Classe Vanguard

classe de sous-marins

Classe Vanguard
Image illustrative de l'article Classe Vanguard
Le HMS Vanguard.
Caractéristiques techniques
Type SNLE
Longueur 149,9 m
Maître-bau 12,8 m
Tirant d'eau 12 m
Déplacement 15 680 t en plongée
Propulsion 1 réacteur à eau pressurisée Rolls-Royce PWR2
2 turbines GEC
1 hydrojet de 20,5 MW
2 moteurs auxiliaires rétractables
2 turboréducteurs WH Allen de 6 MW
1 moteur électrique alimenté par 2 diesel-alternateurs Paxman de 20,5 MW
Vitesse 25 nœuds (46 km/h) en plongée
Caractéristiques militaires
Armement 4 Tube lance-torpilles de 533 mm pour torpille Spearfish
16 MSBS missiles Trident D5
Autres caractéristiques
Équipage 14 officiers mariniers
121 marins
Histoire
Constructeurs Vickers Shipbuilding and Engineering Ltd (Barrow-in-Furness)
A servi dans  Royal Navy
Période de
construction
1986 - 2000
Période de service 1994 -
Navires construits 4

La classe Vanguard est une classe de 4 sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de nouvelle génération de la Royal Navy, commissionnés de 1994 à 1999. Ils sont, de loin, les plus gros SNLE en service dans la Royal Navy, déplaçant presque le double de leurs prédécesseurs de la classe Resolution.

Pouvant emporter 16 missiles Trident D5, ils sont l'unique vecteur de l'arsenal nucléaire du Royaume-Uni depuis le retrait des bombes nucléaires larguées par bombardiers en 1998. Leur base sous-marine est la His Majesty's Naval Base Clyde dans la région d'Argyll and Bute dans l'ouest de l'Écosse.

Le premier tir d'essai remonte au , le second le et la première patrouille opérationnelle en décembre de la même année.

Navires modifier

Bien qu'ils aient, à l'instar de la marine nationale française et américaine, 2 équipages par sous-marin, un seul Vanguard est en permanence en patrouille.


Nom Mise sur cale Lancement Entré en service Test de lancement 1 Test de lancement 2 1re patrouille Indisponibilité périodique pour entretien et réparations
HMS Vanguard (S28) 3 septembre 1986[1] 4 mars 1992[1] 14 août 1993[1] 26 mai 1994[1] 20 juin 1994 décembre 1994 février 2002 – juin 2004[1]
HMS Victorious (S29) 3 décembre 1987[1] 29 septembre 1993[1] 7 janvier 1995[1] 24 juillet 1995 22 août 1995 décembre 1995 juin 2004 – 2006[1]
HMS Vigilant (S30) 16 février 1991[1] 14 octobre 1995[1] 2 novembre 1996[1] 10 octobre 1997 juin 1998 mai 2009[2] - mars 2012[3]
HMS Vengeance (S31) 1er février 1993[1] 19 septembre 1998[1] 27 novembre 1999[1] 21 septembre 2000 février 2001 mars 2012 - 2014[4]

Armement stratégique modifier

 
Le HMS Vanguard à Faslane.

En 2008, 160 des 225 ogives nucléaires britanniques sont immédiatement opérationnelles à bord des 58 missiles balistiques Trident D5[5] pouvant être emportés par ces bâtiments[6].

En juin 2011, le nombre de têtes nucléaires embarquées sur chaque sous-marin nucléaire lanceur d’engins britannique est réduit de 48 à 40. Le nombre de missiles opérationnels Trident D5 embarqués sur chaque sous-marin de la classe Vanguard est réduit à 8, et le nombre total de têtes nucléaires opérationnelles passe de 160 à 120 entre 2011 et 2015[7].

Comparaison avec les autres SNLE modifier

Comparaison des principales caractéristiques des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins en service.
La Classe Resolution n'est plus en service mais a précédé les Vanguard.
Caractéristique Le Triomphant Ohio Delta IV Boreï Resolution Vanguard Dreadnought Jin
Pays France États-Unis Russie Royaume-Uni Chine
Mise en service 1997-2010 1981-1997 1984-1990 2013- 1967-1969 1993-1999 2028- 2010-
Unités construites/à construire 4/0 18/0 7/0 5/7 4/0 4/0 0/4 6?/?
Longueur 138 m. 170 m. 166 m. 170 m. 130 m. 149,9 m. 152,9 m. 135 m.
Diamètre 10,6 x 12,5 m. 13 m. 8,8 x 12,3 m. 10 x 13,5 m. 9,17 x 10 m. 12 x 12,8 m. ? 12,5 m.
Déplacement en plongée 14 335 t. 18 750 t. 18 200 t. ? 24 000 t. 8 400 t. 15 600 t. 17 200 t. 11 000 t.
Vitesse 25 noeuds (46 km/h) 25 noeuds 24 noeuds 30 noeuds 25 noeuds > 25 noeuds ? ?
Profondeur > 400 m. > 240 m. 320 m. 450 m. ? ? ? ?
Équipage 111 155 ? 107 143 135 ? ?
Missiles stratégiques 16 missiles M51
avec 6 têtes de 100 kt
Portée : 9000/10000 km
unique version nucléaire[pas clair]
24 Trident II D5 avec 12 têtes de 100 kt
Portée : 11300 km
24 Layner avec 4 à 12 têtes de 500/100 kt
Portée : 8000 à 12000 km
16 Boulava avec 6 à 10 têtes de 150/100 kt
Portée : 10000 km
16 Polaris 2 têtes de 200 kt
Portée : 4600 km
16 Trident II 1 à 8 têtes de 100 kt
Portée : 12000 km
12 Trident II D5 à 8 têtes de 100 kt
Portée : 11300 km
12 JL-2 1 à 8 têtes de 455 kt
Portée : 7200 km
Armement conventionnel 4 tubes lance-torpilles
18 torpilles F17 ou
missiles anti-navires Exocet
4 tubes lance-torpilles
uniqut version non nucléaire
154 missiles de croisière Tomahawk
4 tubes lance-torpilles
Missiles anti-navires Viyuga
12 armes en tout
6 tubes lance-torpilles
Missiles anti-navires Viyuga
6 tubes lance-torpilles 4 tubes lance-torpilles ? ?

Remplacement modifier

Le Royaume-Uni maintient une force de dissuasion nucléaire depuis 1956. Depuis 1969, il y a toujours eu au moins un SNLE britannique à la mer. Bien que le Premier ministre Tony Blair ait déclaré le 4 décembre 2006 la continuité de la dissuasion nucléaire jusqu'en 2020[8], la Chambre des communes comme le National Audit Office s'inquiètent de la validité de cet engagement et s'interrogent sur la prolongation de la vie opérationnelle des Vanguard jusqu'en 2024, date de l'entrée en service de leurs successeurs[9],[10]. En tout état de cause, estime la Cour des comptes britannique, une décision en ce sens devrait être prise au plus tard en septembre 2009. Par ailleurs, une source majeure d’inquiétude est le maintien des compétences pour le développement et la construction des sous-marins : l’une des principales raisons des retards connus par les sous-marins nucléaires d'attaque de classe Astute est que la Royal Navy n’a pas commandé de sous-marin pendant de nombreuses années. L'United States Navy se trouve dans une situation similaire, ayant accéléré la construction des SNA de classe Virginia au détriment de ses sous-marins nucléaires lanceurs d'engins. Aussi, le calendrier de remplacement des SNLE britanniques comme américains devrait être calé sur 2019, avec construction d'équipements en commun[11].

Le gouvernement britannique a décidé en 2011 le remplacement des SNLE de classe Vanguard et a initié avec BAE Systems, sous l’appellation de programme Successor, un certain nombre d'études à cette fin. Après deux contrats de respectivement 389 et 373 millions d'euros, BAE Systems a signé un troisième contrat de 89 millions d'euros en décembre 2013 pour poursuivre les études préalables. Le design et les spécificités définitives sont annoncés en 2016, et le projet sera finalement appelé la classe Dreadnought le 21 octobre 2016, pour une mise à disposition opérationnelle en 2028[12]. La construction du premier commence le 5 octobre 2016[13].

Article connexe modifier

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i j k l m n et o Jane's Fighting Ships, 2004–2005. Jane's Information Group. p. 794. (ISBN 0-7106-2623-1)
  2. [1] Defense Industry Daily, 4 May 2009
  3. (en) « HMS Vigilant: Torpoint Ferry suspended for submarine departure », BBC.co.uk, (consulté le ).
  4. [2] Naval Technology, 26 March 2012
  5. (en) Dive bombers, The Times, 20 janvier 2008
  6. (fr) La Grande-Bretagne limite à 225 son stock de têtes nucléaires, L'Express, 26 mai 2010
  7. (en) « Nuclear warhead cuts under way », (consulté le ).
  8. (en) « The Future of the United Kingdom’s Nuclear Deterrent », sur mod.uk, Ministère de la Défense britannique, (consulté le ).
  9. (en) The United Kingdom's Future Nuclear Deterrent Capability, Chambre des communes, , 35 p. (ISBN 978-0-215-52917-6, lire en ligne)
  10. (en) Tom McDonald, Gareth Tuck, Helen Mullinger, James Fraser, Tim Banfield, The United Kingdom’s Future Nuclear Deterrent Capability, National Audit Office, (ISBN 978-0-10-295436-4, lire en ligne)
  11. (en) Bill Sweetman, « Baby Boomers »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur aviationweek.com, Aviation Week & Space Technology, (consulté le ).
  12. Le futur SNLE britannique dévoilé, Mer et marine.com, 17 décembre 2013. Consulté le 26 décembre 2013.
  13. Laurent Lagneau, « Le futur sous-marin nucléaire lanceur d’engins britannique sera le HMS Dreadnought », sur opex360.com, (consulté le ).