Centre national d'enseignement à distance

établissement public français d'enseignement à distance

Le Centre national d'enseignement à distance (Cned ou CNED) est, en France, un établissement public à caractère administratif du ministère de l'Éducation nationale vendant des formations à distance.

Centre national
d'enseignement à distance
Logo du CNED.
Histoire
Fondation
Cadre
Sigle
CNEDVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Forme juridique
Domaines d'activité
Siège
Pays
Langue
Organisation
Effectif
2 200
Site web
Identifiants
SIREN
OpenCorporates
UAI
0861288HVoir et modifier les données sur Wikidata

Activités

modifier

Le CNED assure pour le compte de l'État le service public de l'enseignement à distance[α] d'une part, et d'autre part la formation de ceux qui le souhaitent quels que soient leur âge et leur situation. En , la part des étudiants inscrits au titre de la mission de service public ne représente plus que 25 % de l'ensemble des étudiants[1].

L'établissement propose en un catalogue de 250 formations différentes. Il en vend environ 230 000 à un public composé à 48 % de public scolaire et à 52 % d'étudiants et adultes[2].

Histoire

modifier

En , pendant la drôle de guerre qui a débuté la Seconde Guerre mondiale, un service d'enseignement par correspondance est créé par décret du [β] pour pallier la désorganisation de l'enseignement due à l'évacuation des zones frontalières[3]. Son siège est alors fixé à Vanves. En , pendant l'Occupation, il est doublé d'un service similaire en zone non occupée, après que les Allemands ont instauré la ligne de démarcation le , conformément à l'armistice du .

En , le régime de Vichy crée le Centre national d'enseignement par correspondance (CNEC) par décret du [γ],[3] afin de prendre la succession des services mis en place en . À la Libération, sa mission est confirmée. Il reçoit le statut de lycée (au sens de l'époque). Il porte ensuite plusieurs noms, notamment Centre national d'enseignement par correspondance, radio et télévision (CNEPCRT) en [δ],[3], abrégé en Centre national de télé-enseignement (CNTE) en [ε],[3] puis de nouveau Centre national d'enseignement par correspondance (CNEC) en [ζ],[3], avant de recevoir son nom actuel en [η],[3].

En , l'établissement acquiert par décret du [θ] un nouveau statut et des moyens juridiques. La loi du , d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école consacre le service public d'enseignement à distance.

L'établissement lance en une gamme de formation pour les entreprises. En , un cabinet de conseil pilote une étude de modernisation. Le décret du relatif au service public de l'enseignement à distance[α] officialise la mission de service public du CNED.

Le , Xavier Darcos, ministre de l'Éducation nationale, annonce l'ouverture en d'une nouvelle académie (la 31e) : une académie en ligne proposant de télécharger l'intégralité des enseignements correspondant au programme, du primaire au lycée. Le CNED est chargé de sa mise en œuvre[4].

En , le rapport annuel de la Cour des comptes épingle le CNED sur son offre en ligne inadaptée[5]. Le Nouvel Observateur[6] et Capital[7] font une analyse très critique du fonctionnement du CNED.

Le est lancée l'opération « Ma classe à la maison » à la suite de la fermeture des établissements scolaires français pour cause de pandémie de Covid-19[8]. Celle-ci est victime de cyberattaques[9],[10].

En , la Cour des comptes indique que l'extension récente des missions du CNED suppose de « repenser sa place et sa stratégie », de revoir ses tarifs, de limiter son offre de formations et de clarifier sa place au sein de l'Éducation nationale[1].

Financement

modifier

En , l'établissement est subventionné à hauteur de 25 millions d'euros. Il génère environ 49 millions d'euros de recettes commerciales[2].

 
Bâtiment abritant le CNED, au Futuroscope.

Direction et administration

modifier

Le siège principal du CNED est aujourd'hui implanté au Futuroscope et chapeaute huit sites en France métropolitaine : Grenoble, Lille, Lyon, Poitiers, Rennes ([ι]), Mont-Saint-Aignan (dans la banlieue de Rouen), Toulouse et Vanves (dans la banlieue de Paris).

Le CNED est administré par un conseil d'administration. Il est dirigé par un directeur général.

Directeurs généraux

modifier
 
Jean-Noël Tronc, directeur général du CNED entre et .

Les recteurs, directeurs généraux du CNED ont été successivement :

Recteur Décret de nomination
Dominique Lecourt [a]
Claude Goasguen [b]
Bernard Loing (d) [c]
Michel Moreau (d) [d]
Guy Aubert (d) [e]
Olivier Dugrip (d) [f]
Jean-Michel Lacroix (d) [g]
Michel Leroy (d) [h]
Serge Bergamelli (d) [i]
Béatrice Boury (par intérim) [j]
Jean-Charles Watiez (d) [k]
Michel Reverchon-Billot (d) [l]
Jean-Noël Tronc [m]
Olivier Guiard (par intérim) [n]

Conseil d'administration

modifier

Le conseil d'administration comprend dix-huit membres : six représentants de l'État, six représentants du centre élus par les personnels de l'établissement et parmi eux, six personnalités qualifiées désignées par arrêté des ministres chargés de l'Éducation nationale et de l'enseignement supérieur, dont l'une sur proposition du ministre des Affaires étrangères.

Il délibère entre autres sur les orientations et l'organisation générale de l'établissement proposées par le directeur général, le rapport annuel d'activité, le budget.

Le président du conseil est choisi parmi les membres du conseil d'administration appartenant aux personnalités qualifiées.

Enseignement

modifier

L'enseignement, au titre de la mission de service public, est assuré par 1 150 personnels enseignants de l'Éducation nationale, à destination de 23 000 élèves de primaire et de collège, ainsi que de plus de 14 600 élèves de lycée[11]. Une grande proportion, sinon la totalité des personnels enseignants sont en poste adapté en raison d'un handicap[2].

Pour les enseignants-chercheurs Frédéric Grimaud et Laurence de Cock, le CNED est « un laboratoire du management néolibéral dans l'Éducation nationale »[2],[11].

Notes et références

modifier
  1. a et b « Le Centre national d'enseignement à distance (Cned) », sur ccomptes.fr, Cour des comptes, (consulté le ).
  2. a b c et d Frédéric Grimaud et Laurence De Cock, « Le CNED : laboratoire du management néolibéral dans l'Éducation nationale », sur regards.fr, Regards, (consulté le ).
  3. a b c d e et f « Éducation nationale ; Centre national d'enseignement par correspondance (CNEC) () », FRAN_IR_018844, cotes 19960465/1-19960465/4, Salle des inventaires virtuelle, Archives nationales.
  4. « Déclaration de M. Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale, sur la réforme de l'enseignement primaire, l'assouplissement de la carte scolaire et la scolarisation des enfants handicapés, Paris le  », sur vie-publique.fr.
  5. « Le CNED, un établissement public d'enseignement inadapté à la formation en ligne » [PDF], Le Rapport public annuel 2013, sur ccomptes.fr, Cour des comptes, , p. 419–442.
  6. Patrick Fauconnier, « Enseignement à distance : l'incroyable fiasco du CNED », Le Nouvel Observateur, .
  7. Éric Wattez, « Cours à distance : Zéro pointé pour le Cned », Capital, , p. 56-58.
  8. Boris Granger, « Coronavirus : le Cned à la rescousse pour assurer un enseignement aux élèves français », France 3 Nouvelle-Aquitaine, (consulté le ).
  9. AFP, « Le Cned aurait bien subi des cyberattaques venues de Russie et de Chine », Le Point, (consulté le ).
  10. AFP, « École à la maison : le Cned se dit de nouveau la cible de cyberattaques », Europe 1, (consulté le ).
  11. a et b Audrey Chabal et Marion Esquerré, « Des profs en situation de handicap se disent malmenés par le Cned », sur Mediapart, (consulté le ).

Dans le Journal officiel de la République française (JORF) ou de l'État français (JOEF), sur Légifrance ou Gallica :

  • Textes relatifs à l'organisation :
  • Décrets de nomination des directeurs généraux :
  1. Décret du , JORF, no 51, , p. 3242.
  2. Décret du , JORF, no 282, , p. 14192, NOR MENB8700723D.
  3. Décret du , JORF, no 5, , p. 334, NOR MENB9003197D.
  4. Décret du , JORF, no 160, , p. 9911, NOR MENB9305500D.
  5. Décret du , JORF, no 25, , texte no 22, p. 1618, NOR MENB0000127D.
  6. Décret du , JORF, no 70, , texte no 20, p. 5259, NOR MENB0300582D.
  7. Décret du , JORF, no 169, , texte no 73, NOR MENB0501477D.
  8. Décret du , JORF, no 85, , texte no 52, NOR MENB0903169D.
  9. Décret du , JORF, no 178, , texte no 59, p. 13299, NOR MENB1110341D.
  10. Arrêté du , JORF, no 82, , texte no 33, NOR MENF1506838A.
  11. Décret du , JORF, no 294, , texte no 66, p. 23447, NOR MENB1530740D.
  12. Décret du , JORF, no 35, , texte no 38, NOR MENB1702692D.
  13. Décret du , JORF, no 70, , texte no 59, NOR MENB2209270D.
  14. Arrêté du , JORF, no 166, , texte no 55, NOR MENF2419318A.

Annexes

modifier

Articles connexes

modifier

CNED sur Wikiversité

modifier

Bibliographie

modifier
  • Élisabeth Clanet, « La scolarisation des enfants du voyage au Centre national d'enseignement à distance », Distances et Savoirs, JLE, vol. 5, no 4,‎ , p. 559–574 (DOI 10.3166/ds.5.559-574, lire en ligne).
  • Jean-Louis Déchérat, Françoise Tauzer-Sabatelli et François Delaunay, « L'expérience du CNED (Centre national d'enseignement à distance) », Études de linguistique appliquée, Klincksieck-Didier Érudition, no 113,‎ , p. 49–56.
  • Rozenn Jarnouen et Isabelle Mauclair, « Ingénierie pédagogique au CNED et transition professionnelle », Distances et médiations des savoirs, no 34,‎ (DOI 10.4000/dms.6298, lire en ligne).
  • Sylvie Landois-Maynard, « L'enseignement à distance au CNED », Cahiers de l'APLIUT, Association des professeurs de langues des IUT, vol. 12, no 3 « Actes du XIVe Congrès de l'APLIUT : pédagogie multi-media et enseignement à distance »,‎ , p. 71–86 (DOI 10.3406/apliu.1993.2846, lire en ligne).

Liens externes

modifier