Claude Ibéria
Nom de naissance | Andrée Claudie Noël |
---|---|
Surnom | Noelly, Andrée Noelly, Andrée Noël, Claude-Andrée Noël |
Naissance |
Charenton-le-Pont |
Nationalité | Française |
Décès |
(à 75 ans) Tonnerre |
Profession | Monteuse |
Films notables |
La Belle et la Bête L'Aigle à deux têtes Maria Chapdelaine L'Espagne vivra |
Claude Ibéria, née Andrée Claudie Noël le à Charenton-le-Pont et morte le à Tonnerre[1], est une artiste lyrique, une monteuse et une syndicaliste française.
Biographie modifier
Andrée Claudie Noël naît en 1902 à Charenton-le-Pont, fille d’un couple d’ouvriers, Gustave Jules Noël, façonnier, et Marie Louise Thévenet, giletière, mariés en février 1896 à Paris[2].
Au début des années 1920, elle fait la rencontre de Robert Méjembir, dit Robert de Jarville, metteur en scène de théâtre, lui-même originaire de Saint-Maurice, commune limitrophe de Charenton[3],[4]. Elle commence à se produire sur scène ou dans des pièces radiophoniques comme artiste lyrique, sous les noms de scène Noelly, Andrée Noelly, Andrée Noël, Claude-Andrée Noël, puis Claude Ibéria[2].
À la fin de la décennie, les deux artistes, qui forment un couple à la ville, sont proches des milieux communistes[2]. Claude Ibéria commence à travailler comme monteuse pour le compte des Amis de l’U.R.S.S., structure qui fonctionne sous l'égide du Parti communiste. Mais des tensions mettent fin à cette collaboration et, en 1933, Robert de Jarville est de son côté inscrit sur la liste noire du parti.
Le couple poursuit son action militante, en pleine montée du Front populaire. Robert de Jarville fonde le Syndicat général des travailleurs de l’industrie du film (le SGTIF, affilié à la fédération CGT des industries chimiques)[5]. Claude Ibéria exerce des responsabilités dans le bureau de la branche professionnelle des techniciens et spécialistes de la production du film. Elle monte désormais des longs-métrages de fiction, comme Maria Chapdelaine de Julien Duvivier, Pour être aimé de Jacques Tourneur ou Tempête sur l’Asie de Richard Oswald, ainsi que des documentaires engagés, comme L’Espagne vivra, réalisé par le photographe Henri Cartier-Bresson sur la guerre d'Espagne. Sa carrière est interrompue par la guerre. En 1942, Robert de Jarville est arrêté par la police française, tandis qu’il mène une action clandestine, et livré à l'occupant. Il est déporté et meurt en déportation à Leitmeritz (Tchécoslovaquie) en 1945[6].
Après-guerre, devenue cheffe-monteuse, Claude Ibéria reprend sa carrière au cinéma, montant notamment La Belle et la Bête et L’Aigle à deux têtes de Jean Cocteau, mais aussi de nombreux documentaires[7].
Elle meurt en 1978 à Tonnerre, dans l'Yonne[2].
Filmographie modifier
Fiction modifier
- 1933 : La Fusée de Jacques Natanson
- 1933 : Pour être aimé de Jacques Tourneur
- 1934 : Maria Chapdelaine de Julien Duvivier (avec Marthe Poncin)
- 1935 : Le Clown Bux de Jacques Natanson
- 1936 : Feu la mère de Madame de Germain Fried (court métrage)
- 1938 : Tempête sur l'Asie de Richard Oswald
- 1945 : Seul dans la nuit de Christian Stengel
- 1946 : La Belle et la Bête de Jean Cocteau
- 1947 : Histoire de chanter de Gilles Grangier
- 1948 : L'Aigle à deux têtes de Jean Cocteau
- 1948 : Rocambole de Jacques de Baroncelli
- 1948 : La Revanche de Baccarat de Jacques de Baroncelli
- 1949 : Retour à la vie, sketch Le Retour de René de Jean Dréville
Documentaires modifier
(liste non exhaustive)
- 1939 : L’Espagne vivra d'Henri Cartier Bresson
- 1941 : Sur les chemins de Lamartine de Jean Tedesco
- 1942 : Chez les buveurs de sang du baron Gourgaud[8]
- 1942 : Pêche en Méditerranée de Jean Mineur
- 1944 : L’Amour maternel chez les animaux de Jean Mineur[9]
- 1944 : Autour d’un film de montagne – Un reportage d’Alain Pol sur Premier de cordée
- 1948 : La Source du sourire de J. K. Raymond-Millet[10]
- 1950 : Algérie, terre de champions de Jean-Claude Huisman[11]
- 1951 : Terre du sucre et du rhum de J. K. Raymond-Millet (court métrage)[12]
- 1954 : Le Fumier artificiel d'Edmond Floury (court métrage)[12]
Source modifier
- Dominique Salva, « Claude Ibéria, une femme en or », blog Enquêtes d'identité, [lire en ligne]
Notes et références modifier
- Relevé des fichiers de l'Insee
- Dominique Salva, « Claude Ibéria, une femme en or », sur Enquêtes d'identité, (consulté le )
- Claude Pennetier, « MEJEMBIR Émilien, Robert, dit Robert de Jarville », dans Le Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
- « JARVILLE de Robert », dans vrai nom Émilien, Robert MEJEMBIR, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
- Louis Botella, « IBÉRIA Claude », dans Le Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne) [note : Claude Ibéria est genrée au masculin dans cet article du Maitron]
- « Le mémorial des déporté.e.s | Flossenbürg », sur Flossenbürg | Association des déportés et familles de disparus du camp de concentration de Flossenbürg & Kommandos, (consulté le )
- Pierre Leprohon, Les Mille et Un Métiers du cinéma, Jacques Melot, 1947, pp. 173-178
- « Deux grands programmes de films documentaires », Le Film, , p. 10 (lire en ligne)
- « Pêche en Méditerranée - CF », sur cinema.encyclopedie.films.bifi.fr (consulté le )
- « La Source du sourire », sur La Cinémathèque québécoise (consulté le )
- Centre national d'information et de documentation sportive (Algérie), Algérie terre de champions, Centre national d'information et de documentation sportive, (OCLC 1022988587, lire en ligne)
- « Corpus Agriculture », sur lise.cnc.fr (consulté le )
Liens externes modifier
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Sur Ciné-Ressources [1]