Château de Berzé

château fort français

Château de Berzé
Image illustrative de l’article Château de Berzé
Vue panoramique, sur la vallée de la Petite-Grosne, et le vignoble du Mâconnais.
Période ou style Médiéval
Type Château fort
Début construction Xe siècle
Fin construction XIXe siècle
Propriétaire initial Seigneurs de Berzé
Destination initiale Forteresse militaire
Propriétaire actuel Famille de Thy de Milly
Destination actuelle Propriété privée (domaine viticole)
Protection Logo monument historique Classé MH (1983)
Coordonnées 46° 23′ 06″ nord, 4° 41′ 19″ est
Pays Drapeau de la France France
Région historique Comté de Mâcon / Duché de Bourgogne
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Saône-et-Loire
Commune Berzé-le-Châtel
Géolocalisation sur la carte : Saône-et-Loire
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Château de Berzé
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Château de Berzé
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Château de Berzé
Site web www.berze.fr

Le château de Berzé ou forteresse de Berzé-le-Châtel est un château fort médiéval des Xe siècle, XIIIe siècle, XVe siècle et XIXe siècle situé sur la commune française de Berzé-le-Châtel, en Saône-et-Loire et région Bourgogne-Franche-Comté. Il est classé aux monuments historiques depuis le [1].

Histoire modifier

En 991, à la fin de l'Empire carolingien et du Royaume de Bourgogne, et au début de la féodalité et de la fondation des Royaume de France, duché de Bourgogne, comté de Mâcon et abbaye de Cluny, un castrum est attesté sur l'emplacement du château[2]. Constitué initialement d’un donjon primitif en bois et d’une chapelle carolingienne en pierre, le château des sires de Berzé s’impose dès lors comme la plus ancienne baronnie du Mâconnais. Les Berzé, dont la plus ancienne trace remonte au début du Xe siècle constituent une famille vassale du roi de France, détenant sur ses terres les droits de basse et de haute justice[3]. Les plus éminents, comme Hugues IV de Berzé (v.1150 / v.1220), trouvère et participant à la IVe croisade avec son père[4],[5], sont enterrés à l’abbaye Saint-Philibert de Tournus.

Situé au sommet d'un éperon rocheux, militairement stratégique du Moyen Âge, face à la Roche de Solutré, Il domine de façon panoramique, la vallée de la Petite-Grosne, et le vignoble du Mâconnais du vignoble de Bourgogne, au sud du duché de Bourgogne et contrôle entre autres la route entre le comté de Mâcon, et le Morvan du comté de Nevers, et la frontière du Lyonnais (province).


Il est chargé entre autres de défendre militairement des raids vikings et sarrasins dévastateurs, le Royaume de Bourgogne de l'empire carolingien, puis le royaume de France, et l'Abbaye de Cluny voisine, siège de l'ordre de Cluny des États pontificaux, qui règne avec l'Ordre cistercien voisin, sur tout l'occident chrétien.

En 1229, sous le règne de Louis IX, le seigneur Hugues (V?) de Berzé bénéficie d’un prêt d'un parent, Étienne de Berzé, futur abbé de Cluny[6], lui permettant de transformer le château en place forte avec une vaste enceinte polygonale constituée de trois murailles défensives successives, longues de plus de 300 m, et larges de plus de 3 m à la base, avec chemin de ronde, échauguette, meurtrières, mâchicoulis. Ces murailles sont hérissées de quatorze tours de fortification à l'origine (treize subsistantes), de deux donjons, d'un imposant châtelet d'entrée avec herse et deux pont-levis. Ce dispositif militaire structuré en terrasses, abrite un logis seigneurial, de nombreuses pièces médiévales, deux chapelles carolingiennes du Xe siècle, un puits à eau taillé dans le roc de 36 m de profondeur.

Berzé devient ainsi la plus grande forteresse militaire de Bourgogne du Sud, principal château de défense de l’abbaye qui est alors à son apogée.

Le château fait partie des places militaires stratégiques importantes de la guerre de Cent Ans (1337-1453) entre ducs souverains de l'État bourguignon et Royaume de France de Louis XI, et des guerres de Religion entre Henri IV et la Ligue catholique (France) de la seconde moitié du XVIe siècle.

Pendant la guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons, le château est convoité. Attribué aux Bourguignons en 1417, il est pris par les Armagnacs en 1420 lors de leur conquête du Mâconnais. Après quatre ans d’occupation, il est finalement repris par Philippe le Bon[7]. En 1471, il est à nouveau la cible d’une attaque royale : celle de Louis XI qui échoue.

Durant la Renaissance, la forteresse est engagée dans le conflit dit de la guerre de la Ligue[8]. Catholiques et protestants s’affrontent épisodiquement, mettant le pays à feu et à sang. Le duc de Nevers, à la tête de la ligue catholique porte un assaut décisif en 1591. Son armée, forte de 1100 hommes, 100 chevaux et plusieurs canons portatifs, vient à bout des défenses de la forteresse qui cède après deux mois de siège[9].

À la suite de la guerre de la Ligue, le château est laissé à l’abandon pendant près de deux siècles[10]. Ses terres deviennent des pâturages durant la Révolution française. Malgré quelques dégradations (pillages, incendies), il est relativement épargné par les vagues de destructions révolutionnaires. Déclaré bien national, il est conservé par la République avant d'être acheté par Michon de Pierreclos en 1802, qui le revend au marquis de Maubou. Il est acquis, en 1817, par Antonin Gérentet, bisaïeul du comte Thy de Milly qui entreprend, durant 30 ans, la remise en état, et transformation en demeure de villégiature, adaptée aux conceptions esthétiques du romantisme de l'époque : agrandissement des ouvertures et fenêtres en style néo-gothique, rénovation des logis seigneuriaux et aménagement des nombreuses terrasses en jardins potager, vergers et jardin à la française.

Il est au XXIe siècle habité par la comtesse de Thy de Milly, dont la famille a hérité d'Antonin Gérentet, et qui exploite un domaine viticole, au milieu des coteaux couverts de vigne du vignoble du Mâconnais. Il est ouvert à la visite de juin à septembre.

L'une des plus anciennes représentations figurées de ce château est un dessin réalisé en 1849 par Rousselot, inspecteur des Forêts (volume conservé à l'Académie de Mâcon).

Chronologie historique modifier

Description modifier

Le donjon carré et la tour des revenants datent du XIe siècle. La tour prend ce nom après 1424, suite de la reprise du château par les Bourguignons aux Armagnacs qui l'occupaient[12]. Le châtelet est du XIIe siècle, l'enceinte extérieure et la tour carrée du XIIIe siècle ; la tour Montgirard, la porterie à herse et les mâchicoulis et le pont-levis datent du XVe siècle.

Personnalités modifier

Bibliographie modifier

  • Yvan Christ (présentation) et Françoise Vignier (dir.), Le Guide des châteaux de France. Saône et Loire, Paris, Herme, , 189 p. (ISBN 978-2-866-65014-8).
  • Fernand Nicolas, Berzé-le-Châtel : un puissant regard, revue « Images de Saône-et-Loire » no 127 (septembre 2001), p. 5-9.

Postérité modifier

  • Le château a servi de lieu de tournage pour le film Le Dernier Duel (2021) [13] pour représenter la Forteresse de Carrouges.
  • Le château a servi de lieu de tournage pour le court-métrage La Seigneurie de Bailly (2022), deuxième volet des Aventures de Jean et Henri[14] ainsi que pour sa suite La Revanche des brigands[15] (2022).

Notes et références modifier

  1. Notice no PA00113115, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Le castrum de Berzé est attesté dans un cartulaire de Cluny datant de l’année 991.
  3. Hugues II de Berzé (v.1110-1171) "possède justice pleine et entière sur Berzé, Pierreclos, Sologny, Serrières et Milly, dont les habitants doivent guet et garde au château. Un diplôme du roi Philippe Auguste reconnaît qu’Hugues de Berzé avait placé « sous la foi et l’hommage » du roi de France son château de Berzé, lequel « échappe ainsi à la souveraineté du comte de Mâcon », Jean Richard.
  4. « Hugues de Berzé, poète et croisé », sur fr.anecdotrip.com (consulté le )
  5. Sa participation à la Ve croisade (1217-1221) est incertaine car il serait mort en France entre 1216 et 1220.
  6. 200 livres empruntés à Étienne de Berzé, prieur de Souvigny, puis un peu plus tard, 120 livres, à ce même prieur, pour les employer dans les constructions de son château (in edificiis castri, charte de Cluny 4877).
  7. Les assiégeants vont pénétrer dans le château en empruntent un tunnel qui reliait celui-ci à une tour de garde située sur une colline voisine
  8. Huitième guerre de religion dite guerre des trois Henri.
  9. « L’Histoire », sur Chateau de Berzé, (consulté le )
  10. Alphonse de Lamartine cite dans son œuvre littéraire « Tantôt éclairé par un rayon de soleil orangé, tantôt du milieu des brouillards, un vieux château en ruines, enveloppé de ses tourelles et de ses tours... »[réf. à confirmer]
  11. François Perraud, Le Mâconnais Historique, Seigneurs et Châteaux, cantons de Mâcon sud et nord, La Chapelle de Guinchay, Tramayes, Mâcon, , p. 58
  12. Les Bourguignons connaissaient les passages souterrains faisant communiquer le château avec l'extérieur. Ils pénètrent ainsi par surprise à l'intérieur de la tour et chassent les « français » du château. La tour a été baptisée "des revenants" en souvenir de leur apparition mystérieuse aux yeux des occupants.
  13. « The Last Duel : cinq à six jours de tournage au château de Berzé », sur Le Journal de Saône-et-Loire, (consulté le ).
  14. Kim CLAVEL-FLORENT, « Courts-métrages en famille: un troisième chapitre annoncé », Le Progrès,‎ (lire en ligne  )
  15. « Odenas. Court-métrage en ligne : Le 3e chapitre des Fabuleuses aventures de Jean et Henri », sur www.leprogres.fr (consulté le )

Voir aussi modifier

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