La commission Kerner (Kerner Commission en anglais), nom usuel donné à la National Advisory Commission on Civil Disorders (« Commission consultative nationale sur les désordres civiques ») est une commission créée en à l'instigation du président des États-Unis Lyndon B. Johnson, dans le but d'enquêter sur les origines des émeutes raciales de 1967 à Detroit (Michigan). Présidée par le gouverneur de l'Illinois Otto Kerner, Jr., elle était composée de onze membres.

Le Président américain Lyndon Baines Johnson avec des membres de la Commission Kerner à la Maison Blanche, Washington, D.C, .

Dans la lettre d'intention accompagnant l'ordre de création de cette commission, le président Johnson déclarait :

« Je pense que nous avons besoin des réponses à ces trois questions fondamentales concernant ces émeutes : Qu'est-il arrivé ? Pourquoi cela est-il arrivé ? Que faire pour éviter que cela arrive de nouveau[1] ? »

Le rapport de la commission, habituellement nommé « rapport Kerner », fut rendu le . Ses conclusions furent que les émeutes résultaient de la frustration ressentie par la population noire devant le manque d'opportunités économiques qui lui étaient offertes. La citation la plus célèbre de ce rapport est : « Notre nation se dirige vers une société à deux faces, l'une blanche, l'autre noire – séparées et inégales »[2]. Il postulait dans ses conclusions qu'une des principales causes de la violence urbaine était le racisme de la population blanche. Il appelait à créer de nouveaux emplois, à construire de nouveaux logements et à faire cesser la ségrégation raciale de fait, afin de mettre fin aux effets destructeurs de la ghettoïsation des Noirs.

La Commission rédigea, entre autres propos, ces remarques :

« À moins de changements majeurs dans les facteurs influençant les schémas d'installation de la population noire dans les zones urbaines, il est hors de doute que la tendance à la formation de zones à majorité noire continuera[3]. »

« Offrir des emplois pour la population en forte croissance dans les ghettos noirs nécessitera […] d'ouvrir les zones de banlieues résidentielles aux Noirs et de les inciter à s'installer plus près des centres industriels[4]. »

« Les centres-villes seront majoritairement noirs vers 1985 et les banlieues les entourant comprendront principalement des Blancs, à moins d'un changement majeur dans le taux de fécondité des Noirs, dans les schémas d'installation des nouveaux arrivants ou dans les politiques publiques[5]. »

« […] nous croyons que le programme devrait mettre l'accent non plus sur les projets traditionnels d'immeubles à grande hauteur placés dans des bidonvilles, projets construits par le secteur public, mais sur des unités plus petites situées sur des sites éparpillés[6]. »

Notes et références modifier

  1. (en) « We need to know the answers, I think, to three basic questions about these riots: What happened? Why did it happen? What can be done to prevent it from happening again and again? ». Source : (en) John T. Woolley et Gerhard Peters, « 327 - Remarks Upon Signing Order Establishing the National Advisory Commission on Civil Disorders », The American Presidency Project - Lyndon B. Johnson, .
  2. (en) « Our nation is moving toward two societies, one black, one white—-separate and unequal. »
  3. (en) « Unless there are sharp changes in the factors influencing Negro settlement patterns within metropolitan areas, there is little doubt that the trend toward Negro majorities will continue. », p. 216
  4. (en) « Providing employment for the swelling Negro ghetto population will require …opening suburban residential areas to Negroes and encouraging them to move closer to industrial centers… », p. 217
  5. (en) « …cities will have Negro majorities by 1985 and the suburbs ringing them will remain largely all white unless there are major changes in Negro fertility rates, in migration settlement patterns or public policy. » p. 216
  6. (en) « …we believe that the emphasis of the program should be changed from traditional publicly built slum based high rise projects to smaller units on scattered sites. », p. 262

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