Camille Coquilhat

officier belge, agent de l’Association internationale africaine et vice-gouverneur général de l’État indépendant du Congo

Camille Coquilhat
Illustration.
Fonctions
Vice-gouverneur général du Congo belge

(1 an)
Monarque Léopold II
Prédécesseur Henri Gondry
Successeur Théophile Wahis
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Liège (Belgique)
Date de décès (à 37 ans)
Lieu de décès Boma (État indépendant du Congo)
Nationalité Belge
Profession Écrivain
Militaire
Explorateur
Administrateur colonial
Distinctions Chevalier de l'ordre de Léopold

Camille Coquilhat
Vice-gouverneurs généraux du Congo belge

Camille Coquilhat (prononcé /kɔklat/), né le à Liège et mort le à Boma au Congo, est un officier belge, agent de l’Association internationale africaine et vice-gouverneur général de l’État indépendant du Congo.

Biographie modifier

 
Illustration de Sur le Haut-Congo.

Camille-Aimé Coquilhat, né le à Liège, est le fils de Casimir Coquilhat, général-major spécialiste de l'artillerie dans l'armée belge, et d'Emma Beaujean. Son grand-père Coquilhat était français, ayant servi dans l'armée napoléonienne.

À 17 ans, il s'engage par idéalisme dans l'armée française et participe aux combats de la guerre franco-allemande de 1870 et à la bataille de Saint-Quentin en 1871.

Après la défaite française, il rentre en Belgique et s'engage dans l'armée belge. Il fait l'École royale militaire et est nommé sous-lieutenant dans l'artillerie le , lieutenant et adjoint d'état-major le . La perspective d'aventures en Afrique le séduit et, le , l'Association Internationale africaine dirigée par le roi Léopold II de Belgique retient sa candidature pour rejoindre l'expédition d'Henry Morton Stanley dans le Haut-Congo[1].

Il prend part aux expéditions de Stanley visant à devancer les Français dans le bassin du Congo. En , Camille Coquilhat et Alphonse Van Gele, son supérieur hiérarchique, sont choisis par Stanley pour participer à une expédition vers le Haut-Ubangi. Une flottille de quatre vapeurs y participe. Arrivé par le fleuve jusqu'à Wangata, Stanley charge en juin 1883 ses deux assistants de créer là une station entourée de plantations et de prendre contact avec la population. Cette station est appelée Équateurville. Au début 1884, Van Gele laisse à Coquilhat la garde du posté créé et part explorer la rivière Ruki et l'Ubangi avec le capitaine Edmond Hanssens. Un an plus tard, Coquilhat reçoit d'Hanssens l'instruction de créer la station d'Iboko (Bangala Station) ce qu'il fait en apprenant la langue de la population locale Bangala et en s'initiant à leurs coutumes. Il découvre notamment leur anthropophagie. Au cours de son séjour à Iboko, Coquilhat a l'idée d'engager des indigènes comme travailleurs ou soldats pour remplacer les mercenaires étrangers qui étaient jusque-là utilisés comme auxiliaires des Européens. C'est le préambule de la Force publique, la force de l'ordre du nouvel état. En , Coquilhat remet le commandement d'Iboko au lieutenant Guillaume Vankerkhoven et retourne en Europe[1].

De retour au Congo pour son deuxième séjour, il commence par organiser en le camp de formation de la Force publique à Matadi. De retour à Iboko, il se porte en vapeur au secours des Belges de la station des Stanley Falls qui a été attaquée et incendiée en par les esclavagistes arabes. Cette mission de sauvetage l'a toutefois épuisé. Il est de plus affecté par des atteintes de dysenterie qui l'obligent à retourner en Belgique pour se faire soigner.

 
Coquilhat avec le chef Bangala Mata-Buiké en 1888.

Le , le roi Léopold II fait appel à lui comme Administrateur général du département de l'Intérieur de l'État indépendant du Congo, poste qu'il occupe jusqu'en . C'est pendant cette période qu'il écrit et publie ses souvenirs africains dans l'ouvrage Sur le Haut-Congo. Dans cet ouvrage, il révèle son grand sens de l'observation quand il décrit les coutumes (parfois sanglantes), l'artisanat, le commerce, les croyances des indigènes, la faune et la flore locale[2]. Il est entretemps promu capitaine d'état-major.

En , il retourne au Congo pour son troisième terme. Il est d'abord nommé Inspecteur d'État puis, en , promu vice-gouverneur général de l’État indépendant du Congo par le roi Léopold II.

À 37 ans, il décède le à Boma des suites de fièvres provoquées par la dysenterie. Ses funérailles ont lieu le avec les honneurs militaires à l'église Saint-Joseph d'Anvers[3]. Il repose au cimetière Schoonselhof à Anvers, après avoir été inhumé au cimetière du Kiel aujourd'hui désaffecté.

 
Sépulture de la famille Coquilhat au cimetière de Schoonselhof (Anvers).

Hommages et distinctions modifier

À l’époque coloniale, Équateurville est renommée en 1891 Coquilhatville en sa mémoire. Après l'indépendance du Congo, elle est rebaptisée Mbandaka.

Une rue à Anvers porte son nom et une statue, œuvre de Jacques de Lalaing, a été érigée en 1893 à sa mémoire dans le parc roi Albert à Anvers.

Il a reçu les distinctions suivantes :

Publications modifier

  • Chez les Bangalas sur le Haut Congo, dans: Revue Belgique, 1886.
  • Le Capitaine Hanssens en Afrique, dans: Bulletin de la Société royale belge de géographie, 1886.
  • Le Congo et la tribu des Bangalas, dans: Bulletin de la Société royale belge de géographie, 1886.
  • Le Haut-Congo, dans: Bulletin de la Société royale belge de géographie, 1885.
  • Les Belges dans l'Afrique centrale, Adolphe Burdo, Bruxelles, 1886.
  • Sur le Haut Congo, vol. I, Bruxelles, 1888.
  • Des crues du Congo à Bangala, dans: Bulletin de la Société royale belge de géographie, 1886.
  • Des pluies à Bangala. Température et chutes de pluies, Mouvement géographique, 1886.
  • Les rites funéraires et le cannibalisme au Congo, dans:, Bolletino délia serione florentina délla Societa Africana d'Italia, 1889.
  • Mesures politiques et militaires, prises et à prendre, pour amener la répression de la traite des esclaves dans les territoires de l'Etat. Rapport au Roi-Souverain, 1889-1890.

Notes et références modifier

  1. a et b Alphonse Engels, « Coquilhat (Camille-Aimé) », sur Académie royale d'outre-mer, (consulté le )
  2. François Janne d'Othée, L'histoire inouïe des explorateurs belges du XIIIe siècle à nos jours, Bruxelles, Roularta printing, 178 p., p. 87
  3. « Les funérailles du commandant Coquilhat », L'Indépendance Belge,‎ , p. 1 (lire en ligne)

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Thierry Denoël (dir.), « Coquilhat (Camille-Aimé) », in Le nouveau dictionnaire des Belges, 1994
  • Alban Van der straten, Les explorateurs belges, Bruxelles, Mardaga, , 1re éd., 400 p.

Articles connexes modifier

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