Celâl Bayar
Celâl Bayar | ||
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Fonctions | ||
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Président de la République de Turquie | ||
– (10 ans et 5 jours) |
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Élection | ||
Réélection | ||
Premier ministre | Adnan Menderes | |
Prédécesseur | İsmet İnönü | |
Successeur | Cemal Gürsel (indirectement) | |
Premier ministre de Turquie | ||
– (1 an et 3 mois) |
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Président | Mustafa Kemal Atatürk İsmet İnönü |
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Groupe politique | CHP | |
Prédécesseur | İsmet İnönü | |
Successeur | Refik Saydam | |
Ministre de l'Économie | ||
– (5 ans) |
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Président | Mustafa Kemal Atatürk | |
Premier ministre | İsmet İnönü | |
Groupe politique | Parti républicain du peuple | |
Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Umurbey dans le district de Gemlik, Empire ottoman | |
Date de décès | ||
Lieu de décès | Istanbul, Turquie | |
Nationalité | turc | |
Parti politique | CHP (1923-1945) DP (1946-1961) |
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Profession | banquier | |
Religion | islam | |
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Premiers ministres de Turquie Présidents de la République de Turquie |
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Celâl Bayar, né le à Umurbey dans le district de Gemlik et mort le à Istanbul, est un homme d'État turc, troisième président de la Turquie et chef du Parti démocrate (Demokrat Parti) ou DP.
BiographieModifier
Bayar a commencé sa vie politique en devenant d’abord membre du Comité Union et Progrès et par la suite membre de son organisation secrète, la Teskilat-i Mahsusa. Il fut particulièrement impliqué dans le processus de création d’une bourgeoisie turque musulmane destinée à remplacer celle existante et cosmopolite des Chrétiens ottomans et ceci l’amena à prendre des positions hostiles aux minorités chrétiennes de l’Empire. En 1911, la première action clandestine significative de Bayar fut de menacer et de propager l’effroi parmi les Grecs ottomans vivant en Anatolie occidentale, en employant des forces informelles qui les incitèrent à émigrer pour la Crète ou pour d’autres régions de Grèce, c’est-à-dire loin de l’Asie mineure que les dirigeants de Comité Union et Progrès commençaient à considérer, après les guerres balkaniques, comme « le foyer national turc »[réf. nécessaire]. Le succès qu’il rencontra dans cette entreprise lui permit de gravir rapidement les rangs du parti mais provoqua également son emprisonnement par les Britanniques après la Première Guerre mondiale.
Après sa libération, Bayar rejoint l’Assemblée nationale turque pour devenir l’un de ses membres les plus indéboulonnables. Il devint ministre de l'Économie dans le gouvernement kémaliste en 1921-1922, puis conseiller de la délégation turque à la conférence de Lausanne (1922-1923). Après la victoire, il travailla dans le secteur privé et en 1924, il fut le fondateur de İşbankası, la plus grande banque privée de Turquie, puis revint dans la vie politique comme ministre des Finances, de 1932 à 1937[1]. Celâl Bayar défendit et pratiqua l'étatisme, mais, à la différence d'Ismet Inönü, il y voyait une politique provisoire, adaptée aux nécessités particulières de la Turquie dans les années 1920 et surtout 1930[1].
Premier ministre turc (1937-1939)Modifier
À la suite de la démission d'İnönü de son poste, il fut nommé Premier ministre par Atatürk le . Il garda ce poste jusqu'à la mort d'Atatürk, puis au début de la présidence İnönü, jusqu'au . Il redevint alors député. Le , il créa le Demokrat Parti (DP) avec Adnan Menderes[2]. DP a remporté les élections législatives du et Bayar devint président de la République. Son mandat fut renouvelé en 1954 et 1957.
Il fut renversé le par un coup d'État militaire mené par le général Cemal Gürsel et envoyé, le , avec Adnan Menderes et d'autres membres du gouvernement et de son parti devant une cour militaire sur la petite île de Yassıada dans la mer de Marmara. Lui et 15 autres membres du parti furent accusés de violer la constitution et furent condamnés à mort, le , par la Haute cour de justice. Le gouvernement militaire confirma la peine pour Menderes et ses ministres Fatin Rüştü Zorlu et Hasan Polatkan, mais la peine de Bayar fut commuée en emprisonnement à vie en raison de son âge avancé. Bayar fut écroué, mais libéré le du fait de sa mauvaise santé. Il fut amnistié en 1966, mais il préféra rester en dehors de la vie politique, se consacrant à la rédaction de ses volumineux mémoires.
Il mourut à l'âge de 103 ans et fut enterré dans son village natal, Umurbey, dans la province de Bursa.
Ouvrages de Celâl BayarModifier
- Ben de Yazdım (« Moi aussi j'ai écrit »), Istanbul, huit volumes, 1965-1972, rééd. 1997.
NotesModifier
- (en) Dilek Barlas, Etatism and Diplomacy in Turkey. Economic and Foreign Strategies in an Uncertain World, 1929-1939, Leiden/New York/Köln, Éditions Brill, , 223 p. (ISBN 90-04-10855-6, lire en ligne), p. 67-69
- Bernard Lewis, Islam et Laïcité. L'émergence de la Turquie moderne, Paris, Fayard, 1988, pp. 267-269.