Charles McKiernan

homme d'affaires canadien
Charles McKiernan
Joe Beef
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 53 ans)
MontréalVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Charles McKiernanVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
Joe BeefVoir et modifier les données sur Wikidata
Domicile
Activités
Soldat (jusqu'en ), restaurateur (à partir de ), aubergiste (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Arme
Conflit

Charles (Joe Beef) McKiernan (né le dans le comté de Cavan en Irlande et mort le à Montréal) est un restaurateur montréalais surnommé le fils du peuple[1].

Biographie modifier

Né dans une famille catholique, Charles McKiernan fréquente dès un jeune âge l’école d’artillerie de Woolwich en banlieue de Londres[2]. C'est durant la guerre de Crimée qu'il aurait reçu le surnom de Joe Beef à cause de sa façon constante d'approvisionner ses compagnons en nourriture et de leur trouver des refuges[2]. En 1864, lorsque survient l'affaire du Trent, il arrive au Canada avec la 10e brigade d'artillerie royale[3]. Il occupe alors la fonction de cantinier à Québec pendant une durée de trois ans et ensuite à l'île Sainte-Hélène pendant deux années[4].

Après avoir obtenu son licenciement de l’armée en 1868, il s’installe à Montréal avec son épouse Margaret McRae et ses enfants. En 1870, sur la rue Saint-Claude à Montréal, Charles McKiernan ouvre la taverne Crown and Spectre [2],[3]. En 1875, la taverne s’établit à l’angle des rues des Commissaires (de la Commune) et de Callière et devient plus communément connue sous le nom de Joe Breef's Canteen[5]. Dans sa taverne, il accueille ouvertement les gens, peu importe leur confession et leurs origines, il offre le couvert aux plus démunis et amasse de l'argent afin de donner aux hôpitaux et à l'Armée du Salut[6]. Ce sens de la solidarité s'observe également lors de la grève du Canal de Lachine en 1887 durant laquelle Joe Beef distribue gratuitement de la nourriture et des breuvages aux travailleurs ainsi qu'à leur famille[7]. Pendant ces six semaines de grève, il semble qu'il aurait donné plus de 3 000 pains et 200 gallons de soupe[8],[9].

Joe Beef possède une ménagerie comprenant notamment des singes et des ours, une attraction singulière pour sa clientèle.

Le , Joe Beef succombe à une maladie du cœur et une foule évaluée à plus de 4 000 personnes se rend à ses funérailles[10]. Il est inhumé au cimetière Mont-Royal et son monument funéraire, situé sur le lot B 991e, porte une longue épitaphe soulignant sa générosité et témoignant de l'estime de ses proches et amis[11].

Notes et références modifier

  1. « McKiernan, Charles », sur Dictionnaire biographique du Canada (consulté le )
  2. a b et c Peter DeLottinville, « Joe Beef of Montreal: Working-Class Culture and the Tavern, 1869-1889 », Labour / Le Travail, vol. 8, no 0,‎ (ISSN 1911-4842, lire en ligne, consulté le )
  3. a et b E. Z. Massicotte, « À Montréal le long de l'ancien port », Bulletin des recherches historiques,‎ (lire en ligne)
  4. Léon Ledieu, « Hôteliers », Entre nous : causeries du Samedie, Imprimerie d'Elz. Vincent,‎ , p. 79-89 (lire en ligne)
  5. Robert Prévost, « Une questions par jour : courrier historique », L'Illustration nouvelle,‎ , p. 14 (lire en ligne)
  6. Yvan Lamonde, « La sociabilité et l’histoire socio‑-culturelle : le cas de Montréal, 1760‑1880 », Historical Papers, vol. 22, no 1,‎ (ISSN 0068-8878 et 1712-9109, DOI 10.7202/030966ar, lire en ligne, consulté le )
  7. Anouk Bélanger et Lisa Sumner, « De la Taverne Joe Beef à l’Hypertaverne Edgar. La taverne comme expression populaire du Montréal industriel en transformation », Globe: Revue internationale d’études québécoises, vol. 9, no 2,‎ (ISSN 1481-5869 et 1923-8231, DOI 10.7202/1000878ar, lire en ligne, consulté le )
  8. « Joe Beef, l'ami du peuple qui nourrissait les grévistes », sur Radio-Canada.ca, (consulté le )
  9. « Le canal de Lachine - La Presse+ », La Presse+,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Mort de Joe Beef », L'étoile du Nord,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  11. « Enterrements mémorables », sur Services commémoratifs Mont-Royal (consulté le )

Lien externe modifier