Étienne Renouard, seigneur de Bussièrre, est maître des eaux et forêts du comté de Sancerre en 1743[20].
- Jean-Charles Perrinet d’Orval est receveur du grenier à sel de Sancerre en 1743.
- Cahu Michel, greffier au grenier à sel de Sancerre, fils de Jacques Cahu. Partie de dime en la par. de Saint-Loup : Issoudin, 1709. (r. 448, p. 203.)[21]
MonnayageModifier
L'origine monnayage sancerrois dérive du droit qu'avaient les comtes de Blois et de Champagne. Les premières monnaies du Comté de Sancerre ont été produites sous Étienne Ier de Sancerre qui fut le seul comte de Sancerre à signer ses monnaies[22]. Étienne frappa monnaie sous son propre nom : Stephanus Come. R Iulius Cesar. Le comte adopta pour type une tête couronnée qui était celle de Jules César, que Sancerre reconnaissait comme son fondateur. Derrière la pièce, on voyait une étoile en souvenir de la comète qui apparut à la mort du dictateur. La tête, d'abord de profil, puis de face, revint encore de profil mais couronnée. Étienne de Sancerre introduisit dans son comté l'imitation des types esterlins à la croix cantonnée de besants[23].
Les monnaies frappées entre 1190 et 1327 sont anonymes[24] et portent Sacrum Cesaris, Dominus Cesar.
Notes et référencesModifier
- Nouveau manuel de numismatique du Moyen Âge et moderne, par J.-Adrien Blanchet, p.256
- Histoire des villes de France, avec une introduction générale pour chaque province, publié par Aristide Guilbert - 1845 - p198
- earlyBlazon.com
- Histoire des villes de France, avec une introduction générale pour chaque province, publié par Aristide Guilbert - 1845 - p199
- Vignerons des villes, vignerons des champs en Berry et Orléanais à la fin du Moyen Âge, François Michaud-Fréjaville, Bulletin du Centre Pierre Léon d'histoire économique et sociale, 3/4/1996
- Office de Tourisme "Cœur du Pays Fort"
- Office de Tourisme "Cœur du Pays Fort"
- Origine du Moyen Âge
- Cernoy-en-Berry
- En 1387, Louis de Sancerre possède la seigneurie de Charpignon à Sury-ès-Bois ainsi que les terres de Thou qui en dépendent.
- http://www.officedetourismepaysfort.com/thou.php.
- Patrimoine du Canton de Sancerre - Gardefort
- Patrimoine du Canton de Sancerre
- Argent : une ville à vivre
- Patrimoine du Canton de Sancerre
- Pages de données
- http://www.heralogic.eu/noms_p_e2.html
- http://www.berry-passion.com/chateau_de_buranlure_en_berry.htm.
- Héraldique 400000 bl. + 80915 dess., Rietstap, d'Hozier, Logiciels H_SUITE, H_THEQUE
- Microsoft Word - V7-repertoire.doc
- https://archive.org/stream/nomsfodauxouno01bt/nomsfodauxouno01bt_djvu.txt
- MONNAIES 8 - Mail Bid Sale - Vente sur Offres
- Nouveau manuel de numismatique du Moyen Âge et moderne, par J.-Adrien Blanchet, p.257
- http://ventesuroffres.free.fr/images/monnaies/vso/v08/v08_1118.jpg