Carlo De Benedetti

homme d’affaires italien
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Carlo De Benedetti
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (89 ans)
TurinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Domicile
Formation
Activités
Père
Rodolfo Debenedetti (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Franco Debenedetti (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Silvia Monti (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Rodolfo De Benedetti (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Membre de
Distinctions

Carlo De Benedetti (né le à Turin) est un chef d'entreprise italo-suisse, ancien président, entre autres, du groupe informatique Olivetti.

Biographie modifier

Carlo De Benedetti est le fils de l'industriel turinois Rodolfo Debenedetti. L'un de ses autres fils, Franco Debenedetti [sic], est devenu sénateur. En 1943, victime des lois raciales fascistes antisémites, sa famille et lui doivent trouver refuge en Suisse.

Après guerre, il entre à la Politécnico de Turín et devient ingénieur électrotechnique. En 1959, son père l'embauche dans sa société, la Compagnia Italiana Tubi Metallici Flessibili.

En 1972, il en prend le contrôle et rachète la société Gilardini. En 1976, il est nommé président du groupe. À cette époque, il réside principalement en Suisse, du fait des années de plomb. Entre le 4 mai et le 2 août 1976, il est président de la Fiat ; son départ viendrait du fait que la famille Agnelli aurait refusé son plan de licenciement massif.

En novembre 1976, il prend le contrôle de la holding italienne CIR Group (en) (Compagnie Industriali Riunite), qui comprend dans son portefeuille, le journal La Repubblica et le magazine L'Espresso.

En 1978, il est nommé président du groupe Olivetti, poste qu'il conserve jusqu'en 1996.

Dans les années 1980, il est l'un de fondateurs de la Table ronde des industriels européens.

En 1995, il fonde Omnitel et Infostrada, deux futurs acteurs majeurs des télécommunications italiennes.

En 1997, il fonde le Groupe L'Espresso. Il en quitte la présidence en 2009.

Il fut président de la holding Cerus et actionnaire de Valeo.

Il a été surnommé condottiere lors de l'affaire de la Société générale de Belgique.

Affaires et scandales modifier

SME modifier

En 1985, Romano Prodi veut, à travers l'agence publique SME, disloquer le groupe Institut pour la reconstruction industrielle (IRI) et en privatiser ses branches. De Benedetti, alors président du CIR Group, se porte acquéreur d'une des branches, Buitoni, pour près de 500 milliards de lires. Mais la vente est annulée par Bettino Craxi. Furieux, De Benedetti porte l'affaire devant un tribunal, et accuse l'IRI de concussion. Le président du tribunal, Filippo Verde, rejette la plainte. Plus tard, il a été prouvé que le blocage de la vente et du procès furent orchestrés par Silvio Berlusconi et ses complices. En 2011, Berlusconi, reconnu coupable, a payé en dommages et intérêts au CIR Group la somme de 560 millions d'euros.

Banco Ambrosiano modifier

À la suite de la faillite de la Banco Ambrosiano en 1982 et de la mort de son président, retrouvé pendu après ces vicissitudes à Londres, Carlo De Benedetti, en même temps que 32 autres personnalités, a été condamné en avril 1992 à six ans et quatre mois d’emprisonnement pour banqueroute frauduleuse, laquelle condamnation a été confirmée en appel. Il a été prouvé qu'il a gagné 40 milliards de lires de plus-value avant la faillite de la banque, qui reste l’un des plus grands scandales financiers internationaux, puisqu'il en était le vice-président en 1981, et que, possédant 2 % du capital, il les conserva durant 61 jours seulement. Le jugement a été annulé par la Cour suprême de cassation.

Tangentopoli modifier

En mai 1993, durant l'Opération Mains propres, De Benedetti est arrêté et avoue avoir versé par le passé plus de 10 milliards de lires à divers partis politiques alors au pouvoir, en échange d'un appel d'offres préférentiel pour l'équipement informatique de la Poste Italiane ; or, cet équipement s'est avéré obsolète. L'affaire fut classée sans suite, du fait de prescription.

Vie privée et positions modifier

Il est père de trois enfants et cousin de Luca De Benedetti. Il est l'époux en secondes noces de Silvia Monti, ancienne actrice italienne des années 60 et 70[1] et personnage de la jet-set. Il est un adversaire historique de Silvio Berlusconi (voir l'affaire SME). De Benedetti est depuis toujours lié au centre gauche.

Son fils, Rodolfo De Benedetti (en), né en 1961, est président du CIR Group et du Groupe L'Expresso.

Notes et références modifier

  1. (it) « Mariage de Benedetti à fin juillet », sur La Repubblica (consulté le )

Bibliographie modifier