Carl Baermann

clarinettiste, joueur de cor de basset et compositeur
Carl Baermann
Description de l'image Carl Baermann.webp.

Naissance
Munich, Drapeau du Royaume de Bavière Royaume de Bavière
Décès (à 74 ans)
Munich, Drapeau du Royaume de Bavière Royaume de Bavière
Activité principale Compositeur, clarinettiste
Ascendants Heinrich Baermann
Descendants Carl Baermann

Carl Baermann (né le à Munich où il est mort le ) est un clarinettiste et compositeur allemand. Il est le père du pianiste Carl Baermann (1839–1913).

Biographie modifier

Fils du clarinettiste virtuose Heinrich Baermann et de la soprano Helene Harlas (de), Carl apprend la clarinette et le cor de basset avec son père[1]. Dès l'âge de 14 ans, il joue avec l'orchestre de la cour à Munich et en devient la deuxième clarinette en 1832. Quand son père se retire en 1834, il devient clarinette solo de l'orchestre jusqu'à sa propre retraite en 1880[2].

Le 14 décembre 1826, il donne son premier concert comme soliste en jouant le concertino de Carl Maria von Weber avec l'orchestre de la cour de Munich[3].

Il voyage avec son père en Europe en 1827, 1832 et 1838. En 1833, ils créent les Konzert Stücke opus 113 et 114 de Felix Mendelssohn et reçoivent l'acclamation du public.

En avril 1837, il crée plusieurs de ses propres œuvres pour clarinette[1].

Lors d'une tournée en France en 1838-1839 où les Baermann père et fils sont très bien reçus notamment par le compositeur Meyerbeer dans sa maison, il tient un journal de leurs voyages et de leurs représentations. Le jour de l'an 1839, ils assistent à une représentation de l'opéra Les Huguenots de Meyerbeer. Le père et le fils Baermann interprètent le Duo en mi bémol majeur de Carl le lors d'un dîner chez Meyerbeer, ce qui leur a valu une invitation à se produire devant la Société des concerts du Conservatoire. Les Baermann se produisent à l'Opéra de Paris et Meyerbeer déclare qu'il préfère les concertos du jeune Baermann à ceux de Weber[1].

En 1839, Carl succède à son père comme professeur de clarinette à la cour de Munich, mais aussi interprète à la clarinette, au cor de basset et à la clarinette basse[1].

Reconnu pour la qualité de son jeu au cor de basset[4], Carl Baermann est connu pour avoir joué plus d'œuvres de Mozart que son père. Mozart a employé le cor de basset dans la sérénade no 10 en si bémol majeur KV361 et le requiem KV626. En 1831, Baermann a donné des concerts au cor de basset à Munich. Mendelssohn a écrit une sonate pour cor de basset dédiée à Carl Baermann en 1824 et publiée en 1847[1].

Carl Baermann est l'un des premiers clarinettistes à préconiser de placer l'anche côté lèvre inférieure. Il promeut aussi l'embouchure simple, qui, selon lui, permet une plus grande endurance et un meilleur contrôle du son[1].

Œuvres modifier

Le système Baermann-Ottensteiner modifier

 
Un jeu de clarinettes Ottensteiner en la et en si bémol, en buis teinté à l'eau-forte (acide nitrique).

Après des années de recherche, Baermann a développé avec le facteur allemand Georg Ottensteiner (1815-1879) un système à 18 clefs pour la clarinette qui porte leur nom, le système Baermann-Ottensteiner[5] basé sur le système Müller. Ce système de clef est très en vogue durant la seconde moitié du XIXe siècle, en partie à cause d'une méthode d'apprentissage de la clarinette écrite entre 1864 et 1875, le Vollständige Clarinett-Schule op. 63[6]. Cette méthode joue toujours un rôle dans l'enseignement de la clarinette en Allemagne et a été adaptée par Gustave Langenus au système de clétage Boehm en 1917 aux États-Unis.

Richard Mühlfeld (1856-1907), le clarinettiste pour lequel Johannes Brahms (1833-1897) a composé plusieurs œuvres de chambre pour clarinette dont les célèbres sonates pour clarinette et piano op. 120 (1896), utilisait le modèle de clarinette de Baermann[1].

Compositions modifier

Le catalogue des œuvres de Carl Baerman comporte 88 numéros d'opus.

  • Divertissement pour clarinette et orchestre, Op. 2
  • Concerto Militaire pour clarinette et orchestre, Op. 6
  • Fantaisie brillante pour clarinette et piano, Op. 7
  • Variations brillantes pour clarinette et piano, Op. 8
  • La nuit étoilée pour clarinette et piano, Op. 13
  • Duo Concertant pour deux clarinettes et piano,Op. 33
  • Conzertstück, pour clarinette et piano ou orchestre, Op. 44
  • Travestie pour clarinette et piano, Op. 45
  • Conzertstück No.1 pour clarinette et piano ou orchestre, Op. 49
  • Vollständige Clarinett-Schule (méthode complète de clarinette) Op. 63 et 64
  1. Historique and théorie (Op. 63)
  2. Études préparatoires (Op. 63)
  3. Études quotidiennes (Op. 63)
  4. Pièces courtes (Op. 64)
  5. Solos (Op. 64)

Enregistrements modifier

  • 1987 : Romantische Konzertstücke für zwei Klarinetten, Bassethorn und Orchester, œuvres de Carl Baermann, Franz Cramer et Felix Mendelssohn, par Dieter Klöcker et Waldemar Wandel (clarinettes), avec le Sinfonieorchester des Südwestfunk, dir. Arturo Tamayo (Koch Schwann Musica Mundi 311 158 G1)
  • 2013 : Duo Concertant op. 33 sur le disque Grand Duo Clarinet, œuvres de Carl Maria von Weber, Iwan Müller, Carl Baermann et Anton Stadler, par Dario Zingales (clarinette), Harald Fleißner (clarinette) et Fausto Quintabà (piano) (Urania Records)
  • 2018 : Music for Clarinet and Piano de Heinrich Baermann et Carl Baermann, par Dario Zingales (clarinette) et Florian Podgoreanu (piano) (Brilliant Classics)
  • 2021 : Music for Clarinet and Piano - Volume 2 de Heinrich Baermann et Carl Baermann, par Dario Zingales (clarinette) et Florian Podgoreanu (piano) (Brilliant Classics)

Carl Baermann (fils) modifier

Carl Baermann a un fils nommé aussi Carl Baermann né le 9 juillet 1839 à Munich et mort le 17 janvier 1913 à Newton (Massachusetts). C'est un pianiste qui a étudié auprès de Franz Lachner et Peter Cornelius à Munich et devient plus tard l'élève et l'ami de Franz Liszt. Il déménage à Boston en 1881 où il devient un pianiste à succès et le professeur notamment d'Amy Beach, Lee Pattison (en), Frederick Converse (en) et George Copeland[7],[8]. Il compose de nombreuses œuvres pour piano seul et pour piano avec orchestre[9] ainsi qu'un ensemble d'études, l'opus no 4.

Notes et références modifier

  1. a b c d e f et g Jean-Michel Babin-Goasdoué, « Notice de l'enregistrement : H. et C. Baermann : Musique pour clarinette et piano. Zingales, Pogdoreanu. Label Brilliant, BRIL95785 », sur clicmusique.com, (consulté le ).
  2. « Mühlfeld's Clarinet », sur Stephen Fox (consulté le )
  3. (en) Kimberly E. Miller, Carl Baermann: His Influence on the Clarinet in the Nineteenth Century as Pedagogue, Composer, and Instrument Technician, University of Cincinnati, College-Conservatory of Music: Clarinet, , 79 p. (lire en ligne), p. 1-6.
  4. (en) John Cipolla, « Carl Baermanns Method for Clarinet: Applications for Todays Clarinetist », ClarinetFest®,‎ (lire en ligne).
  5. (en) « Clarinets in C, B-flat, and A by Georg Ottensteiner, Munich, ca. 1860-1879 », sur collections.nmmusd.org, National Music Museum - The University of South Dakota, (consulté le ).
  6. « Baermann-Ottensteiner system »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Musica Viva (consulté le )
  7. (en) Lee Pattison/Carl Baermann Collection, New England Conservatory.
  8. (en) Peter Knapp, « George Copeland Is Impressive In Stonington Theatre Piano Recital », The Day,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) Pamela Weston. "Carl Baermann (iii)" dans le Grove Music Online  

Liens externes modifier