Catherine Graciet

journaliste française
Catherine Graciet
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Biographie
Nationalité
Activité

Catherine Graciet est une journaliste française spécialiste du Maghreb.

Biographie modifier

Journaliste indépendante, Catherine Graciet a travaillé notamment au Maroc pour le Journal hebdomadaire.

Controverses modifier

Accusations de chantage sur le Roi Mohammed VI modifier

Le , Catherine Graciet est interpellée en compagnie d'Éric Laurent, tous deux accusés par maître Éric Dupond-Moretti, avocat du roi du Maroc, d’avoir tenté de faire chanter le roi. Le journaliste admet alors qu'un accord financier a été passé en échange de la non-publication d'un ouvrage à charge contre le souverain marocain[1],[2]. Il nie cependant, par l'intermédiaire de son avocat, les accusations de chantage[3]. Un juge d'instruction l'a mis en examen avec son co-auteur pour chantage et extorsion de fonds.

Le , dans une interview sur RTL, il confirme l'accord transactionnel « à l'initiative du Royaume du Maroc, instrumentalisé par ce dernier »[4] afin de discréditer les auteurs[5]. Catherine Graciet dit être « tombée dans un piège »[6].

Le , la police technique et scientifique indique dans son rapport sur l'enregistrement fourni par l’avocat du Maroc, Hicham Naciri, que l'enregistrement du premier entretien a été trafiqué et qu'il ne permet pas d'établir si c'est un original ou un montage. L'avocat du Royaume du Maroc aurait « malencontreusement » supprimé de son smartphone, puis de son ordinateur, l'original, utilisant par contre le logiciel de traitement de son Adobe Audition CS6 destiné à la réalisation de montage pour « augmenter la qualité de l'enregistrement »[7]. La seule pièce restant au dossier est l'enregistrement de la police qui correspond en tous points aux déclarations des journalistes et rend désormais plus que plausible l'accord transactionnel à l'initiative du Royaume du Maroc. En 1990, Hassan II avait déjà proposé 9 millions d'euros à Gilles Perrault et son éditeur pour éviter la publication d'un livre[8]. Toutefois des extraits des deux autres enregistrements effectués lors des rendez-vous des 21 et 27 août publiés par Jeune Afrique semblent plutôt accablantes envers les deux journalistes[9]. Dans ces enregistrements, Catherine Graciet affirme à sa victime détenir des dossiers sur son compte qui lui ont été transmis par la DGSE, ce que les services secrets français ont rapidement démenti[10].

Le 17 février 2016, les deux journalistes ont fait condamner le Journal du Dimanche pour atteinte à la présomption d'innocence, à la suite d'un article publié le 30 août 2016 qui, selon les juges « ne laisse planer aucun doute dans l'esprit du lecteur sur la culpabilité des journalistes ». Ils soulignent également que l'auteur de l'article ne formule « aucune réserve » quant à l'attitude et aux déclarations des représentants du Royaume du Maroc[11].

Le mardi 20 septembre 2016, la Cour de cassation casse l'arrêt de la cour d'appel de Paris jugeant réguliers trois enregistrements réalisés par l’avocat du palais marocain à l’insu des journalistes Éric Laurent et Catherine Graciet[12],[13] et renvoie les parties devant la cour d'appel de Reims.

Le 16 février 2017, la cour d'appel de Reims, vers laquelle l'affaire avait été renvoyée, valide à nouveau les trois enregistrements audio[14] qui prouveraient la thèse de la tentative de chantage. Les avocats des journalistes ont fait part de leur intention de se pourvoir à nouveau en cassation. Le 10 novembre 2017, la Cour de cassation valide deux de ces enregistrements[15]. Son avocat affirme alors viser un recours auprès de la Cour européenne des droits de l'homme[16].

En , Éric Laurent et Catherine Graciet, sont condamnés à un an de prison avec sursis et 10,000 euros d'amende ; ils ont annoncé faire appel[17].

Publications modifier

Notes et références modifier

  1. « Maroc : le journaliste Éric Laurent concède un "accord financier" », sur Le Point.
  2. « Un journaliste français interpellé pour avoir fait chanter le roi du Maroc », sur RTL, (consulté le ).
  3. « Maroc : Eric Laurent concède un «accord financier» mais réfute tout chantage », sur Le Parisien.
  4. « Chantage contre le roi du Maroc : "Je ne suis pas celui qui propose ce deal financier", déclare Éric Laurent », sur RTL.fr.
  5. « Eric Laurent : « Ce deal, je ne l'ai pas proposé, on me l'a proposé » », sur Libération.
  6. « Maroc : la journaliste Catherine Graciet dit être « tombée dans un piège » », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  7. « Chantage contre le roi du Maroc : l'un des enregistrements a bien été retravaillé », sur franceinter.fr.
  8. « Roi du Maroc : enquête sur un livre à trois millions / France Inter », sur franceinter.fr (consulté le ).
  9. Youssef Aït Akdim, « Maroc – Affaire Laurent-Graciet : chantage sur canapé, écoutes sur plateau d’argent », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne).
  10. « Chantage/Maroc : la DGSE dément avoir transmis à la journaliste Catherine Graciet un rapport sur Mohammed VI », Atlas Info,‎ (lire en ligne).
  11. Afp Abdelhak Senna, « Chantage contre le roi du Maroc : Le JDD condamné pour atteinte à la présomption d'innocence », sur sudouest.fr (consulté le ).
  12. Youssef Ait Akdim, « Coup de théâtre dans l’affaire du « chantage » au roi du Maroc », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  13. Cour de cassation, chambre criminelle, pourvoi 16-80820.
  14. « Soupçons de chantage contre Mohammed VI: la justice valide les enregistrements », RFI,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Chantage au roi du Maroc : les journalistes mis en cause déboutés par la Cour de cassation », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  16. Nadia Lamlili, « Affaire Laurent-Graciet : les audios validés par la Cour de cassation française », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne).
  17. Christophe Ayad, « Les deux journalistes condamnés pour chantage sur le roi du Maroc ont fait appel », sur Le Monde,
  18. Marion Cocquet, entretien avec Catherine Graciet, Le Point.fr, 18 janvier 2011 [1].

Liens externes modifier