Caboclo, ou caboco, est un terme brésilien désignant les métis descendant d'unions entre européens blancs et d'amérindiens. Ils forment la population la plus importante du bassin amazonien.

Statue de l'artiste Murilo Sá Toledo (pt) à Santana de Parnaíba représentant la naissance d'un Caboclo.

Présentation modifier

D'un point de vue anthropologique, le terme de caboclo est contesté par la communauté scientifique qui le considère comme trop vague.

Dans l'état de l'Amazonas, le est officiellement la fête des Caboclos (Dia do Caboclo).

Origines modifier

Pendant la période d'exploitation du caoutchouc, de jeunes Brésiliens de souche européenne quittent le Nordeste pour travailler en Amazonie[1]. Bien accueillis par les indigènes amérindiens, il s'ensuit une vague de métissage dont sont issus les premiers caboclos.

Étymologie et variantes modifier

 
Albert Eckhout: femme Mameluca (vers 1641-1644).
 
Cabloco, tableau de Jean-Baptiste Debret, 1834. Démonstration de tir à l'arc devant des étrangers, à São Lourenço ; le terme cabloco désigne ici des indiens civilisés et baptisés.

Luís da Câmara Cascudo (1898-1986), dans le Dictionnaire du Folklore Brésilien (Dicionário do Folclore Brasileiro), défend la graphie « caboco », c'est-à-dire sans la lettre « l », qui selon lui a dû être introduite par l'usage, sans justification étymologique, comme l'attestent les origines en langue Tupie du terme : kaa'boc, (qui vient de la forêt) ou kari’boca, (fils de l'homme blanc).

« Caboclo » est ainsi synonyme de « caboco », mais aussi de « mameluco », « cariboca » et « curiboca ».

Mameluco : terme d'usage au Portugal dès le Moyen Âge, dérivant du mot arabe de Mamlūk, désignant des esclaves affranchis devenus soldats. Par extension, le terme portugais désigne la première génération de métis issus d'unions entre européens et amérindiens. Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, le terme désigne également les bandeirantes, chasseurs d'esclaves œuvrant à l'intérieur des terres de l'Amérique du Sud, de l'Atlantique au pied des Andes, du Paraguay à l'Orénoque, terres occupées par les Guaranis.

Il peut également être[réf. souhaitée] synonyme de :

Tapuiu : terme péjoratif utilisés par certains peuples indigènes pour désigner de manière générique les membres d'autres groupes ethniques.

Caipira, roceiro, sertanejo (habitant du Sertão). Le personnage de Jeca Tatu, créé par Monteiro Lobato, a été immortalisé dans la musique populaire et au cinéma.

Le terme de caboco peut également être utilisé dans la religion du Candomblé, le Catimbó, la Macumba et la Umbanda.

Les caboclos, divinités modifier

Dans le candomblé[2], l'umbanda et le macumba, les caboclos (caboclas pour les identités féminines, caboclinhos pour les enfants) sont les âmes des indigènes brésiliens, particulièrement les habitants des forêts amazoniennes. Ils sont les ancêtres déifiés d'individus et de la nation brésilienne. Les caboclos sont des chasseurs, guerriers, guérisseurs et chamanes[3].

Dans les traditions Yoruba, Oxossi est le chef des caboclos[3].

Notes et références modifier

  1. (en) « Brazil 'rubber soldiers' fight for recognition »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur iht.com, International Herald Tribune / The New York Times (News Brazil ?), (consulté en ).
  2. Jocélio Teles dos Santos, « La divinité caboclo dans le candomblé de Bahia », Cahiers d'Études africaines, no 125 « Politique de l'identité. Les Noirs au Brésil »,‎ , p. 83-107 (lire en ligne [sur persee]).
  3. a et b Lux Ferre, « Caboclo », sur occult-world.com, (consulté en ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • [Adams, Murrieta & Neves 2006] (pt) Cristina Adams, Rui Murrieta et Walter A. Neves, Sociedades caboclas amazônicas: modernidade e invisibilidade (collection d'études anthropologiques, historiques, écologiques, nutritionnelles et sanitaires), Sâo Paulo, Annablume, , 364 p. (ISBN 8574196444 et 9788574196442, résumé, lire en ligne [sur books.google.com.br]).
  • [Cascudo 1954] (pt) Luís da Câmara Cascudo, Dicionário do folclore brasileiro, Rio de Janeiro, Ministério da Educação e Cultura / Instituto Nacional do Livro, .
  • [Murrieta, Dufour & Siqueira 1999] (en) Rui Sérgio S. Murrieta, Darna L. Dufour et Andrea D. Siqueira, « Food consumption and subsistence in three Caboclo populations on Marajo Island, Amazonia, Brazil », Human Ecology, vol. 27, no 3,‎ , p. 455-475 (lire en ligne [sur researchgate.net], consulté en ).
  • [Nugent 1993] (en) Stephen Nugent, Amazonian caboclo society: an essay on invisibility and peasant economy, Providence, Routledge, (réimpr. 2021), 278 p. (ISBN 9780854967568 et 0854967567, résumé, présentation en ligne).

Articles connexes modifier