Chartreuse Notre-Dame de La Losa

ancienne chartreuse à Gravière dans le Piémont

Chartreuse Notre-Dame de La Losa
Losa
Losa
Existence et aspect du monastère
Nom local Certosa di Madonna della Losa
Identité ecclésiale
Culte Catholique
Diocèse Diocèse de Turin
Type Chartreuse d'hommes
Présentation monastique
Province cartusienne Lombardie
Armes ou sceau du fondateur
Image illustrative de l’article Chartreuse Notre-Dame de La Losa
Historique
Date(s) de la fondation 1189
Fermeture 1200 (transfert à Montebenedetto)
Architecture
Localisation
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région Drapeau du Piémont Piémont
Ville métropolitaine Turin
Commune Gravière
Coordonnées 45° 06′ 52″ nord, 7° 02′ 05″ est
Géolocalisation sur la carte : Piémont
(Voir situation sur carte : Piémont)
Chartreuse Notre-Dame de La Losa
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Chartreuse Notre-Dame de La Losa

La chartreuse Notre-Dame (italien : certosa di Madonna) est un ancien monastère chartreux, situé près de La Losa, à 1200 mètres d'altitude, en amont de Gravière, dans le Piémont, en Italie.

Histoire modifier

La chartreuse est fondée dans la vallée de la Doire Ripaire en 1189 par le comte Thomas Ier de Savoie, qui peut-être ne fait que doter un groupement d’ermites préexistants et adoptant la règle des chartreux.

En 1189, le comte Thomas donne « Orgevallis », au-dessus de l'église , c’est-à-dire la région alpine qui inclut le territoire de Menone ou Menusio, aujourd'hui Mattie, jusqu'à celui de Chaumont. En 1191, le même prince donne aux chartreux la place de La Losa, c'est-à-dire les terres entourant l'église elle-même, « infra terminos Lose » mais non expressément indiquée dans l'acte de 1189; il ajoute également le droit de réclamer des terres usurpées et l'exemption des péages[1].

En 1193, l'abbaye Saint-Just de Suse fait don aux chartreux de tous les droits qui appartiennent à l'abbaye sur la montagne de La Losa. Les deux monastère font un pacte mutuel de prière et d'assistance et s'accordent sur le droit de chacun de leurs membres respectifs de passer, d'une institution à l'autre[note 1] , sans dépasser le nombre attendu de douze moines[2].

Henri VI dispense les chartreux de La Losa du « serment de calomnie » (sacramentum calumpnic), leur accorde la faculté de nommer un « sindaco » (maire), les dispense de péage et demande à la municipalité de Turin de défendre et protéger l'église de La Losa. Arduin de Valperga, évêque de Turin, et ses successeurs protègent également la communauté[3].

Les religieux de La Losa obtiennent aussi l'exemption du péage dans les terres du Dauphiné de Béatrice d'Albon, de Maurienne et de Monferrat. En Maurienne dont Thomas porte le titre de comte, son autorité est limitée par la seigneurie temporelle de l'évêque de Saint-Jean de Maurienne.

Les moines s'occupent de la culture et de la gestion des terres et des biens donnés par le comte Thomas.Il s'agit pour la plupart de pâturages pour la subsistance de nombreux troupeaux.

En 1197, le comte Thomas, accepte la demande des chartreux qui sont mal à l'aise dans le monastère de La Losa, et leur donne la « vallée de l'Orsiera »[note 2], bien que déjà inclus dans le don d'Orgevalle de 1189, plus Montebenedetto, où environ trois ans plus tard, les moines transfèrent leur résidence[1].

Les difficultés des expropriations nécessaires pour constituer le « désert » font transférer la chartreuse à Montebenedetto en 1197 [4].

La communauté de La Losa est transférée ensuite à Banda (1498-1598), à Avigliana (1598-1630), à nouveau à Montebenedetto ou Banda (1630-1642) et à Turin (1642-1855).

Le monastère est transformé en chapelle. Du monastère d'origine ne reste plus que l'église, sous l'invocation de Sainte-Anne, reconstruite en dépenses publiques en 1817[5].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. L'abbaye Saint-Just peut accueillir les moines de La Losa qui « pro nimia infirmitate vel impossibilitate Cartusiensis ordinis rigorem ferre non valuerit » et inversement d'autoriser les leurs qui souhaiteraient que le « Cartusiensis ordinis disciplinam sponte subire » de rejoindre l'autre communauté.
  2. D'après, Saverio di Collegno, la région alpine, décrite dans la charte de donation, du 29 mai 1197, dans laquelle la vallée de l'Orseria, est donnée aux chartreux, est bordée au sud par Val Cluson, au nord avec les terres cultivées de Mattie, à l'est avec la rivière Puntet, à l'ouest avec les rivières Adret et Scaglione (née dans la Vallone degli Adretti dans le Parc naturel Orsiera-Rocciavrè), plus le territoire de Montebenedetto, qui se situe, plus à l'est de la vallée de l'Orseria, sur le versant nord de la même chaîne alpine, sur le territoire de Villar-Fouchard qui est séparé de celui de Mattie par les territoires de Bussolin et Saint-Joire.

Références modifier

  1. a et b Saverio di Collegno, p. 33.
  2. Guglielmotti, p. 166.
  3. Saverio di Collegno, p. 20-22.
  4. Bligny Bernard, « Les Chartreux dans la société occidentale du XIIe siècle », Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, 5e congrès, Saint-Étienne, 1974. Aspects de la vie conventuelle aux XIe – XIIe siècles. pp. 29-51. [lire en ligne]
  5. Saverio di Collegno, p. 16.

Bibliographie modifier

  • Lefebvre, F.A., Saint Bruno et l’Ordre des chartreux, t. 2, Paris, Librairie catholique internationale, , 682 p. (lire en ligne), p. 241.
  • (it) Saverio di Collegno, « Le certose di Losa, Montebenedetto, Banda ed Avigliana », Miscellanea di storia italiana, Regia deputazione sovra gli studi di storia patria per le antiche province e la Lombardia, vol. 32, no 1,‎ , p. 14-41 (lire en ligne, consulté le ).  .
  • (it) Bosco, M., « Cartario della certosa di Losa e Montebenedetto, dal 1189 al 1259 », Biblioteca storica subalpina 195, Turin, 1974, 271 p.
  • Beltrutti, G « Le Certose d'Italia : II Piemonte », Die Kartàuser in Osterreich, t. II, Salzbourg, 1981 (Analecta Cartusiana, 83/2), p. 159.
  • (it) Guglielmotti, Paola, « Certosini in Piemonte: una innovazione circoscritta », Il monachesimo italiano nell’età comunale,‎ , p. 139-161 (lire en ligne, consulté le ).
  • (it) Guglielmotti, Paola, « Le origini delle certose di Pesio, Casotto e Losa - Monte Benedetto », Certosini e Cistercensi in Italia (secoli XII-XV), vol. XXVI,‎ .
  • (it) Guido Castelnuovo, « Les monastères et leurs alpes », Attraverso le Alpi. S. Michele, Novalesa, S. Teofredo e altre reti monastiche. Atti del convegno di Cervère-Valgrana,‎ 12-14 mars 2004.
  • Devaux, Augustin et Van Dijck, Gabriel, Nouvelle Bibliographie Cartusienne : Cartusiana, Grande Chartreuse, 2005, Maisons de l'Ordre, , 785 p..

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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