Château de Champchevrier

château fort français

Château de Champchevrier
Image illustrative de l’article Château de Champchevrier
Façade du Château de Champchevrier
Période ou style Renaissance
Début construction XVIe siècle
Fin construction XVIIIe siècle
Propriétaire actuel M. et Mme Pierre Bizard
Protection Site classé en 1945
Logo monument historique Classé MH (1975)
Coordonnées 47° 26′ 39″ nord, 0° 23′ 24″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Touraine
Région Centre-Val de Loire
Département Indre-et-Loire
Commune Cléré-les-Pins 37340
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Champchevrier
Site web http://www.champchevrier.fr

Le château de Champchevrier est un château de la Loire, situé sur la commune de Cléré-les-Pins à 25 kilomètres à l'ouest de Tours et à 15 kilomètres au nord de Langeais. Propriété familiale, il est ouvert au public du au troisième week-end de septembre, week-end des Journées européennes du patrimoine.

Vue du château de Champchevrier depuis l'entrée du parc
Vue du château de Champchevrier depuis l'entrée du parc.

Histoire modifier

 
Maquette du Château de Champchevrier

Au cœur d'un site harmonieusement boisé, le château de Champchevrier est un château historique habité par la même famille depuis 1728, héritière de Jean-Baptiste Pierre Henry de la Ruë du Can, baron de Champchevrier en 1741[2], et qui résonne encore de son noble passé.

Au Moyen Âge, une forteresse était construite sur ce site[3], attestée dès 1109[4]. Une famille seigneuriale de Champchevrier[5] existe depuis le XIe siècle (citons Geoffroy, croisé ; Jean, croisé ; ou Josselin en 1213). La famille de Maillé (Luynes) possède Champchevrier à partir d'Hardouin V au XIIIe siècle : aussi seigneur de Rillé, il avait hérité Champchevrier de sa première femme, fille héritière de la famille de Champchevrier ; mais c'est sa seconde épouse, Jeanne de Beauçay-en-Loudunais (Baussay à Mouterre-Silly) qui assure sa postérité en étant la mère d'Hardouin VI, jusqu'à leur lointain descendant François de Maillé (vers 1493 -† entre 1518 et 1534).

Comme pour Rillé, il y eut alors une double succession entre deux gendres de François de Maillé :

Ce dernier vend Champchevrier en 1728 à Jean-Baptiste-Pierre-Henri de La Ruë du Can. Conseiller, Secrétaire du Roi ce dernier reçoit le titre de baron de Champchevrier . Son fils aîné Michel Denis fut de février 1765 à mai 1766 propriétaire du Château de Langeais. Un descendant de ce dernier, le baron René de La Ruë du Can baron de Champchevrier, épouse en 1807 Louise-Marie-Julie fille de Louis-Gabriel de Contades de Gizeux.

Sur ses ruines au XVIe siècle, on éleva un pavillon de style Renaissance dont on peut toujours distinguer aujourd'hui les fenêtres à meneaux caractéristiques. Louis XIII y résida quelques jours en 1619[6].

Plus tard, sur la façade nord-est, on lui adjoignit un bâtiment XVIIIe siècle et on construisit la terrasse.

Le château conserve encore un groupe en bronze, présent de chasse offert par les propriétaires du domaine de Villandry, les Hainguerlot, à leurs hôtes de l'époque dont ils étaient parents.

Champchevrier, placé au cœur d'un pays forestier jadis hanté par les loups, abrite le plus vieil équipage de France (1804). A travers trophées et collections, il entretient cette tradition de vénerie et conserve un chenil où près de 70 solides chiens de meute anglo-français, spécialisés dans la chasse au cerf.

Le site a été classé monument historique en 1945 puis le château a été classé avec ses communs et son parc en 1975[7].

 
Salon - Château de Champchevrier
 
Boiseries provenant du Château de Richelieu

Architecture et mobilier modifier

Le château de Champchevrier est entouré de douves qui ont été creusées par le régiment du duc de Roquelaure. Le logis du XVIe siècle a été remanié à plusieurs reprises mais a conservé ses décors intérieurs et son mobilier : beaux meubles d'époque Régence, dont certains sont encore recouverts de leurs tapisseries d'origine tissées à Beauvais, aux couleurs bien conservées. Les boiseries du grand escalier, à caisson polychromes, proviennent du château de Richelieu, démoli en 1805. Des pièces de service, comme la lingerie ou la cuisine, apporte un éclairage intéressant sur la vie de tous les jours dans une grande demeure familiale. La suite de tapisseries dites des Amours des dieux,fut exécutée d'après les cartons de Simon Vouet par la manufacture royale d'Amiens.

Une chapelle, un pigeonnier plus anciens et des bâtiments du XVIIIe siècle forment les communs.

Parc et jardins modifier

Une grande terrasse bordée de balustrades datant du XVIIIe siècle borde la façade principale. Les jardins de la cour d'entrée, le parc et le canal qui le traverse sont classés monument historique avec le château et les communs par l'arrêté du [7]

Témoignage modifier

« Nous avons passé une heure à Champchevrier chez les meilleures gens du monde, dans un grand et vieux château à larges fossés et à grandes avenues, dans un pays de bois et de chasse. De vieilles tapisseries, des bois de cerfs et des cors de chasse suspendus aux murailles composent le principal ornement de ce noble, mais peu élégant manoir. Il est habité par une famille simple, honorable, estimée, qui y vit avec abondance, mais sans aucune recherche, chassant et défrichant toute l'année. A certaines époques, quarante ou cinquante familles du pays s'y réunissent et s'y amusent. Tout cet établissement mériterait le pinceau de Walter Scott (...). »

— Duchesse de Dino, château de Rochecotte, , dans Chronique de 1836 à 1862, Plon, 1909, p. 198.

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. Pierre Henry de la Ruë du Can, baron de Champchevrier : titre aux Archives Nationales
  3. « La baronnie de Champchevrier, à Cléré-les-Pins, p. 1, par Isabelle Girard », sur Archives départementales d'Indre-et-Loire ; Conseil général d'Indre-et-Loire,
  4. Notice no PA00097708, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. « Champchevrier, p. 493 », sur La Touraine, histoire et monuments, par l'abbé Jean-Jacques Bourassé, chez Mame à Tours, 1855
  6. J.-X. de Carré de Busserolle, Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine, t. 2, Société archéologique de Touraine, Tours, 1879, p. 77, lire en ligne sur Gallica
  7. a et b « dito », notice no PA00097708, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture