Chartreuse de Bordeaux

ancien monastère de l'ordre des Chartreux situé à Bordeaux

Chartreuse Notre-Dame-de-Miséricorde
Cartusia Beate Virginis Mariæ Matris Misericordia
Image illustrative de l’article Chartreuse de Bordeaux
Existence et aspect du monastère
Identité ecclésiale
Culte Catholique
Diocèse Bordeaux
Type Chartreuse masculine
Présentation monastique
Province cartusienne Aquitaine
Patronage Notre-Dame de la Conception
Historique
Date(s) de la fondation 1605
Fermeture 1790
Architecture
Architecte Etienne Arnaud
Dates de la construction 1611-1621
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Drapeau de Nouvelle-Aquitaine Nouvelle-Aquitaine
Ancienne province Aquitaine
Département Gironde
Commune Bordeaux
Coordonnées 44° 50′ 01″ nord, 0° 35′ 23″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Gironde
(Voir situation sur carte : Gironde)
Chartreuse Notre-Dame-de-Miséricorde Cartusia Beate Virginis Mariæ Matris Misericordia
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Chartreuse Notre-Dame-de-Miséricorde Cartusia Beate Virginis Mariæ Matris Misericordia

La chartreuse Notre-Dame-de-Miséricorde est un ancien monastère des Chartreux à Bordeaux.

Histoire modifier

Au XIVe siècle, quelques Chartreux de Vauclaire, chassés de leur couvent par les Anglais, ont bâti un petit ermitage, ou hospice, « hors des murs » de Bordeaux, à côté de la Garonne, devenu aujourd'hui le quartier des Chartrons, sur une propriété qui leur a été donnée par Pierre Maderan, notaire de la ville ; l’acte date du 5 octobre 1383. Arnaud Andra, chanoine et prévôt de l’église Saint-Seurin, leur fait aussi une donation le 26 août 1425. Toutefois, ils quittent cet ermitage en 1460, pour retourner à Vauclaire et laissent quelques religieux dans la maison[1].

Au XIVe siècle, le chapitre général rétablit la chartreuse de Bordeaux, sous le vocable de « Notre-Dame-de Miséricorde », dans un faubourg de Bordeaux, l'actuel quartier de Mériadeck . La nouvelle maison a pour fondateurs Blaise de Gasq, seigneur de Blaignac, baron de Saint-Sulpice, qui se fait chartreux, sous le nom d'Ambroise, au monastère de La Tour, en Calabre, et François d’Escoubleau, cardinal de Sourdis, son exécuteur testamentaire qui achète, le 13 janvier 1609, au lieu-dit « Pipas », un vaste terrain marécageux, aux portes de Bordeaux. La première pierre de l’église, est posée le 8 juillet 1611 par le cardinal de Sourdis, en présence d’Henri II de Bourbon, prince de Condé, gouverneur de Guyenne. Originellement dédiée à Saint-Bruno, elle est consacrée le 29 mars 1620[2].

Le 25 octobre 1618, le cardinal de Sourdis décide de faire bâtir et de doter un hospice, l'hôpital Saint-Charles, à côté de la chartreuse, hôpital administré et dirigé par les chartreux, ainsi qu'une pharmacie[2].

Le , l'assemblée constituante prononce l'abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses. Le monastère est partiellement détruit et les biens des chartreux confisqués et vendue comme biens nationaux. On a établi, en 1791, dans l'enclos de la chartreuse, le cimetière général; en 1802, le jardin des plantes, et en 1806, la pépinière départementale et plusieurs rues ont été créées, sur le reste du terrain de cet enclos[2].

En 1820, l'église est devenue paroissiale d'abord sous le nom de Saint Vincent de Paul puis sous le vocable de Saint-Bruno[2].

Moines notables modifier

Prieurs modifier

  • 1620-1627 : Pacifique Tixier (†1645), né à Felletin, profès de Port-Sainte-Marie, prieur de Villefranche-de-Rouergue, en 1614; de Port-Sainte-Marie, en 1616;prieur-fondateur de la chartreuse de Bordeaux. En 1627, transféré à Toulouse.
  • 1642-1643 : Antoine Tixier (†1655), né à Felletin, profès de Toulouse, prieur de Rodez en 1617, puis de Cahors en 1627, prieur à Bordeaux en 1642, à Cahors dès l’année suivante, transféré à Toulouse en 1645.
  • 1647-1660 : François de la Roche (†1663/64), profès de Port-Sainte-Marie, prieur de la chartreuse de Bordeaux en 1647, transféré au priorat de Cahors en 1660, en même temps convisiteur d’Aquitaine.
  • 1666 : Jean de Boyer (†1684), natif de Murat, profès de Cahors, prieur de Bordeaux, commissaire général au Portugal, en Espagne, visiteur des chartreuses d'Italie, en Allemagne, convisiteur et visiteur de la province d'Aquitaine, prieur des Castres[3],[4].
  • 1694 : Joseph Torrilhon (†1706), originaire du Velay, profès de Toulouse, prieur de Castres en 1678, transféré au Puy en 1682, prieur de Bordeaux et convisiteur d’Aquitaine. En 1694, il passe prieur de Cahors et visiteur, redevient en 1701 prieur de Castres, déposé en 1705
  • 1746 : Jean-Baptiste Leroy[5].
  • 1767 : François-Xavier Derrua (†1777), profès et procureur de la chartreuse de Bordeaux, prieur en 1767, transféré au priorat du Glandier en 1770.

Patrimoine foncier modifier

Ambroise de Gasq fait don, aux chartreux, par son testament, daté du 5 décembre 1605, du château de La Bastide à Blaignac, avec ses terres, vignes et revenus[note 1],[6], vendu comme bien national à la révolution.

En novembre 1618, le prieuré de Cayac est uni à la chartreuse de Bordeaux[7] par le cardinal de Sourdis afin de pourvoir à l'entretien de l'hôpital Saint-Charles[2].

Le 28 avril 1620, Arnaud de Gascq, frère d'Ambroise et abbé commendataire de l'abbaye de Saint-Ferme, fait don à la chartreuse, du domaine viticole du château La Louvière, situé sur la commune de Léognan[note 2],[8]. Au XVIIIe siècle, ses vins de l'appellation Pessac-Léognan , produits par les Chartreux, sont parmi « les plus excellents qu'on puisse boire dans tout le royaume ».

La chartreuse possède aussi des vignes à La Réole et dans le vignoble des Graves[1].

Notes et références modifier

Notes modifier

Références modifier

Bibliographie modifier

  • Hegate, Guillaume, « Carthusiæ Burdigalensis encomia et religionis adventoria », Bordeaux, Millaugius, 1621, 31 p.
  • Lefebvre, F.A., Saint Bruno et l’Ordre des chartreux, t. 2, Paris, Librairie catholique internationale, , 682 p. (lire en ligne), p. 361.
  • De Lançon, A., « Le trésor de la chartreuse de Bordeaux : la chartreuse, le trésor, les fouilles », Bordeaux, Ragot, 1866, 111 p., 22 cm., 2 plans.
  • Guillemain, Bernard et Darricau, Raymond, « Les deux chartreuses successives de Bordeaux. », La Naissance des chartreuses, Éd. Bligny, Bernard et Chaix, Gérald. Grenoble, 1986, pp.371-399.
  • Devaux, Augustin et Van Dijck, Gabriel, Nouvelle Bibliographie Cartusienne : Cartusiana, Grande Chartreuse, 2005, Maisons de l'Ordre, , 785 p.  .

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Images externes modifier

Images externes
Chartreuse de Bordeaux
  Vue de la Chartreuse de Bordeaux , dessin de J Daubigny lire en ligne sur Gallica
  Vue de l'intérieur du cloître de la Chartreuse, lithographie de Jean-Paul Alaux, 1824, Bibliothèque de Bordeaux.