Carrosse du sacre de Charles X

véhicule hippomobile

Le carrosse du sacre de Charles X est un véhicule hippomobile utilisé pour le sacre du roi Charles X de France, le . Il s’agit de l’unique carrosse du sacre d’un roi de France qui subsiste aujourd’hui.

Carrosse du sacre de Charles X exposé dans la galerie des Carrosses, dans la Grande Écurie de Versailles.

Historique modifier

 
Entrée de Charles X à Paris, par la barrière de la Villette, après son sacre. (détail), par Louis-François Lejeune (1775-1848).

Commencée en 1814 par le carrossier Duchesne selon les plans de l’architecte Charles Percier pour le sacre de Louis XVIII, la construction de ce carrosse est abandonnée lorsque le roi, en prudent politique, renonce à cette cérémonie rituelle, dans le contexte post-révolutionnaire et post-impérial français[1],[2]. D’après l’historien allemand Rudolf Wackernagel, trois propositions de plan furent soumises au monarque, l’une par J.B. Pérez, l’autre par Antoine Carassi, et la troisième par Percier[3]. Seules les structures de la berline sont alors terminées, ainsi que sa caisse. Lors de son accession au trône, en 1824, le roi Charles X annonce sa volonté d’organiser son sacre, renouant ainsi avec la tradition de ses ancêtres[4]. Le marquis de Vernon, écuyer commandant des écuries du roi, remet le carrosse en chantier. En moins de six mois, il est achevé, pour un coût de 325 000 francs[1], grâce à l’intervention de nombreux artisans : les carrossiers Daldringen et Ots, le sculpteur Henri-Victor Roguier, les bronziers Denière et Matelin ou encore le peintre Pierre Claude François Delorme[4].

Partiellement démonté et enveloppé dans une housse de toile pour le transport jusqu’à Reims, lieu du sacre[2], le carrosse est remonté pour l’entrée du souverain dans la ville le [1]. Il ressert le lendemain pour le cortège se rendant à la cathédrale Notre-Dame de Reims, tiré par huit chevaux caparaçonnés, puis le pour l’entrée de Charles X à Paris[1],[2]. Il est utilisé une dernière fois en 1856, pour le baptême du prince impérial, fils de l’empereur Napoléon III[2].

Considéré comme l’un des plus beaux carrosses du monde, c’est le seul carrosse du sacre d’un roi de France conservé aujourd’hui[2]. Exposé dans la Grande Écurie à Versailles, il constitue la pièce maîtresse de la galerie des Carrosses au côté du char funèbre de Louis XVIII[1],[4],[5].

Description modifier

Haut de 4,5 mètres et long de près de 6,7 mètres, le carrosse pèse, selon les sources, entre 4 et 5 tonnes, contre 1,5 tonne habituellement[1],[5].

L’intérieur est garni de velours de soie cramoisie, orné de broderies et de passementerie en fils d’or[1]. Huit vitres l’éclairent, et les marchepieds sont en cuir[4]. Entièrement recouvert de bronze à l’extérieur, le carrosse compte 87 accessoires[4]. La décoration et l’ensemble des sculptures sont réalisées par Roguier. Lorsque Napoléon III le choisit pour le baptême de son fils, les armoiries sont modifiées et les insignes royaux — les fleurs de lys notamment — sont remplacés par les emblèmes impériaux[2].

Bibliographie modifier

Vidéographie modifier

Articles connexes modifier

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Références modifier

  1. a b c d e f et g Dominique Bonnet, « 29 mai 1825 : Charles X s’offre un fabuleux carrosse pour son sacre », sur parismatch.com, (consulté le ).
  2. a b c d e et f « Le carrosse du sacre de Charles X », Galerie des Carrosses, château de Versailles,‎ , p. 14-17 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  3. (de) Rudolf H. Wackernagel, Der französische Krönungswagen von 1696-1825, Berlin, De Gruyter, , 472 p. (ISBN 978-3-11-003276-5).
  4. a b c d et e Benjamin Dubrulle, « Le carrosse du sacre de Charles X, un véritable trône ambulant », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  5. a et b Yves Jaeglé et Philippe de Poulpiquet, « Les splendides carrosses de Versailles », sur leparisien.fr, (consulté le ).