Château de Chazeron

château fort français
Château de Chazeron
Présentation
Type
Destination initiale
Ouvrage militaire, seigneurie
Destination actuelle
Visites guidées payantes, animations touristiques, locations de salles.
Style
Médiévale (pour le château), classique (pour les ailes)
Architecte
Inconnu (château fort), Jules Hardouin-Mansart (ailes du XVIIe siècle)
Début de construction
XIIIe siècle
Fin de construction
XVIIe siècle
Propriétaire actuel
Famille Bruny
Patrimonialité
Site web
Localisation
Pays
Région
Région
Département
Commune
Coordonnées
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Le château de Chazeron est situé dans le département du Puy-de-Dôme sur la commune de Loubeyrat, canton de Manzat, en France.

Histoire modifier

Les origines : un oppidum gaulois modifier

D'après la légende racontée dans les tablettes de Theonugus l'ancien, sur la colline de Chazeron s'élevait une source sacrée. Les dieux firent don aux ours environnants de la raison et ils bâtirent un temple à cet endroit. Plus sûrement, le château est à l'origine un oppidum du IVe siècle av. J.-C. Fortifié pour des raisons tactiques, la place forte ne sera prise qu'une fois consécutivement à un siège de trois mois. À l'arrivée des Romains, les habitants comprirent où allait leur intérêt et se joignirent aux troupes romaines. Pour les récompenser, Jules César leur fit don en des terres environnantes. De -52 à 329, on ne trouve guère plus de traces de ce château dans l'histoire. Il reparaît en 329 dans les Chroniques du seigneur Cel où l'échec du siège par les mercenaires du seigneur voisin (les Tarasks : « briseurs de boucliers » en gaélique) est narré[3].

Construction du château fort modifier

 
Le château de Chazeron vu par Guillaume Revel vers 1460.

Le château ne subira pas d'autres faits d'armes ou modifications jusqu'au XIe siècle. On peut parler de l'apogée de ce château puisque c'est à ce moment-là que le donjon est bâti ainsi que les dix-sept tours d'angle. Les travaux prendront 68 ans. Le château était alors l'un des plus impressionnants du comté et sa seigneurie s'étendait de l'actuel Châtel-Guyon jusqu'à L'Étramaille[4].

Peu de modifications eurent lieu jusqu'au XVIIe siècle.

XVIIe siècle modifier

Louis XIV doit se rendre à Chazeron pour décorer le marquis François de Monestay de Chazeron en remerciement de ses faits de guerre. Pour accueillir le roi, le marquis de Chazeron commande à l'architecte Jules Hardouin-Mansart la transformation du château médiéval en résidence, à l'image de Versailles. Devant la forteresse, qui est elle-même agrémentée, deux ailes de style classique sont construites de part et d'autre d'une grande cour. Malheureusement le marquis mourra avant la fin des travaux et la venue du Roi-Soleil.

Seconde Guerre mondiale modifier

Durant la Seconde Guerre mondiale, le château de Chazeron servit de prison d'État au régime de Vichy pour y interner ceux que le maréchal Pétain jugeait responsables de la défaite de 1940. Le , Édouard Daladier arrivait, suivi jusqu'au 13 de Georges Mandel, Paul Reynaud, Maurice Gamelin et Léon Blum. Ils furent emprisonnés dans le château jusqu'à la mi-novembre 1940, avant d'être transférés au château de Bourassol pour Blum, Daladier et Gamelin, dans d'autres lieux pour Mandel et Reynaud. Les procès de Riom suivirent[5].

Architecture modifier

Le donjon daterait du XIe siècle et avec la demeure seigneuriale du XVe siècle, il forme un ensemble de bâtiments flanqués de tours entourant une cour.

Au XVIIe siècle une aile a été détruite pour ouvrir cette cour sur l'esplanade et la transformer en cour d'honneur. L'accès se fait par un portique à jour précédé d'un perron à double rampe.

Les communs à un étage mansardé sont situés de part d'une esplanade fermée. Dans les jardins et en dehors du château se trouvent des vestiges de bâtiments du XVIIIe siècle.

Le château, la grande cour d'honneur et les communs ont été classés monument historique le [2].

Parc et jardins modifier

Le parc du château de Chazeron a été dessiné au XVIIe siècle lors des travaux d'ouverture de la cour et repris au XVIIIe siècle. Il est inscrit au pré-inventaire des jardins remarquables[6].

Notes et références modifier

  1. Coordonnées trouvées sur Géoportail et Google Maps.
  2. a et b « Château de Chazeron », notice no PA00092157, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Pierre Fassonne, Le Château de Chazeron en Basse-Auvergne
  4. Marc Mègemont, « Les premiers seigneurs de Chazeron, XIIe et XVe siècles », Le Gonfanon n°86 Argha,‎
  5. Christophe Lastécouères, « La République “embastillée” et “déportée” au fort du Portalet. Errances d’une justice politique ordinaire en temps d’exception (1940-1942) », Criminocorpus, Justice et détention politique, Répressions politiques en situation de guerre, mis en ligne le 1er avril 2014 ; consulté le 2 septembre 2019.
  6. « parc du château de Chazeron », notice no IA63000882, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Laurent Blanchon, « Le prix de la vie de château », Massif central, no 102,‎ , p. 37
  • Marie-Claire Colignon, « Sauver un lieu de mémoire », Vieilles maisons françaises,‎ , p. 40-51
  • M. C. de Maistre, Châteaux du Duché d'Auvergne, Clermont-Ferrand, L'Instant Durable, , 48 p., p. 31-42
  • Esther Henwood, « Décor contemporain pour un château d'autrefois », Plaisir de la maison,‎ , p. 112-115
  • Pierre Fassone, Le château de Chazeron en Basse-Auvergne, Clermont-Ferrand, G. de Bussac, coll. « Le Touriste en Auvergne » (no 47), , 32 p. (BNF 33003340)
  • Chatel-Guyon et Chazeron, Chatel-Guyon, impr. Suau, sans date, 44 p.
  • Ambroise Tardieu, « Chazeron », Almanach illustré de la Gazette d'Auvergne,‎ , p. 75-77

Articles connexes modifier