Courant potassique rectifiant entrant

protéine assurant le passage d'ions potassium dans la cellule

Un courant potassique rectifiant entrant, (en anglais Inwardly Rectifying K+ current ou IKIR), est un courant causé par un canal ionique spécifique au potassium. Au potentiel de repos, le mouvement de ces ions est paradoxalement dans le sens sortant dans ce type de canal, depuis l'intérieur vers l'extérieur puisque le potentiel d'équilibre des ions de potassium (Ek) est plus négatif que le potentiel de repos[1]. Cependant, en dessous des valeurs de repos, le mouvement des ions se fait dans le sens entrant dont la conductance est plus importante que dans le sens sortant, d'où leur appellation de canaux rectifieurs entrants. C'est la raison pour laquelle ce courant est qualifié d'entrant (mouvement entrant de charges positives). À ce jour, on a identifié sept sous-familles de ces canaux dans différents types de cellules de mammifères[2]. Ils sont la cible de multiples toxines, et plusieurs maladies sont dues à un dysfonctionnement de ces canaux[3].

IKIR
Ions K+
Localisation cellulaire et/ou tissulaire Système nerveux central, cœur, rein, muscle squelettique
Protéine-canal impliquée Kir1, Kir2, Kir3, Kir4, Kir5, Kir6, Kir7
Liste de courants ioniques

Implication modifier

Ces courants sont impliqués dans la définition du potentiel de repos, qui se trouve en leur présence à des valeurs proche du potentiel d'équilibre des ions de potassium.

Ces canaux sont constitutivement ouverts au potentiel de repos et leur probabilité d'ouverture augmente à la dépolarisation. Ils sont impliqués dans la repolarisation membranaire qui suit le potentiel d'action.

La propriété de rectification des canaux ioniques responsables de ce courant est due au blocage d'une partie du flux sortant d'ions potassium par du magnésium intracellulaire et des polyamines[4],[5],[6].

Références modifier

  1. (en) Hibino H, Inanobe A, Furutani K, Murakami S, Findlay I, Kurachi Y, « Inwardly rectifying potassium channels: their structure, function, and physiological roles », Physiol Rev, vol. 90, no 1,‎ , p. 291-366 (PMID 20086079, DOI 10.1152/physrev.00021.2009)
  2. (en) Kubo Y, Adelman JP, Clapham DE, Jan LY, Karschin A, Kurachi Y, Lazdunski M, Nichols CG, Seino S, Vandenberg CA, « International Union of Pharmacology. LIV. Nomenclature and molecular relationships of inwardly rectifying potassium channels », Pharmacol Rev, vol. 57, no 4,‎ , p. 509–26 (PMID 16382105, DOI 10.1124/pr.57.4.11)
  3. (en) Abraham MR, Jahangir A, Alekseev AE, Terzic A, « Channelopathies of inwardly rectifying potassium channels », Faseb J, vol. 13, no 14,‎ , p. 1901–10 (PMID 10544173, lire en ligne)
  4. Danièle Tritsch, Dominique Chesnoy-Marchais, Anne Feltz, «Physiologie du neurone», Doin, , 719 p. (ISBN 978-2-7040-0872-8, lire en ligne), p. 294-295
  5. (en) Hiroko Matsuda, Akihiro Saigusa et Hiroshi Irisawa, « Ohmic conductance through the inwardly rectifying K channel and blocking by internal Mg2+ », Nature, vol. 325, no 6100,‎ , p. 156–159 (ISSN 1476-4687, DOI 10.1038/325156a0, lire en ligne, consulté le )
  6. A. N. Lopatin, E. N. Makhina et C. G. Nichols, « Potassium channel block by cytoplasmic polyamines as the mechanism of intrinsic rectification », Nature, vol. 372, no 6504,‎ , p. 366–369 (ISSN 0028-0836, PMID 7969496, DOI 10.1038/372366a0, lire en ligne, consulté le )