Alphonse de Bourboulon

diplomate français
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Alphonse de Bourboulon
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Alphonse de Bourboulon (Troyes, - château du Plaix, Baraize (Indre), ) est un diplomate et voyageur français qui avec son épouse Catherine (1827-1865) a effectué l'exploit du plus long voyage terrestre du XIXe siècle de Pékin à Paris en 1861.

Famille modifier

La famille de Bourboulon est une famille subsistante d'ancienne bourgeoisie de Montbrison (Loire) dans le Forez[1]. Elle est issue de Jacques Bourboulon (1639-1694) qui était maître chaudronnier, marchand et bourgeois de la cité de Montbrison

Biographie modifier

 
Mme de Bourboulon par Émile Bayard, illustration issue du Voyage en Chine et en Mongolie... par Achille Poussielgue, 1866, p.XII

Secrétaire de la légation de France à Washington, Alphonse de Bourboulon épouse une jeune Écossaise, Catherine Macleod, qui l’accompagnera partout et sera la première Européenne à résider à Pékin. Ambassadeur en Chine impériale, il s'établit à Macao en octobre 1851 puis, après le traité de Tien-Tsin de , s'installe avec la légation de France à Shanghai () alors que la révolte des Taiping vient à peine d'être réglée.

En , après le traité de Pékin, la légation peut enfin se transporter à Pékin. M et Mme de Bourboulon embarquent alors sur le Forbin le , traversent le golfe de Petchili et atteignent l'embouchure du Pei-Ho qu'ils remontent jusqu'à Tien-Tsin où ils passent l'hiver 1860-1861. En , les ambassadeurs de France et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande entrent enfin à Pékin où ils s'installent au palais de Tsin-Kong-Fou.

Alphonse de Bourboulon, dès son arrivée à Pékin, se lance dans des négociations avec le Prince Gong (en) sur le sort des missionnaires chrétiens en Chine. Catherine, quant-à-elle explore la ville qu'elle est la première Européenne à visiter et en rédige d'importantes descriptions.

En , le couple Bourboulon qui à cinq reprises est rentré en Europe par bateau décide de revenir en France par la voie terrestre en utilisant la route de Sibérie encore très méconnue et sous domination Russe. En ce milieu de XIXe siècle, il s'agit d'un véritable exploit, il faut alors affronter outre les distances, les déserts, les montagnes, le climat et les populations hostiles. Alphonse obtient les autorisations nécessaires des autorités chinoises et du ministre de Russie Baluseck dont la femme accompagnera les voyageurs. Les ambassadeurs de Russie et d'Angleterre se joindront à l'expédition jusqu'à la Grande Muraille. La caravane est composée d'une dizaine de voitures légères, traînées par des cavaliers nomades et conçues pour affronter le désert de Gobi, de chevaux et de chameaux pour le transport des bagages et des provisions ainsi que de nombreux domestiques et des soldats chinois commandés par deux mandarins.

L'expédition part ainsi le , traverse le Petchili, passe à Tchang-Ping-Tchéou où l'on visite les tombeaux des Ming puis par les premiers défilés, atteint Suan-Houa-Fou et Kalgan (). La caravane franchit la Grande Muraille et débouche en Mongolie où l’escorte chinoise est remplacée par une escorte mongole. Ce ne sont alors plus des villes qui sont traversées sur les 1 500 km qui séparent Kalgan de Kiakhta en Sibérie mais de simples campements nomades.

Le désert de Gobi débute à Oula-Houndouk. À mi-chemin, Homoutch[2] est atteint mais Mme de Bourboulon tombe gravement malade (). La caravane pénètre ensuite à Nara, franchit le Keroulen et entre chez les nomades Khalkhas. Elle arrive à Ourga le et n'en repart que le . On suit alors la vallée de la Toula et l'on traverse les monts Bakka-Oula par des gorges profondes avant de descendre la Selenga pour atteindre Kiakhta où l'on emprunte des tarantass ce qui rend le voyage plus rapide.

En bateau, les voyageurs voient le lac Baïkal à Baïkalsk qu'ils traversent en barques. Ils visitent Irkoutsk puis passent l'Oka et atteignent Krasnoiarsk où l'on embarque sur l'Iénissei pour joindre Tomsk. L'Ob est franchi près de Dubrovino. Après la traversée de la Baraba où l'expédition est attaquée par des nuées de moustiques, on arrive à Omsk. Les voyageurs franchissent ensuite l'Oural par Tioumen et Ekaterinbourg et atteignent l'Europe à Perm.

En bateau sur la Kama, Kazan est rejoint puis l'on entre à Nijni-Novgorod. A Vladimir, les voyageurs prennent le train et atteignent Moscou puis Saint-Pétersbourg. M et Mme de Bourboulon arrivent enfin à Paris en .

Catherine de Bourboulon ne se remettra jamais du voyage et meurt le . Un jeune diplomate Achille Poussielgue va alors rédiger le récit de l'expédition et faire connaître l'exploit en utilisant le journal et les lettres de Mme de Bourboulon.

Publications modifier

  • Relation de voyage de Changhaï à Moscou par Pékin, la Mongolie et la Russie asiatique, par M. A. Poussielgue... d'après les notes de M. de Bourboulon, ministre de France en Chine, et de Madame, Le Tour du monde, vol.I, 1864, p. 81-128, vol.II, p. 33-96 et p. 289-336, vol.I, 1865, p. 234-272 [lire sur Wikisource]
  • Voyage en Chine et en Mongolie de M. de Bourboulon, ministre de France, et de Mme de Bourboulon, 1860-1861, A. Poussielgue, 1866
  • L'Asie cavalière. De Shanghai à Moscou (1860-1862), Phébus, 1991

Bibliographie modifier

  • Richard Cortambert, Les illustres voyageuses, 1866, p. 225
  • Numa Broc, Dictionnaire des explorateurs français du XIXe siècle, T.2, Asie, CTHS, 1997, p. 58-60  
  • Willy vande Walle, Noël Golvers, The History of the Relations Between the Low Countries and China in the Qing era (1644-1911), 2003, p. 385-386
  • Nicole Bensacq-Tixier, Histoire des diplomates et consuls français en Chine (1840-1911), 2008, p. 126-127

Notes et références modifier

  1. Pierre-Marie Dioudonnat, Le Simili-Nobiliaire-Français, 2012, p. 147.
  2. Simple campement, il n'y a plus de lieu nommé ainsi de nos jours.

Article connexe modifier

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