Chancas

Ethnie précolombienne
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Chanka
Chancas
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Site Chanka de Sóndor.

Populations importantes par région
Autres
Régions d’origine Andes centrales
Langues Quechua
Ethnies liées Wari / Huari
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Carte du Pérou et localisation de la culture Chanka en rouge.

Les Chancas (ou Chankas) sont un ancien peuple d'Amérique du Sud précolombienne. Ils étaient principalement concentrés à Andahuaylas dans la région actuelle d'Apurímac, sur un territoire s'étendant aux régions actuellement délimitées par les départements d'Apurimac, d'Ayacucho et les provinces de Lamas et de Huancavelica au Pérou du Sud.

Ce peule, actif surtout en 1200-1400, s'opposa notamment aux Incas, fut défait par ceux-ci et intégré à l'empire inca.

Sondor est un complexe archéologique monumental attribué à la culture Chanka (13° 36′ 23″ S, 73° 16′ 08″ O). Il est situé dans le district de Pacucha à 21 km au nord-ouest de la ville d'Andahuaylas[1].

Histoire modifier

L'État Chanka était divisé en deux parties dont chacune avait son propre chef[2]. Selon divers mythes, leurs fondateurs étaient Uscovilca et Ancovilca[3].

La confédération Chanka, composée de la nation Chanka et Pocras, s'étend également sur les territoires des chefferies Huanca et Vilcas.

La puissance de ce peuple s'est accrue au XVe siècle, ce qui se traduisit notamment par des guerres et en particulier envers les Quechuas, un peuple voisin et allié des Incas[2].

Bien qu'il existe des informations sur leur histoire militaire et leurs seigneurs de guerre, les vestiges archéologiques identifiés comme Chancas ne permettent pas de dresser un profil exact de la vie et des coutumes de ce peuple.

Un peuple guerrier modifier

Jusqu'à récemment, on en savait très peu sur le peuple Chanka, à part qu'il s'agissait d'un groupe indigène qui vivait dans les Andes du Xe au XVIe siècles, de langue chanka-quechua. Les preuves suggèrent qu'il s'agissait d'un peuple d'agriculteurs-guerriers avec des colonies défensives.

Leurs habitations circulaires en pierre étaient initialement dispersées à travers la campagne, car en temps de paix, ils habitaient en bas de la montagne, à proximité des champs et de l'eau. Mais à la fin de l'ère Huari qui a précédé leur indépendance, les Chancas se sont retirés dans des endroits faciles à défendre, en amont des vallées et sur des sommets à plus de 3 500 m, dans des villages fortifiés, avec murs d'enceinte et douves défensives.

Après leur intégration dans l'empire inca, leur réputation d'efficaces guerriers aurait valu à un corps de mercenaires Chanka le privilège de servir le Sapa Inca comme gardes du corps.

D'après l'ethnologue Sabine Hyland, il semble que les femmes Chanka possédaient le droit inhabituel de détenir la propriété de la terre, des biens ou de l'argent tout au long de leur vie, plutôt que de les transmettre à un conjoint sous la forme d'une dot. Dans les Andes centrales, les droits de propriété et les biens corporels étaient généralement répartis entre les héritiers sur la base d'une « transmission parallèle », les hommes héritant de leur père et les filles de leur mère.

Domination inca modifier

Indépendants jusqu'en 1400, les deux états Chanka entrèrent en conflit avec les Incas. Les forces Chancas réussirent à pénétrer jusqu’à Cuzco, où elles furent vaincues par Yupanqui et son armée en 1438[2],[4].

Des chroniqueurs comme Garcilaso de la Vega, Miguel Cabello de Balboa (es) ou Bernabé Cobo, mentionnent plusieurs conflits entre Incas et Chancas, sans que l'on puisse démêler les faits réels des légendes.

Une fois le peuple Chanka conquis par les Incas, il aurait été contraint de céder un tiers de ses terres agricoles à l'État inca, ce qui aurait conduit à la prise de tous les produits agricoles de ce tiers par les fonctionnaires de l'État, qui distribuaient les récoltes comme bon leur semblaient. Une corvée était en effet due par tous les sujets de l'empire inca, qu'il s'agisse de travaux agricoles, de travaux de construction ou de service dans l'armée.

Malgré cette perte de contrôle sur un tiers de leurs terres, les traces archéologiques suggèrent que la vie des Chanka était plus facile et plus saine sous la domination inca. Ils sont redescendus des sommets des montagnes plus près de leurs emplacements d'origine, près des rivières au pied des montagnes, menant ainsi une vie moins rude. Néanmoins, les récits de l’histoire inca indiquent que Yupanqui, devenu Pachacútec, Sapa Inca IX et premier empereur historique, envoie son général Capac Yupanqui au nord du Cuzco, et que lors de cette campagne le chef de guerre Chanca et son contingent, Anco Huallu entreprennent leur fuite du territoire inca.

Domination espagnole modifier

Les incas ont dominé les Chanka pendant un peu plus d'un siècle. Une partie des Chanka se seraient alliés aux Espagnols contre l'empire inca et, après la victoire des conquistadors vers le milieu du XVIe siècle, auraient ainsi retrouvé pour un temps leur liberté et leurs terres, avant d'être à leur tour soumis, de se convertir au catholicisme (mais en gardant des traditions antérieures comme les offrandes à la Pachamama), d'apprendre l'espagnol et d'être assimilés.

Notes et références modifier

  1. (es) « CONJUNTO ARQUEOLÓGICO DE SÓNDOR », Mincetur (consulté le )
  2. a b et c Alfred Métraux, Les Incas, Editions du Seuil, , 190 p. (ISBN 978-2-02-006473-6), p. 38-39
  3. (en) Medardo Purizaga Vega, The Inca Empire and Pocras, , 34 p., chap. EL curacazgo chapter Pocra.
  4. Encyclopædia Universalis, « EXPANSION INCA - repères chronologiques », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )

Annexes modifier

Liens externes modifier

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