CI Tauri

étoile variable de la constellation du Taureau
CI Tauri
Description de cette image, également commentée ci-après
Image en ondes millimétriques par l'Atacama Large Millimeter Array de CI Tauri, montrant trois lacunes dans son disque protoplanétaire.
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 04h 33m 52,0144s[1]
Déclinaison +22° 50′ 30,094″[1]
Constellation Taureau
Magnitude apparente 13,80[2]

Localisation dans la constellation : Taureau

(Voir situation dans la constellation : Taureau)
Caractéristiques
Type spectral K4IVe[3]
Indice B-V +1,29[2]
Variabilité T Tau
Astrométrie
Vitesse radiale +16,840 ± 0,225 km/s[3]
Mouvement propre μα = +8,904 mas/a[1]
μδ = −17,067 mas/a[1]
Parallaxe 6,300 8 ± 0,047 3 mas[1]
Distance 158,71 ± 1,19 pc (∼518 al)[1]

Désignations

CI Tau, 2MASS J04335200+2250301, IRAS 04308 +2244[3]

CI Tauri est un système planétaire âgé de deux millions d'années et situé à environ 518 années-lumière de la Terre[1] dans la constellation du Taureau. L'étoile, objet primaire du système, est de type T Tauri classique. Ce système est le premier système aussi jeune dans lequel a été détecté un Jupiter chaud. Trois planètes supplémentaires, plus éloignées de l'étoile, sont suspectées du fait de la présence de trois sillons dans le disque protoplanétaire entourant l'étoile. Ce système constitue ainsi le premier système aussi jeune où quatre planètes géantes seraient connues. Ces planètes couvrent par ailleurs plus de trois ordres de grandeur en demi-grand axe, ce qui constitue également un record.

Observations modifier

Structure et membres modifier

L'étoile modifier

L'étoile est de type T Tauri cassique.

Disque protoplanétaire modifier

CI Tauri b, un Jupiter chaud modifier

CI Tauri b est un Jupiter chaud découvert en 2016 par la méthode des vitesses radiales. Sa masse est une dizaine de fois celle de Jupiter.

CI Tauri c, un Jupiter chaud modifier

CI Tauri c est un Jupiter chaud âgé de deux millions d’années seulement, dont la masse vaut 3,6 fois celle de Jupiter et dont la période de révolution est de 25 jours, sur une orbite excentrique dont le demi-grand axe est d'environ 0,17 ua. Cette exoplanète a été découverte en 2024 par la confrontation de plusieurs types d'observation : la spectroscopie à haute résolution de l'observatoire Canada-France-Hawaï, la photométrie multi-longueur d'onde du réseau de télescopes de Las Cumbres et la photométrie spatiale d'ultra-haute précision du télescope spatial Kepler. Ces observations montrent que des planètes massives peuvent se former sur des échelles de temps très courtes dans le disque de gaz et de poussières entourant les étoiles naissantes, puis migrer rapidement vers l'étoile centrale sur une orbite toujours plus resserrée avant que le disque ne se dissipe en quelques millions d'années[4],[5].

Sillon et planète à 13 ua modifier

Ce sillon a été découvert en 2018 par C. J. Clarke et ses collaborateurs grâce à des observations d'ALMA. Selon ces chercheurs, il serait creusé par une planète de la masse de Jupiter.

Sillon et planète à 39 ua modifier

Ce sillon a également été découvert en 2018 par C. J. Clarke et ses collaborateurs grâce aux mêmes observations d'ALMA.

Sillon et planète à 100 ua modifier

Notes et références modifier

  1. a b c d e f et g (en) A. G. A. Brown et al. (Gaia collaboration), « Gaia Data Release 2 : Summary of the contents and survey properties », Astronomy & Astrophysics, vol. 616,‎ , article no A1 (DOI 10.1051/0004-6361/201833051, Bibcode 2018A&A...616A...1G, arXiv 1804.09365). Notice Gaia DR2 pour cette source sur VizieR.
  2. a et b (en) J. R. Ducati, « Catalogue de données en ligne VizieR : Catalogue of Stellar Photometry in Johnson's 11-color system », CDS/ADC Collection of Electronic Catalogues, 2237, 0,‎ (Bibcode 2002yCat.2237....0D)
  3. a b et c (en) V* CI Tau -- Variable Star of Orion Type sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  4. « Découverte d’une planète naissante en orbite proche autour d’une étoile jeune », sur CNRS, (consulté le ).
  5. (en) R. Manick, A. P. Sousa, J. Bouvier, J. M. Almenara, L. Rebull et al., « Long period modulation of the classical T Tauri star CI Tau: evidence for an eccentric close-in massive planet at 0.17 au », version 1, ..

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Biddle et al. 2018] Lauren I. Biddle et al., « K2 Reveals Pulsed Accretion Driven by the 2 Myr Old Hot Jupiter CI Tau b » [« K2 révèle une accrétion pulsée menée par le Jupiter chaud âgé de 2 millions d'années CI Tau b »], The Astrophysical Journal Letters, vol. 853, no 2,‎ , L34 (6 pages) (DOI 10.3847/2041-8213/aaa897, Bibcode 2018ApJ...853L..34B, arXiv 1801.06234)
    Les co-auteurs de l'article sont, outre Lauren I. Biddle, Christopher M. Johns-Krull, Joe Llama, Lisa Prato et Brian A. Skiff.
  • [Clarke et al. 2018] (en) C. J. Clarke et al., « High-resolution Millimeter Imaging of the CI Tau Protoplanetary Disk: A Massive Ensemble of Protoplanets from 0.1 to 100 au » [« Imagerie millimétrique à haute résolution du disque protoplanétaire de CI Tau : Un ensemble massif de protoplanètes de 0,1 à 100 ua »], The Astrophysical Journal Letters, vol. 866, no 1,‎ (lire en ligne)
    Les co-auteurs sont, outre C. J. Clarke, M. Tazzari, A. Juhasz, G. Rosotti, R. Booth, S. Facchini, J. D. Ilee, C. M. Johns-Krull, M. Kama, F. Meru et L. Prato.
  • [Guilloteau et al. 2014] (en) S. Guilloteau et al., « The masses of young stars: CN as a probe of dynamical masses » [« La masse des jeunes étoiles : le CN comme sonde de la masse dynamique »], Astronomy & Astrophysics, vol. 567,‎ , A117 (20 pages) (DOI 10.1051/0004-6361/201423765, Bibcode 2014A&A...567A.117G, arXiv 1406.3805)
    Les co-auteurs de l'article sont, outre S. Guilloteau, M. Simon, V. Piétu, E. Di Folco, A. Dutrey, L. Prato et E. Chapillon.
  • [Johns-Krull et al. 2016] (en) Christopher M. Johns-Krull et al., « A Candidate Young Massive Planet in Orbit Around the Classical T Tauri Star CI Tau » [« Un candidat jeune planète massive en orbite autour de l'étoile T Tauri classique CI Tau »], The Astrophysical Journal, vol. 826, no 2,‎ (DOI 10.3847/0004-637X/826/2/206, Bibcode 2016ApJ...826..206J, arXiv 1605.07917)
    Les co-auteurs sont, outre Christopher M. Johns-Krull, Jacob N. McLane, L. Prato, Christopher J. Crockett, Daniel T. Jaffe, Patrick M. Hartigan, Charles A. Beichman, Naved I. Mahmud, Wei Chen, B. A. Skiff, P. Wilson Cauley, Joshua A. Jones et G. N. Mace.
  • [Konishi, Hashimoto et Hori 2018] (en) « Probing Signatures of a Distant Planet around the Young T-Tauri Star CI Tau Hosting a Possible Hot Jupiter » [« Sondage de signatures d'une planète distance autour de la jeune étoile T Tauri CI Tau abritant un possible Jupiter chaud »], The Astrophysical Journal Letters, vol. 859, no 2,‎ , L28 (6 pages) (DOI 10.3847/2041-8213/aac6d2, Bibcode 2018ApJ...859L..28K, arXiv 1805.07498)
  • [Simon et al. 2017] (en) M. Simon et al., « Dynamical Masses of Low-mass Stars in the Taurus and Ophiuchus Star-forming Regions » [« Masse dynamique d'étoiles de faible masse dans les régions de formation d'étoiles du Taureau et d'Ophiuchus »], The Astrophysical Journal, vol. 844, no 2,‎ , p. 158 (14 pages) (DOI 10.3847/1538-4357/aa78f1, Bibcode 2017ApJ...844..158S, arXiv 1706.03505)