Champ (cinéma)

portion d’espace qui va être enregistrée sur la pellicule

Au moment où l’on tourne chaque plan d’un film, de fiction ou documentaire, le champ de la caméra[1] est la portion d’espace, à la fois en largeur, en hauteur et en profondeur, qui va être enregistrée sur la pellicule. Ce champ peut être invariable, s’il s’agit d’un plan fixe, ou variable, s’il s’agit d’un plan où la caméra effectue un mouvement (panoramique et/ou travelling) et/ou un zoom. Le champ définit ainsi une zone en trois dimensions dans laquelle peuvent évoluer les comédiens lors du tournage du plan. Avant tournage, le champ d'un plan est exploré par tous les techniciens concernés, qui complètent ou modifient la décoration, les accessoires, les éclairages, la position des micros, et qui évacuent tout objet ou tout être humain étranger à la scène.

Hors-champ modifier

A contrario, le hors-champ d'un plan est la portion d’espace autour de la caméra, qui ne sera jamais enregistrée sur la pellicule lors du tournage de ce plan. De même que le champ, le hors-champ est invariable ou variable selon le plan (plan fixe ou plan en mouvement)[2].

Champ/contrechamp modifier

Le champ/contrechamp est une technique (et une esthétique) de prises de vues dans les films de cinéma et téléfilms, qui consiste à filmer une scène sous un angle donné, puis à filmer la même scène sous un angle opposé, à 180° du premier, ou selon une symétrie axiale ou une symétrie par rapport à un point, ou alors de filmer séparément deux actions qui, dans la réalité, se confrontent (face à face de deux armées, ou match de tennis). Dans l’opération du montage, les deux prises de vues, champ et contrechamp, offrent un vaste choix de solutions de continuité de la scène. Les deux plans peuvent en effet être morcelés et assemblés selon les désirs du réalisateur ou les nécessités dramatiques du récit[3],[4].

Notes et références modifier

  1. Le mot champ est confirmé dans son acception cinématographique grand public en 1925 par le manuel d’utilisation de la caméra 35 mm allemande Kinamo (de la société dresdoise Zeiss), destinée à l’origine aux riches amateurs, dans lequel il est encadré par des guillemets, signe de sa nouveauté. Champ, champ d’opération, champ d’image, sont ainsi employés pour désigner la portion d’espace que la caméra enregistre.
  2. Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin, Grammaire du cinéma, Paris, Nouveau Monde, , 588 p. (ISBN 978-2-84736-458-3), p. 87-90 et 449-462
  3. Briselance et Morin 2010, p. 79-86 et 431-436
  4. Henri Agel, « Le Cinéma », Tournai, Paris, Casterman, 1957, voir page 57

Lien externe modifier