Charles Kleinberg

acteur belge
Charles Kleinberg
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Charles Kleinberg, né à Bruxelles le et mort le [1], est un comédien, metteur en scène et pédagogue d'interprétation et de déclamation de textes poétiques belge de langue française. Il fut également directeur du Conservatoire royal de Bruxelles ; le premier directeur issu des arts de la parole, puisque depuis 1832, tous les directeurs étaient des musiciens.

Depuis les années 1970, Charles Kleinberg participe à de nombreux spectacles pour la radio et la télévision belge comme animateur-récitant poétique.

Il a enregistré de nombreux disques et CD de poésie : notamment Florilège de la Belgique littéraire, Les Chemins de Verhaeren, La Belle Maguelonne, La Chanson de Roland, Achille Chavée, Odilon-Jean Périer, Traité sur la tolérance de Voltaire, l'opéra Brundibár de Hans Krása, créé dans l'univers concentrationnaire de Terezín.

Charles Kleinberg a travaillé sous la direction de Míkis Theodorákis, Mendi Rodan, Emmanuel Rosenthal, Georges Octors, Jean Baily, Éric Feldbusch, Robert Janssens.

Il est membre de l'Union des artistes du spectacle, la plus ancienne association artistique de Belgique, fondée en 1927, par Lucien Van Obbergh à la demande de l'Union des artistes de Paris[2].

Biographie modifier

Né de père polonais et de mère grecque, qui meurt alors qu'il n'est âgé que de six mois, Charles, à partir de l'âge de trois ans, apprend à jouer du violon, et donne déjà ses premiers concerts dès l'âge de sept ans[3],[4].

Son père est déporté et assassiné à Auschwitz. Dissimulé dans une famille d'accueil, le jeune Charles échappe aux rafles ordonnées par l’occupant nazi et connaît et devient un enfant caché[5].

Il poursuit ses études à l’Athénée royal de Bruxelles (devenu en 1970 Athénée royal Jules Bordet)[5].

Son professeur veut lui faire apprendre le violon et faire de lui un musicien plus que tout autre métier[6] ; Charles finit par laisser tomber les études pour entamer le droit, puis l'IAD (Institut des Arts de Diffusion), qu'il ne termine pas, parce qu'à 19 ans, il est retenu pour jouer Néron dans Britannicus à Liège. Il fait en parallèle son service militaire, détaché à l'INR (Institut National de Radiodiffusion) au studio 16 de la Maison de la Radio, place Eugène Flagey à Ixelles, pendant un an ; il anime « La demi-heure du soldat », une émission journalière pour les troupes casernées[5].

Après son service à l’armée, la station de radio, devenue en 1960 la RTB, l’engage comme speaker. C’est ainsi que commence sa présentation des émissions matinales dès 5 h 30 du matin. Ce sont les bulletins météo, mais aussi des communiqués à la batellerie, aux convoyeurs colombophiles, des dédicaces personnelles ou des informations générales. C’est le chemin nécessaire pour arriver à des émissions plus personnalisées : « Soirée intime chez Charles Kleinberg », l’émission poétique du samedi soir. Et un point d’orgue avec « Les Contes à la Veillée Radiophonique de Noël » qui durent plus de quatre heures.

Théâtre modifier

Il est appelé par le Rideau de Bruxelles pour y interpréter « Oreste ». Puis il devient pensionnaire au Théâtre royal du Parc, tant dans le répertoire classique que le théâtre contemporain. Au milieu des années 1960, il joue à Paris avec la Comédie-française. Il participe alors à des tournées internationales (Carthage, Kigali…).

Poésie modifier

En mars 1970 ont lieu ses premiers récitals de poésie. L'Afrique noire l'attire et l'accueille. Il y crée alors des récitals qu'il donnera dans les écoles et universités du Rwanda et du Burundi. Ses spectateurs sont autant des Africains que des Européens.

Toujours dans les années 1970, Charles Kleinberg propose un récital à Albert-André Lheureux. Celui-ci est le fondateur d'un lieu littéraire baptisé l'Esprit Frappeur. De là naquirent Les Rives de la Poésie. Ce spectacle poétique se jouera dans ce petit théâtre pendant un mois. En 1973, ce récital, seul en scène, fêtera sa centième représentation au Cirque Royal devant un public de 2 500 personnes. En 1979, la consécration se confirme avec la millième de ce même récital, toujours au Cirque Royal, uniquement accompagné d'un guitariste.

Charles Kleinberg a été nommé professeur de déclamation au Conservatoire royal de Mons, puis à Bruxelles. Nombreux sont les élèves qui ont suivi ses recommandations et, actuellement, ils sont encore une centaine à occuper un poste de professeur dans une « Académie de Musique, des Arts de la Parole et de la Danse » ou dans un des trois conservatoires royaux de Belgique francophone.

Mise en scène modifier

Les années 1980 verront naître plusieurs mises en scène de plein air. Charles Kleinberg réalise notamment un spectacle pour les Fêtes de Wallonie (20 000 spectateurs sont présents sur la Grand-Place de Bruxelles).

Ensuite, ce sera « Mons Passé Présent » qui occupe plus de 1 000 comédiens et figurants. Pour le millénaire de Bruxelles (en 1979) c'est « Egmont » de Goethe avec Bernard Marbaix et Raoul de Manez (12 000 spectateurs).

Il réalise également plusieurs conceptions des « Nuits Musicales du Château de Belœil ».

Le tour du monde en 40 ans modifier

Ambassadeur de la poésie francophone à l'étranger, ses récitals poétiques ont fait le tour du monde puisqu'on a pu l'écouter au Japon, au Brésil, en Israël, en Russie, en France, en Suisse, au Québec, au Portugal ou en Pologne.

Bien qu'il soit amateur de grandes salles, on a pu l'écouter dans des lieux où la proximité offre une approche personnalisée et chaleureuse. C’est ainsi qu'il a joué à l'Estrille (Sablon (Bruxelles)), à la Samaritaine, à la Clarencière ou au Théâtre des Corps-Saints à Avignon.

Théâtre modifier

Acteur modifier

Mises en scène, conceptions, adaptations, réalisations modifier

Autres collaborations artistiques modifier

Discographie modifier

Notes et références modifier

  1. Charles Kleinberg est décédé, sa voix demeure, rtbf.be, 15 mai 2013
  2. « À propos », sur Union des Artistes (consulté le ).
  3. « Au temps retrouvé » diffusé le 16 mai 2013
  4. Fabienne Govaerts, « Itinéraire d'un enfant sensible », sur laclarenciere.be, (consulté le ).
  5. a b et c « Hommage à Charles Kleinberg, comédien et professeur de déclamation (1937-2013) », sur ΔΗΜΟΔΟΚΟΣ,‎ (consulté le ).
  6. « Rencontre avec Charles Kleinberg », sur CCLJ - Centre Communautaire Laïc Juif David Susskind, (consulté le ).

Annexes modifier

Revue de presse succincte modifier

  • Important anniversaire pour Charles Kleinberg. Après un long passé de comédien, Kleinberg médite sur ses choix profonds, Luc Norin, La Libre Belgique du .
  • En période d'anniversaires ; Charles Kleinberg et Emile Verhaeren, Pierre Maury, Le Soir du .
  • Traité sur la tolérance, à l'XL, Voltaire, ce démocrate de choc, Jacques De Decker, Le Soir du .
  • Charles Kleinberg, Prix Adam de poésie, Le Matin du .

Lien externe modifier