Charles-Émile Trudeau

Joseph Charles-Émile « Charley » Trudeau, né le à Saint-Michel-de-Napierville au Québec et mort le à Orlando aux États-Unis, est un avocat et homme d'affaires canadien-français. Il est le père du 15e premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, et le grand-père du 23e et actuel premier ministre du Canada, Justin Trudeau.

Charles-Émile Trudeau

Charles-Émile Trudeau

Nom de naissance Joseph Charles-Émile Trudeau
Naissance
Saint-Michel-de-Napierville Québec (Canada)
Décès (à 47 ans)
Orlando (États-Unis)
Nationalité Canadien
Profession
Entrepreneur, avocat
Conjoint
Grace Elliott
Descendants
Pierre Elliott Trudeau (fils) Justin Trudeau (petit-fils)

Vie et carrière modifier

Charles-Émile Trudeau nait à Saint-Michel-de-Napierville, au Québec, le . Il est le fils de Joseph Trudeau (1848 - 1919)[1], un fermier semi-lettré, et de Malvina Cardinal (1849 - 1931), dont le propre père était Solime Cardinal (1815 - 1897), maire de Saint-Constant. Malvina insiste pour que ses fils reçoivent une solide éducation et son mari accepte de les envoyer au Collège Sainte-Marie. Trudeau étudie le droit à l'Université Laval à Montréal, qui est devenue en 1919 l'Université de Montréal. Après dix ans de fréquentation, il épouse Grace Elliott (1890 - 1973), la fille d'un important entrepreneur écosso-québécois, Philip Armstrong Elliott (1859-1936), et de son épouse Sarah Sauvé (1857-1899), le à Montréal, à l'église catholique romaine Saint-Louis-de-France, située à l'angle de la rue Roy et de l'avenue Laval, qui sera détruite par un incendie en 1933. Ils ont eu quatre enfants, dont le premier est mort à la naissance[2]. Charles-Émile Trudeau était considéré comme sociable, exubérant et excessif.

Trudeau, avocat de formation, pratique pendant 10 ans auprès d'Ernest Bertrand, alors le principal procureur de la Couronne, ainsi qu'auprès de Charles E. Guérin. Trudeau accumule une fortune en construisant des stations-service dans la région de Montréal et en mettant sur pied en 1921, un programme de fidélisation connu sous le nom de l'Association des propriétaires d'automobiles, qui, en 1932, comptait 15 000 membres fréquentant les 30 stations-service de Trudeau[3]. Il vend son entreprise à Champlain Oil Products Limited pour un million de dollars, tout en restant au service de Champlain en tant que directeur général de cette filiale[4]. Parmi ses autres investissements, Trudeau s'intéresse aux sociétés minières. Passionné de baseball, il est le plus important actionnaire et membre du conseil d'administration de l'équipe des Royaux de Montréal, et le vice-président de l'équipe au moment de sa mort[2],[5]. Il est également vice-président du parc Belmont de Montréal et un philanthrope de premier plan, notamment en tant que bienfaiteur de l'Hôpital Sainte-Jeanne d'Arc, dont il est également le directeur au moment de sa mort[2],[5],[6].

Sur le plan politique, Trudeau est un fervent partisan du Parti conservateur, s'opposant au premier ministre libéral de l'époque, William Lyon Mackenzie King[7]. Pierre Elliott Trudeau s'est plus tard rappelé que « les disputes politiques n'ont jamais manqué de vivacité » entre Charles-Émile Trudeau et ses amis. [8].

Mort et héritage modifier

En , alors qu'il est à Orlando, en Floride, avec les Royaux, il meurt d'une pneumonie et est inhumé dans le caveau familial au cimetière de Saint-Rémi-de-Napierville[9]. Pierre Elliott Trudeau a hérité de l'argent provenant de l'entreprise de son père. Trudeau a servi d'inspiration au futur premier ministre. Comme le rappelle Jim Coutts, aide de camp de Pierre Trudeau, ce dernier « parlait parfois de son père, qu'il admirait beaucoup, mais qui était trop occupé pour comprendre les intérêts de son fils ou passer beaucoup de temps avec lui »[10]. Pierre Trudeau a nommé son troisième fils, Michel Charles Émile Trudeau, en l'honneur de Charles-Émile Trudeau[11].

Références modifier

  1. Trudeau.
  2. a b et c « Mort de M. J.-C.-E. Trudeau », sur Le Devoir, (consulté le ), p. 1
  3. Nino Ricci, Extraordinary Canadians Pierre Elliott Trudeau, Penguin Canada, (ISBN 9780143175230, lire en ligne)
  4. (en) « J.C.E. Trudeau dies in Florida », Montreal Gazette,‎ , p. 1, 10 (lire en ligne)
  5. a et b (en) David Luchuk, Blue Jays 1, Expos 0: The Urban Rivalry That Killed Major League Baseball in Montreal, McFarland (publishing) passage=147, 11 août 2009 007, 202 p. (ISBN 9780786453856, présentation en ligne).
  6. « Le baseball perd un apôtre en M. Trudeau », La Patrie (Montréal),‎ , p. 14 (lire en ligne).
  7. Trudeau, Pierre Elliott. Memoirs, McClelland & Stewart Inc., 1993, p. 184.
  8. Trudeau 1993, p. 10.
  9. Jim Coyle (2015-10-18). "Justin Trudeau's childhood marked by privilege and upheaval". Toronto Star. Archived from the original on 2017-07-21. Retrieved 2017-08-25. Mais à l'aube du XXe siècle, Joseph Trudeau et sa femme, Malvina, encouragent leur fils Charles à aspirer à autre chose, à faire des études. Charles a fait cela, et plus encore, et ce faisant, il a changé le cours de l'histoire du Canada..
  10. (en) Jim Coutts, « Trudeau in Power: A View from Inside the Prime Minister's Office », dans Andrew Cohen et J.L. Granatstein, Trudeau's Shadow: The Life and Legacy of Pierre Elliott Trudeau, Vintage Canada, (ISBN 9780679309543), p. 146.
  11. (en) « Trudeau Names Son Michel », UPI,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )

Bibliographie modifier