Carlos-Reymond

peintre et graveur français
Carlos-Reymond
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 85 ans)
NiceVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Charles Henri Maxime ReymondVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Carlos-ReymondVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Parentèle
Henri Lebasque (beau-frère)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Mouvement
Maître
Distinction

Carlos-Reymond (Carlos Reymond assortissait sa signature d'un trait d'union qui demeure d'usage) est un artiste peintre et graveur français d'ascendance espagnole né dans le 15e arrondissement de Paris le [1], mort à Nice le . Par son mariage avec la cantatrice de l'Opéra-Comique et artiste peintre Marthe Lebasque, il était le gendre de Henri Lebasque.

Biographie modifier

Carlos-Reymond naît à Paris. Recevant à l'âge de seize ans les conseils et les encouragements de Claude Monet, « le pittoresque des rues parisiennes lui fournit à ses débuts des sujets de compositions animées »[2]. Carlos-Reymond se fixe cependant très jeune à Saint-Tropez où ses parents se font construire une « charmante demeure » en 1903[3]. « C'est dans notre port de Saint-Tropez, témoigne son ami André Dunoyer de Segonzac qui l'y rencontre pour la première fois durant l'été 1908, qu'il apprit à aimer la mer, la beauté des ports et des navires. C'était l'époque des tartanes : le jeune Carlos les dessinait avec ferveur et les peignait à l'aquarelle »[4].

Si, dans l'entourage tropézien de Paul Signac dont il devient l'élève, Carlos-Reymond fréquente Louis Valtat, Henri Lebasque, Charles Camoin et Henri Manguin, c'est surtout avec Signac et Henri Person « qu'il se lie, formant un trio inséparable où chacun suit sa voie, stimulé par le travail du voisin mais sans jamais l'imiter »[5].

En 1915, Carlos-Reymond se trouve mobilisé avec son ami André Dunoyer de Segonzac au sein de l'Escadrille des Cigognes à Breuil-le-Sec. En 1919, il épouse Marthe Lebasque pour une vie qui va alors se partager entre Paris et le Midi, assortie de villégiatures conduisant en Normandie, en Bretagne, aux Pays-Bas, en Italie, en Espagne, en Afrique du nord. « Une vie consacrée aussi à l'amitié avec des artistes tels que Pierre Bonnard, Albert Marquet, Henri Matisse, Henri-Edmond Cross, Maximilien Luce, Maurice de Vlaminck, Maurice Denis, Georges Rouault, André Lhote, Jacques Villon, Kees Van Dongen, André Dignimont ou Marie Laurencin, des poètes tels que Guillaume Apollinaire et Jean Cocteau, des critiques tels que Félix Fénéon, Jean Cassou ou Claude Roger-Marx, des musiciens tels qu'Albert Roussel, Jacques Ibert, Florent Schmitt ou Nadia Boulanger qui sont les familiers de leur appartement à Paris ou de leur villa à Roquefort-les-Pins, La Marthoune »[6].

Ces relations dans le monde musical mandatent précisément Carlos-Reymond, alors membre du comité de la Société des artistes indépendants[7], pour assurer avec succès la relance du Salon des indépendants qui rouvre ses portes en 1920 après l'interruption du fait de la Première Guerre mondiale : dans un élargissement musical initié par notre artiste et qui sera reconduit en 1921, Alexander Brailowsky y interprète Igor Stravinsky, Florent Schmitt y dirige ses propres compositions, Jean Cocteau y parle d'Erik Satie, la présence de l'Autrichien Arnold Schönberg soulevant cependant, au lendemain du grand conflit, une polémique d'envergure nationale[8].

C'est en 1941 que Carlos-Reymond et son épouse s'installent à Cimiez où ils sont les voisins de Henri Matisse. « Du haut de la colline de Cimiez, sur sa terrasse, il pouvait contempler la baie de Nice... Carlos-Reymond vivait alors au milieu de meubles anciens dans un appartement, véritable musée, où se trouvaient accrochées les plus belles toiles de son beau-père... Ses propres toiles accrochées à leurs côtés, des premières œuvres pointillistes aux plus récentes, témoignaient de la qualité et de la singularité d'un art que sa modestie et sa réserve n'ont permis de découvrir vraiment qu'après sa mort »[6].

Œuvre modifier

Sujets peints et leurs dates modifier

Éditions bibliophiliques modifier

Expositions modifier

Expositions personnelles modifier

  • Œuvres nouvelles de Carlos-Reymond, Galerie Barreiro, Paris, 1937[9].
  • Carlos-Reymond - Cinquante ans de peinture, Château Grimaldi, Cagnes-sur-Mer, 1958[10].
  • Galerie André Maurice, Paris, 1962.
  • Carlos-Reymond - Aquarelles et dessins de 1904 à 1964, Galerie Le Nouvel Essor, rue des Saints-Pères, Paris, avril-.
  • Carlos-Reymond, Musée Masséna, Nice, mars-. Son oeuvre, Les hommes rouges, Douarnenez, 1926 (huile sur toile, 38 x 46,1 cm), se trouve actuellement au musée des beaux-arts de Brest [11]
  • Galerie du Drap d'or, Cannes, 1969.
  • Carlos-Reymond - Ports et bateaux, Galerie Georges Barry, Saint-Tropez, 1970.
  • Carlos-Reymond, Hommage posthume dans le cadre du Salon des Indépendants, Paris, 1971.
  • Expositions personnelles non précisément datées (entre 1922 et 1960) : Galerie Drouant, Galerie Druet, Galerie Georges Petit, Galerie Lorenceau, Galerie de l'Élysée[12].

Expositions collectives modifier

Réception critique modifier

  • « La sensibilité de Carlos-Reymond et la finesse de sa vision font que les œuvres de ce peintre dégagent un charme très subtil et expriment toute une délicatesse de cœur discrète mais dont la sincérité n'échappe pas. C'est un art attaché à la nature et à toutes ses expressions. » - R. D., L'Amour de l'art[9]
  • « En utilisant tantôt l'huile et ses densités, tantôt les charmes nacrés de l'aquarelle, Carlos-Reymond fait défiler ses amis si divers : rochers, ondes miroitantes, chênes-lièges aux blessures cruellement ouvertes. Il faut voir cette exposition : elle est réconfortante; elle fait beaucoup d'honneur son seulement à l'artiste mais encore à cette rayonnante Côte d'Azur où d'admirables harmonies s'établissent entre un peintre comme Carlos-Reymond et la nature qui se fait auguste et souriante. » - Robert Rey[10]
  • « Comme chez son maître Paul Signac, son talent d'aquarelliste est parallèle à celui de peintre : les deux techniques se complètent et s'étayent l'une l'autre... Sa présence sur le port de Saint-Tropez, témoin de ses débuts, il y a plus de soixante ans, est symbolique de la fidélité à son art de cet artiste, pur indépendant, aussi éloigné des formules académiques que des modes artistiques artificielles et éphémères. » - André Dunoyer de Segonzac[4]
  • « Claude Monet lui donne ses premiers conseils, Signac l'initie aux disciplines du Divisionnisme, principes qui le guident tout au long de son œuvre mais dont il refuse l'application systématique pour exprimer les chatoiements de la lumière méditerranéenne. Grâce à sa rigueur et à sa délicatesse, il réussit à éviter toute vulgarité dans ces thèmes tant rabâchés : la mer battant les rochers des calanques, le jeu des voiles dans le vent. » - Gérald Schurr[19]

Prix et distinctions modifier

Musées et collections publiques modifier

Fresques murales modifier

Collections privées modifier

Références modifier

  1. Archives en ligne de Paris 15e, année 1884, acte de naissance no 2855, cote V4E 7130, vue 16/31 (avec mention marginale de décès)
  2. a et b Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 3, page 249.
  3. Jacques Médecin, préface de Carlos-Reymond par Léon de Gröer, Éditions du Musée Masséna, Nice, 1969.
  4. a et b André Dunoyer, texte pour l'exposition Carlos-Reymond à la Galerie Georges Barry, Sant-Tropez, 1970. Le manuscrit en est intégralement reproduit en fac-similé par Claude Robert dans le Catajogue de la vente de l'atelier Carlos-Reymond, Hôtel Drouot, Paris, 19 mars 1981, pages 2 et 3.
  5. Françoise de Perthuis, « Carlos-Reymond », dans La Gazette de l'Hôtel Drouot, vendredi 13 mars 1981.
  6. a et b R. L., Biographie de Carlos-Reymond, in Catalogue de la vente de l'atelier Carlos-Reymond établi par Claude Robert, Hôtel Drouot, 12 décembre 1983, page 2.
  7. a et b J. Roseman, Le comité de la Société des artistes indépendants en 1916, portrait de groupe (source: librairie Signatures)
  8. Ouvrage collectif, Un siècle d'art moderne - L'histoire du Salin des indépendants, Éditions Denoël, 1984, pages 252-253.
  9. a et b R. D., « Dans les galeries - Carlos-Reymond, Galerie Barreiro », L'Amour de l'art, n°7, septembre 1937, page 42.
  10. a et b Robert Rey, Carlos-Reymond - Cinquante ans de peinture, Éditions du Musée Grimaldi, 1958.
  11. Brest, musée des beaux-arts de Brest : Vue sur la baie des Canoubiers, 1950, huile sur toile, 65 x 81 cm, , 80 p.
  12. Claude Robert, Catalogue de la vente de l'atelier Carlos-Reymond, Hôtel Drouot, Paris, 9 mai 1983, page 6.
  13. Léon Rosenthal, « Une promenande aux Indépendants », dans L'Humanité, 24 mars 1914, page 4
  14. Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992.
  15. Michel Florisoone, « À travers le Salon d'automne - La nature morte », L'Art et les Artistes, tome XXIX, 1934, p. 64.
  16. Claude Roger-Marx, Carlos-Reymond, dans le catalogue de la vente de l'atelier Carlos-Reymond établi par Claude Robert, Hôtel Drouot, 12 décembre 1983, pages 2 et 3.
  17. Zest for art, L'exposition "Maisons closes" à la Galerie Au bonheur du jour, 2010
  18. Centre Cristel éditeur d'art, Bateaux ivres, bateaux bleus, présentation de l'exposition, 2018
  19. Gérald Schurr, Les petits maîtres de la peinture, valeur de demain, Les Éditions de l'Amateur, 1975, tome 1, page 118.
  20. Réunion des musées nationaux, Carlos Reymond, muséographie
  21. Yvon Conte, fresques murales de Carlos-Reymond à l'Hôtel consulaire, photographie, Sète, 2010

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier