Claude Goretta

réalisateur, producteur de télévision et scénariste suisse

Claude Goretta est un cinéaste, producteur de télévision et scénariste suisse, né le à Genève, où il est mort le .

Claude Goretta
Claude Goretta en 1991.
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Œuvres principales

Selon le directeur de la Cinémathèque suisse Frédéric Maire, « c’est l’un des cinéastes majeurs du cinéma suisse et francophone[1] et une figure du nouveau cinéma suisse[2]. Il a fait une carrière foncièrement francophone entre la Suisse et la France. »

Il est primé au Festival de Cannes pour L'Invitation (1973), et La Dentellière (1977) qui a révélé au grand public l’actrice Isabelle Huppert.

Il reçoit en 2010 un Quartz d'honneur du cinéma suisse et un Léopard d'honneur en 2011 au Festival international du film de Locarno pour l'ensemble de son œuvre[3],[4].

Biographie

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Origines et formation

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Claude Goretta naît le à Genève[5], d’un père émigré italien et d'une mère allemande.

Après des études de droit à l'université de Genève, il fonde en 1952 le Ciné-club universitaire de Genève avec Alain Tanner.

Carrière

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En 1955, Claude Goretta part à Londres travailler aux archives du British Film Institute. En 1957, il réalise avec son compatriote genevois Alain Tanner un court métrage Piccadilly la nuit (Nice Time).

Dès 1958, il réalise des documentaires et des reportages pour la Télévision suisse romande[6] et pour la télévision française, comme pour Continents sans visa et pour Cinq colonnes à la Une. Dans ses portraits, Goretta a un regard profondément humaniste sur les petites gens qu’il aime filmer. Ses portraits d’un employé de banque, d’une mère de famille nombreuse, des Gitans aux Saintes-Maries-de-la-Mer, des saisonniers immigrés d’Espagne, d’une ouvrière russe à Léningrad, témoignent tous d’une grande qualité d’écoute et d’un respect de l’autre[7].

En 1968, il éprouve le besoin de passer à la fiction. Il fonde à Genève une maison de production Groupe 5 avec les cinéastes Alain Tanner, Michel Soutter, Jean-Louis Roy, Yves Yersin et Jean-Jacques Lagrange[8]. Leurs œuvres engagées contribuent à l'essor du cinéma suisse et à son rayonnement international[9].

Il imagine ses premières fictions à partir de son expérience de télévision : Le Fou (1970) avec François Simon, La Dentellière (1977) avec Isabelle Huppert et La Provinciale (1981) avec Nathalie Baye sont des « portraits mis en fiction ».

Claude Goretta excelle dans la direction d’acteurs, il a dirigé François Simon et Jean-Luc Bideau dans L’invitation (1973), Gérard Depardieu et Marlène Jobert dans Pas si méchant que ça (1975), Gian-Maria Volonté dans La Mort de Mario Ricci (1983) et Charles Vanel dans Si le soleil ne revenait pas (1987).

Il est l'un des rares cinéastes suisses à n'avoir pas fait de séparation nette entre son travail de cinéma et de télévision. Il a également signé des téléfilms remarquables comme Jean-Luc persécuté (1966) d’après le roman de Charles Ferdinand Ramuz, Les Chemins de l'exil ou Dernières Années de Jean-Jacques Rousseau (1978) avec François Simon, un remake de Goupi Mains Rouges en 1993 avec Maurice Barrier, Le Dernier Été (1997) avec Jacques Villeret, Thérèse et Léon (2000) avec Claude Rich et Sartre, l’âge des passions (2006) avec Denis Podalydès. Avec l'acteur Bruno Cremer, il réalise trois épisodes de qualité du commissaire Maigret (en 1991, 1993 et 1995)[10].

 
Claude Goretta (à gauche) et l'artiste suisse Jean Tinguely en 1991 sur le tournage de Visages suisses.

En 1991, il tourne pour le cinéma son dernier film L’Ombre avec Pierre Arditi et Jacques Perrin, puis un dernier documentaire de cinéma, Visages suisses, produit par Claude Richardet pour le 700e anniversaire de la Confédération suisse, avec des portraits de l’artiste Jean Tinguely, de la guide de haute montagne Nicole Niquille et du chanteur Pascal Auberson [11]. Il poursuit alors sa carrière uniquement pour la télévision, carrière qu’il achève en 2006.

 
Sépulture de Claude Goretta au cimetière des Rois à Genève.

Vie privée

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Claude Goretta est le frère de Jean-Pierre Goretta, reporter et intervieweur de la Radio et Télévision suisse.

Il est le père de quatre enfants : Valérie, Nicolas, Jeanne et Lukas.

Claude Goretta meurt le à Genève[12],[5] et est enterré au cimetière des Rois à Genève[13].

Filmographie

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Cinéma

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Télévision

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Distinctions

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Nominations

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Récompenses

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Notes et références

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  1. ATS, « Claude Goretta: un cinéaste proche des humbles selon Frédéric Maire », sur La Liberté, (consulté le )
  2. Frédéric Maire, « Claude Goretta sur tous les écrans », sur Cinémathèque Suisse (consulté le )
  3. ATS, « Festival de Locarno: le cinéma romand à l'honneur », sur Radio Télévision Suisse, (consulté le )
  4. « Retour sur la carrière du cinéaste Claude Goretta », sur Radio Télévision suisse, (consulté le )
  5. a et b Les Gens du cinéma, « Fiche de Claude Goretta », sur lesgensducinema.com (consulté le )
  6. « Claude Goretta: ses années de télévision », sur Radio télévision suisse (consulté le )
  7. Véronique Cauhapé, « Le cinéaste suisse Claude Goretta est mort », sur Le Monde, (consulté le )
  8. Stefania Summermatter, « Le cinéma suisse est mort. Vivent ses réalisateurs! », sur Swissinfo, (consulté le )
  9. ATS, « Le cinéaste genevois Claude Goretta est mort », sur Le Temps, (consulté le )
  10. Christian Defaye, « Le Maigret de Claude Goretta », sur Télévision Suisse Romande, (consulté le )
  11. « Visages Suisses », sur Ciné Fiches,
  12. « Décès du cinéaste suisse Claude Goretta », sur leparisien.fr, Le Parisien,
  13. Lorraine Fasler, « Personnalité genevoise – «Une reine de courage aux Rois» », sur Tribune de Genève, (consulté le )
  14. « Vidéo: Vieux blancs », sur Play RTS (consulté le )
  15. « Vidéo: Pour vivre ici », sur Play RTS (consulté le )

Liens externes

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