Charles Cartier-Bresson

industriel et collectionneur d'art français
Charles Cartier-Bresson
Portrait de Charles Cartier-Bresson, Jean-Matthias Schiff, conservée au musée des Beaux-Arts de Nancy
Biographie
Naissance
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 67 ans)
NancyVoir et modifier les données sur Wikidata
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Parentèle
Henri Cartier-Bresson (grand-oncle)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions

Charles Bernard Cartier-Bresson ( à Paris- à Nancy) est un industriel du textile, fils de Claude Cartier, gendre d'Alphonse Bresson et époux de l'héritière des merceries Bresson, dont l'usine de fil à coudre déménage aux Quatre-Chemins de Pantin en 1859[1]. Il a été un grand collectionneur d'art français, spécialisé notamment dans les œuvres en provenance du Japon[2]. Il est le grand-oncle du photographe Henri Cartier-Bresson.

Biographie modifier

Arrivé en Lorraine occupée en 1872, en particulier à Luvigny d'où il prospecte pour trouver divers sites pour délocaliser une partie des ateliers de Pantin à l'étroit, le jeune homme mandé par son père s'installe après 1873 à Celles-sur-Plaine dans les Vosges afin de développer une filature et des ateliers dans les villages de Pierre-Percée et du Val d'Allarmont[3]. La filature Cartier-Bresson et son extension vosgienne reste dans le cadre d'une entreprise familiale avec ses deux frères[4].

Charles Cartier, déjà domicilié à Celles, épouse Marie-Louise Chenut, fille du juge de paix Emile Chenut, le 10 septembre 1875 à Nancy[5]

L'industriel paternaliste est maire de la commune de Celles-sur-Plaine en 1888, et le reste jusqu'à sa mort, bien qu'il ait fait construire en deux années, de 1888 à 1890, un magnifique hôtel particulier rue de Ravinelle pour son épouse Marie-louise à Nancy. Il fréquente activement le milieu artistique lorrain de la Belle-Epoque, notamment Roger Marx et René Wiener, et adhère à la société d'archéologie Lorraine.

Il est autorisé, avec sa famille étendue où figure les fils de ses frères, ou ses petits-neveux, dont l'un est le père d'Henri Cartier-Bresson, à porter le nom Cartier-Bresson après 1897.

Il fait relier en 1907 Celles-sur-Plaine et l'ensemble de la vallée de la Plaine par un tramway ou petit train connecté au chemin de fer de la vallée de la Meurthe, pour le profit de son importante usine et de ses ateliers en amont[6].

Pendant la première guerre mondiale, il accueille, de façon calme et digne, dans la nuit du 23 au 24 août 1914 les troupes badoises faisant irruption dans la commune pour protéger la population. Il est par la suite pris en otage et menacé de mort[6].

L'entreprise Cartier-Bresson fusionne en 1925 avec la société Thiriez, qui assurait l'exploitation de Celles-sur-Plaine après la mort de Charles en 1921.

Collection Cartier-Bresson modifier

Il commence en 1889, au contact de son beau-frère Paul Brenot, une collection d'objets d'extrême-orient, fréquentant les salles de ventes de Paris auprès de Edmond de Goncourt et Philippe Burty ; celle-ci comporte 1744 objets à sa mort[7].

Une partie de sa collection a été léguée au musée des beaux-arts de Nancy en 1936[8]. Exposées jusqu'en 1939, elles sont ensuite mises en réserves pendant la Seconde Guerre mondiale; dévalorisées dans la seconde partie du XXe siècle, elle manque d'être vendue dans les années 1970[9]. Cette collection fait l'objet d'une exposition temporaire en 2011, Un goût d'Extrême-Orient, qui est pour le musée l'occasion d'effectuer quelques restaurations et de profiter de la nouvelle muséographie pour inclure des pièces de cette collection dans l'exposition permanente[8],[7].

Récompenses et distinctions modifier

Références modifier

  1. L'affaire rue Saint-Denis se nommait déjà - filature de coton - Cartier-Bresson du fait de l'association du gendre et du beau-père. A partir du 15 septembre 1898, son nom, d'abord Charles Bernard Cartier, sur l'état civil de Celles-sur-Plaine où il est maire, devient Charles Bernard Cartier-Bresson et sa signature change. Il s'agit d'une décision juridique officielle, acquiesçant à la demande des membres de la famille héritière des Cartier et Bresson d'unir leurs noms à l'étét-civil.
  2. Veronique Bouruet-Aubertot, « Charles Cartier-Bresson et l'Orient », sur www.connaissancedesarts.com,
  3. Auguste Throo, opus cité. Pierre Poncet, opus cité.
  4. Ville de Nancy, « Un goût d’Extrême-Orient. Collection Charles Cartier-Bresson », sur Site Internet de la Ville de Nancy (consulté le )
  5. Etat civil de Nancy, cité par Pierre Poncet
  6. a et b « Un maire pendant la guerre : Charles CARTIER-BRESSON | Communauté de communes des Vallées du Cristal - Baccarat », sur ccvc54.fr (consulté le )
  7. a et b Dossier de l'art, no 202 « Le musée des beaux-arts de Nancy : nouveau parcours des collections »,  
  8. a et b 20 ans! Dans les coulisses du Museé des Beaux-Arts de Nancy., Gand/Nancy, Snoeck Ducaju & Zoon, , 295 p. (ISBN 978-94-6161-526-8 et 9461615264, OCLC 1089218055, lire en ligne)
  9. « Un « Goût d’Extrême Orient » revit à Nancy », sur www.republicain-lorrain.fr (consulté le )
  10. « Cote LH/438/49 », base Léonore, ministère français de la Culture

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Nancy (France). Musée des beaux-arts., Un goût d'Extrême-Orient : collection Charles Cartier-Bresson : Musée des beaux-arts de Nancy., Saint-Étienne/Nancy, IAC éditions d'art, , 125 p. (ISBN 978-2-916373-45-4 et 2916373454, OCLC 746463103, lire en ligne)
  • Pierre Poncet, Les hommes du textile dans la vallée de la Plaine, in Bulletin de la Société philomatique vosgienne, 121e année, Tome XCVIII, 1995/1996, 231 pages, en particulier article p. 157-167 avec un historique du site et des témoignages sur l'usine manufacture Cartier-Bresson illustrés des clichés photographiques la concernant p. 162 et 164.
  • Auguste Throo, « Historique de la fondation des établissements Cartier Bresson dans la vallée de Celles », Bulletin de la Société philomatique vosgienne, vol. LXXXII,‎ , p.102-108.

Liens externes modifier